La Place De L'Ambassadeur Dans Les Relations Internationales
Mémoires Gratuits : La Place De L'Ambassadeur Dans Les Relations Internationales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Saam • 18 Avril 2013 • 2 025 Mots (9 Pages) • 2 795 Vues
Alors que les médias et les sociétés prennent de plus en plus de place sur la scène internationale, et que la France cherche à limiter ses dépenses publiques, il est intéressant de se demander si le réseau diplomatique a toujours sa place. Il est tout d'abord important de redéfinir le rôle et la fonction de l'ambassadeur. Sa mission de représentation ne signifie pas seulement la promotion de l'image de la France, l'ambassadeur est également chargé d'intensifier la coopération avec les autres représentations des Etats membres de l'Union européenne et la délégation de la Commission. Il consacre également une part importante de sa mission aux négociations et à l'observation des réactions de l'opinion aux évènements qui se déroulent en France. Il assure la protection des français à l'étranger et doit mettre en œuvre la politique extérieure de la France. Outre une mission politique, militaire et économique, l'ambassadeur doit développer une action culturelle et permettre le développement de l'action scientifique et technique. Depuis la réforme de la coopération, l'ambassadeur doit diriger l'ensemble de ses services mais il n'en a pas toujours les moyens financiers. Au regard de la diversification et de la modernisation de ses fonctions, on peut répondre par l'affirmative à la question de départ : "l'ambassadeur continue à jouer un rôle incomparable sur la scène des relations internationales".
I- Une historique de la fonction d’ambassadeur au regard des mutations des pratiques diplomatiques
A - Naissance de la diplomatie et apparition des 1ères ambassades
Le 16ème siècle voit la naissance des ambassadeurs permanents. Auparavant les missions étaient temporaires. La représentation diplomatique auprès des grandes puissances est l’un des symboles de l’Etat moderne. Les 1ères ambassades sont donc apparues parallèlement à l’émergence de l’Etat comme système politique à partir du Traité de Westphalie. La fonction avait pour but d’affaiblir la tentation des Etats de recourir aux armes. Les ambassadeurs étaient principalement des hommes de cabinet, qui devaient séduire les gouvernements, se faire une réputation et cultiver un réseau de contacts mondains dans leurs pays d’accréditation. En France, c’est sous Richelieu que l’usage des « instructions » se généralise. Ce sont des « guides de la diplomatie » qui fournissent avec précision les détails des démarches à suivre pour les ambassadeurs. Mais c’est surtout Napoléon qui donne une véritable importance à la fonction en multipliant les correspondances (dépêches sur la politique intérieure et extérieure) entre l’administration centrale et les ambassades. (Circulaire de 1810). Mais progressivement les instructions deviennent vagues et irrégulières : l’ambassadeur subit une perte de ses compétences au profit du ministre et de son cabinet. Sous Napoléon 3, les ambassadeurs sont réduits à des observateurs. Même si ses fonctions sont « la représentation ; l’information et la négociation » sous la 3, 4 et 5ème République, c’est celle d’observateur qui prime. Ainsi, l’ambassadeur perd petit à petit de ses compétences et de ses responsabilités : car les négociations sont devenus beaucoup plus complexes : des nouveaux acteurs apparaissent sur la scène internationale.
B - Une marginalisation croissante face à l’apparition de nouveaux acteurs
L’ambassadeur perd petit à petit de ses compétences et de ses responsabilités :
Aujourd’hui il ne négocie pas directement car les négociations sont devenues plus complexes. Ils sont concurrencés par l’intervention de nouveaux acteurs : tout d’abord par les ministres et leurs cabinets. (La circulaire du 22 janvier 1988 stipule que les ambassadeurs ne peuvent signer d’engagement international que s’ils sont investis de cette compétence : marginalisation)• Mais aussi par les nouveaux acteurs des Relations Internationales ( experts économiques ; financiers, militaires, humanitaires…cf James Rosenau « turbulences in world politics »)• Car la diplomatie devient multilatérale ( Organisations Internationales ; Union
Européenne…). La convention de Vienne de 1961 et 1963 sur « les relations diplomatiques et consulaires » va régler les rapports diplomatiques entre les pays signataires et donner un cadre juridique au statut d’ambassadeur. Celui-ci devient dans le droit international le diplomate au titre le plus élevé, le diplomate dit « de 1ère classe ». (Ils y acquièrent notamment l’immunité diplomatique…). En France, le décret du 1er Juin 1979 relatif aux « pouvoirs des ambassadeurs et à l’organisation des services de l’Etat à l’étranger » va venir légitimer la fonction d’ambassadeur. On y met en lumière l’existence d’une diplomatie parallèle, qui échappe au quai d’Orsay et à ses ambassadeurs. ( logiques bureaucratiques priment dans le processus de décision : Allisson « analysing the cuba crisis » ).
En France, le constat de ce changement de climat dans les relations internationales s’est traduit par une réforme du MAE lancée en 1983 : Elle fut donc présenté en ces termes aux ambassadeurs : « il faut restaurer l’idée de mission des ambassadeurs ; orienter vers des objectifs clairement définis ; appuyé sur une stratégie de mise en œuvre englobant les dimensions politiques, économiques, culturelles et accompagné d’un suivi régulier ».
Alors que l’administration centrale remet en cause son système de coordination entre ambassades et propose une redéfinition de ses actions ; les ambassadeurs ; eux ; subissent la perte de leur rôle d’intermédiaire suprême et primordial. La multiplication des rencontres entre ministres, la diversification des activités diplomatiques, les problèmes de coordination entre les ministères et le Quai d’Orsay attestent d’une déresponsabilisation et d’un déclin de l’activité d’ambassadeur.
II - Une rôle institutionnel hautement symbolique
A - Une mise en scène spatiale et temporelle
L’activité d’un ambassadeur est réglée dans l’espace et dans le temps selon une codification hautement symbolique. Sa capacité à manier les codifications solennelles déterminera sa capacité à incarner son rôle de personne morale au service de la dignité nationale de l’Etat qu’il représente. Les différentes activités de l’ambassadeur sont basées sur des règles protocolaires qui contribuent à mettre en lumière l’état des relations entre
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