Le régime des actes administratifs unilatéraux est-il trop favorable à l'administration ?

La politique nous concerne-t-elle tous ?

Le jeudi 10 Septembre, les députés du groupe Ecologie Démocratie Solidarité ont lancé une pétition visant à autoriser le droit de vote dès l’âge de 16 ans. Les avis à l’égard de cette pétition sont fortement controversés dans la mesure où tout le monde ne considère pas la politique accessible à tous les âges.

La nature interrogative de cette question implique tout d’abord que la politique nous concerne tous. La politique, du grec « polis » et « techne » signifie la science de la cité. C’est un idéal ou une doctrine à partir de laquelle le gouvernement doit régler son action. Elle permet de conquérir, exercer et conserver le pouvoir au niveau des institutions à visée collective de l’État. Elle peut être matérialisée par une Constitution qui relève des domaines méthodiques, théoriques et pratiques afin de déterminer des actions, un équilibre et un développement interne comme externe de la société. Elle s’oppose au hasard qui est lié à des tirages aléatoires et qui ne correspond pas à l’habileté. Il est un enchaînement de circonstances échappant à la raison humaine et qui se produit en dehors de son dessein. Le hasard n’est donc ni ordre, ni méthode. Seulement tout comme la politique, il soulève des risques et a des conséquences sur la vie humaine.

La politique peut concerner le collectif général, une somme d’individualités ou encore une somme de multiplicités. Les mots « nous » et « tous » désignent ainsi un singulier comme un pluriel. Ils symbolisent l’Homme au sein de la société, les groupes sociologiques humains ou encore l’homme dans son individualité. L’utilisation de l’adjectif « tous » englobe l’ensemble des individus au sein de la société. On n’exclut donc aucune catégorie sociologique ce qui est une des premières limites du sujet, on peut se demander où s’arrête la définition de l’ensemble des Hommes.

Finalement l’utilisation du verbe transitif « concerne » implique que la politique s’adresse aux Hommes, qu’elle les intéresse et qu’ils se sentent impliqués. On peut y opposer le verbe indifférer qui signifie qu’il y a un manque d’intérêt vis-à-vis du sujet ou encore le verbe opposer qui communique une contestation ou une résistance à l’égard de la politique.

La politique tout d’abord est une science qui a fait son apparition à travers la société. Elle n’est pas une science naturelle et est une conception par l’Homme, pour l’Homme. Puisque c’est celui-ci qui l’a établie elle devrait donc concerner l’ensemble des individus mais il est difficile de se sentir concerné par une science alors que les connaissances ne sont pas innées et sont le fait de la culture. De plus la notion d’Homme a ses limites dans le sens où nous ne disposons pas de caractéristiques qui excluraient certains individus et en incluraient d’autres. L’adjectif « tous » est ainsi à nuancer. Il peut concerner l’ensemble des individus tout comme l’ensemble des objets et selon la perception, il se retreint ou s’élargit. De plus la notion d’Homme est à reconsidérer à l’égard du fait qu’elle peut le considérer de façon individuelle, de façon collective ou même à travers le prisme de la société. Finalement, la nature même de la question nous mène à nous interroger sur ses limites. L’individu peut être concerné par son statut légal, par envie, par devoir ou encore par pression sociétale. De fait, même si la politique nous concernait tous, les motivations continuent de séparer les Hommes.

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