La démocratie représentative, une contradiction entre les termes ?

La démocratie représentative, une contradiction entre les termes ?

« Notre démocratie est parfaitement bancale. Elle n'avance que sur une seule jambe. Elle écarte de sa représentation plus de la moitié des citoyens. » disait Alain Juppé devant le Parlement en mars 1997.

En effet, d'après l'ancien premier ministre, la démocratie représentative est un système bancal, puisqu'il n'est représentatif de moins de la moitié de la population. Ainsi, pour lui, notre démocratie serait donc « amputée » d'une jambe.

Mais avant d'être une démocratie représentative, cette dernière reste une démocratie : ce terme vient du grec «demos » et «kratos », ce qui signifie le pouvoir du peuple. C'est une forme de gouvernement qui repose sur le principe selon lequel le pouvoir doit être exercé par le peuple et lui appartenir.

Ainsi, dans une démocratie représentative, le pouvoir appartient au peuple mais ce dernier l'exerce à travers des représentants élus. Ces représenants agissent au nom des citoyens qui leur ont délégué leurs pouvoirs.

Si la démocratie n'est conforme à son principe seulement si le peuple gouverne, la démocratie représentative (où le peuple gouverne indirectement) serait donc une contradiction au principe de démocratie directe.

Nous pouvons alors nous demander si le caractère représentatif de la démocratie limite l'exercice de celle-ci ?

Dans un premier temps nous allons étudier le principe de démocratie direct, et par la suite, le système de démocratie représentative et ses limites au principe de démocratie.

I) La démocratie directe, idéal de la souveraineté du peuple

Dans cette première partie nous allons montrer que la démocratie directe est un mode de gouvernement qui dans le passé a été théorisé comme un idéal par Rousseau ; puis nous montrerons que ce mode de gouvernement comporte des limites qui rendent difficile sa mise en œuvre.

A) Un idéal de la souveraineté du peuple

La démocratie directe peut être vue comme un idéal démocratique puisque le peuple y exerce le pouvoir lui-même (sans représentants).

Cette idée selon laquelle la démocratie directe serait un idéal peut se retrouver chez Jean-Jacques Rousseau. En effet, il estimait que la démocratie ne pouvait être que directe

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