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Doit-on limiter la liberté d'informer ?

Dissertation : Doit-on limiter la liberté d'informer ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 614 Mots (7 Pages)  •  1 183 Vues

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« Le droit de l’information se présente comme le carrefour des droits fondamentaux parmi les plus essentiels ». Pierre Trudel, éminent professeur de droit, place le droit à l’information comme étant central dans l’exercice des droits fondamentaux.

La liberté d’informer peut-être définie comme le droit d’avoir accès, ou d’en donner accès, à des informations détenues par des organismes publics. Elle est inhérente au droit fondamental de la liberté d’expression, tel qu’il est reconnu par la Résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que par l’article 19 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. La liberté d’expression à comme corollaire la liberté d’informer.

La liberté d’informer est intrinsèquement lié aux médias, presse, audio, télévisé ou encore internet. De nos jours, dans une société démocratique, où l’exercice de nos libertés est primordial, la liberté d’informer peut-être considérer comme un rempart au despotisme incarner par la censure durant tout le XVIII et XIXème siècle par exemple. Il se pose comme fondamental dans l’exercice démocratique.

Cependant, contrairement à la liberté d’expression, la liberté d’informer doit réunir certain critère rigoureux afin d’être respecté et défendu dans le cadre médiatique : l’information doit être sourcée, avec des preuves à l’appui, ainsi qu’une analyse des faits. La liberté d’informer est souvent un moyen de dénoncer des scandales, qu’ils soient politique, sanitaire etc… Par son affiliation aux scandales, la liberté d’informer est souvent assimilé au domaine politique, et il est vrai qu’une information véhicule souvent des messages, qu’ils soient issu d’un groupe politique, d’un lobby ou encore même à l’expression de l’opinion publique.

Cette assimilation entre le caractère polémique et l’exercice de cette liberté nous pousse à nous demander si cette liberté d’informer ne devrait pas connaître un certain contrôle, ou du moins une certaine limite, afin d’éviter tout débordement médiatique. Alors, peut-on limiter la liberté d’informer, un droit fondamental de notre société ? Le principe de la liberté d’informer n’est pas compatible à priori avec l’existence de limites instituées (I). Mais des limites semblent néanmoins nécessaires pour éviter les dérives possibles (II)

I. La Liberté d’informer, liberté indispensable à la démocratie

La liberté d’informer joue un grand rôle dans nos société moderne, elle est à la fois un droit fondamental et un contrepouvoir nécessaire dans l’exercice social et politique.

1) Un droit fondamental

La liberté d’informer est à la fois un droit fondamental en ce sens qu’il est pour certains une sorte de prolongement ou un synonyme de la liberté de presse ou de la liberté d’expression. Or, La liberté d’expression est un droit humain fondamental énoncé à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, mais également dans le préambule de la Constitution de la Vème République. Dès lors, on comprend que la liberté d’informer ne se limite pas seulement à la presse, mais elle s’étend à tout l’ensemble de la société, chaque individu en fait l’exercice au quotidien, et il semblerait inconcevable de restreindre cette liberté inhérente à l’homme. Mais la liberté d’informer ne serait rien sans la liberté d’expression et la liberté de la presse, car ce sont bien ces dernières qui permettent l’existence d’une liberté d’informer.

Restreindre la liberté d’informer serait donc un manquement à la démocratie, et si cela est envisageable dans des régimes forts comme la Russie, ou dans des dictatures comme la Chine, il semblerait impossible d’endiguer cette liberté fondamentale, nécessaire à la fois à l’homme et au fonctionnement de notre société démocratique. Car, la liberté d’informer, d’expression et de la presse constituent le socle de la démocratie, en permettant un équilibre entre d’une part le pouvoir politique et la société, en « institutionnalisant » les contrepouvoirs, permettant d’établir un lien, une connexion entre ces deux mondes. Cette passerelle, qui tantôt dénonce, tantôt annonce, ou informe, c’est la presse, et elle joue un rôle primordial dans l’exercice de ce droit fondamental.

2) Un contrepouvoir nécessaire

La liberté d’informer est donc étroitement lié au monde médiatique. Depuis l’avènement des idéaux des Lumières, la presse, et les médias plus généralement, forment un corps de contestation social, politique et juridique. Après la révolution et la proclamation de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, elle devient même un acteur de la vie politique, s’institutionnalisant en un contrepouvoir efficace face aux différents gouvernements, mais aussi à la justice, d’où l’expression populaire du « 4ème pouvoir ». De nombreux journaux se sont donc constituer en arme politique, en France nous avons eu par exemple Le Canard enchainé, journal politique de gauche qui couvrira de nombreuse crise dans l’histoire médiatique française. Au niveau international, on peut penser à l’affaire Watergate aux États-Unis, qui illustrent le rôle des médias, et donc de la liberté d’informer dans la société. Des journalistes du Washington Post, après investigations, ont publié des écoutes illégales du parti républicain au siège du parti démocrate, à l’intérieur de l’immeuble du Watergate. Cette

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