Est-ce vraiment si compliqué de donner les mêmes droits aux hommes et aux femmes ? Pourquoi des êtres égaux n’ont pas les mêmes droits ?

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"Une femme qui se croit intelligente réclame les mêmes droits que l'homme. Une femme intelligente y renonce."

-Sidonie Gabrielle Colette

La lutte des femmes est un long chemin dont on ne voit pas encore le bout. Pourtant, les femmes ne demandent pas la lune, elles veulent simplement et seulement l’égalité entre les hommes et les femmes. Est-ce vraiment si compliqué de donner les mêmes droits aux hommes et aux femmes ? Pourquoi des êtres égaux n’ont pas les mêmes droits ? L’égalité des sexes est cependant un droit humain fondamental. Le vingtième siècle est devenu un siècle marquant pour les femmes. Durant de nombreux siècles, les femmes n’étaient pas reconnues l’égal de l’homme. Que ce soit l’accès à une profession, aux études, aux droits juridiques, elles dépendaient toujours d’un homme. Le vingtième siècle fut un tournent dans le combat des femmes. C’est grâce aux femmes courageuses et aux luttes qu’elles ont menés durant ce siècle, que les femmes ont pu atteindre le niveau d’égalité qu’elles ont aujourd’hui. Le 8 mars n’est ni la saint Valentin, ni la fête des mères, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et non pas la « journée de la femme ». Ce n’est pas une journée où les hommes doivent se plier aux exigences des femmes, c’est une journée où les hommes et les femmes doivent se rendre compte que ce combat est quotidien, universelle et constant. Colette, dans cette citation, représente deux femmes : une femme raisonnable et réfléchi qui est convaincue que le combat pour l’égalité est utopique et une femme naïve et moins réfléchi qui se bat pour cette égalité. L’analyse de la citation de Sidonie Gabrielle Colette, "Une femme qui se croit intelligente réclame les mêmes droits que l'homme. Une femme intelligente y renonce.", est divisé en plusieurs parties : la décomposition de la vie de Colette et de son opinion, l’analyse des opinions diverses et le féminisme aujourd’hui.

Pour commencer, détailler l’opinion et la vie de Colette est primordial ; primordial car sa vie et son opinion sont intimement liées. Colette, Sidonie Gabrielle Colette de son nom entier, est une écrivaine française et son parcours est assez inhabituel. Elle rencontre son mari, Henry Gauthier-Villars, connu sous le nom de Willy, en 1893. Willy est un auteur de romans populaires et va donc mettre le pied à l’étrier à Colette en lui faisant découvrir les cercles littéraires de la capitale. Saisi par le don d’écriture de celle-ci, Willy l’engage pour qu’elle écrive des livres. Cependant, il signe de sa main les écrits de Colette. Elle devient donc son esclave littéraire. Elle se libère petit à petit de cette emprise masculine et publie ces premiers ouvrages. Durant toute sa vie, elle poursuit sa vocation d’écrivaine et s’aventure aussi dans le domaine du journalisme, de la comédie et du cinéma. En fin de vie, elle est élue à l’unanimité à l’Académie Goncourt. Colette devient alors la deuxième femme à être élue et la première femme présidente.

Ensuite, Colette va dans cette citation transmettre au lecteur une certaine frustration. Elle est frustrée car durant son début de carrière en tant que romancière, le patriarcat et le sexisme de son temps l’étouffait. Se considérant comme une femme intelligente, elle renonce à se battre pour l’égalité que les femmes n’auront peut-être jamais. Elle l’a très bien compris grâce à sa carrière. Colette prend du recul par rapport à la position de la femme et aux droits des femmes dans la société de son époque. Par conséquent, elle sait que cette inégalité est tellement ancrée dans les mentalités, que la société est imprégnée d’une domination masculine, que le chemin pour l’égalité est long ou même impossible et que ce chemin est parsemé d’obstacles. De plus, le système est contre les femmes car les hommes détiennent le pouvoir. Comment pourraient-elles avoir leurs droits si le pouvoir est uniquement détenu par des hommes ? C’est complètement vrai, le sexisme est ancré dans notre monde. Cependant, ce n’est en le constatant et en restant les bras croisés que cela va changer. Pour changer les choses, il faut se faire entendre. Les femmes sont l’égal des hommes. Donc leurs droits leur sont totalement légitimes.

Puis, elle dénigre les femmes qui n’abandonne pas leur combat et qui ont encore de l’espoir en les qualifiant de femmes "qui se croient intelligentes ". D’ailleurs, elle critique les suffragettes en 1910 en disant : « Les suffragettes ? Elles méritent le fouet et le harem » ; les suffragettes qui sont quand même un mouvement féministe marquant du 20iéme siècle. Alors, Colette est-elle féministe ? Bien qu’elle ait tenu des propos violents à l’égard du féminisme et des mouvements assimilés, elle est féministe à sa façon ; un féminisme au quotidien. Le 20ième siècle est le siècle des grands écrivaines françaises qui veulent  imposer leur voix. Beauvoir, Yourcenar, Duras, Colette et bien d’autres avancent contre les inégalités et le sexisme. C’est un modèle pour les femmes car c’est une figure de l’émancipation et du courage. En effet, elle ne va pas se battre avec les femmes pour leurs droits et l’égalité des sexes. Cependant, à travers ses livres, elle fait passer des messages important comme le droit à l’avortement. Consciente de cette société faite par et pour les hommes, elle poursuit son chemin avec détermination et se moque des préjugés. Elle connaît sa propre valeur et ne doit la prouver à personne. Malgré le fait qu’elle soit féministe à sa façon et une figure de courage, Colette est défaitiste dans cette citation. Elle abandonne facilement et ne tente pas de résister contre ce monde d’hommes. Néanmoins,  il faut lui laisser quand même un part de vérité. Bien que le chemin pour l’égalité ne soit pas impossible, il sera très long et pénible. Une société faite par et pour les hommes décrit bien la société dans laquelle Colette vivait et dans laquelle les femmes vivent encore. Même si il est vrai que les femmes ont gagné beaucoup de droits depuis les années septante, des inégalités entre les sexes persistent toujours. Au quotidien, on peut encore croiser des stéréotypes sexistes à chaque coin de rue. Elle avait donc raison sur ce point : le chemin est long. Cependant, rien n’est impossible. Colette en y renonçant ne fait qu’entretenir la domination masculine et les inégalités. Ne rien faire est encore pire qu’essayer et se faire repousser. Elle est égoïste et ne pense pas au futur des femmes. Est-ce que les avancées en matière d’égalité seraient là où elles en sont aujourd’hui si les femmes " qui se croient intelligentes " n’avaient pas réagi ? Les femmes qui se battent ne sont pas naïves et encore moins pas réfléchi. Elles savent que pour secouer les hommes et les faire réagir, il faut se faire entendre et lutter constamment.

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