Doit-on apprendre à devenir soit même?
Dissertation : Doit-on apprendre à devenir soit même?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laauraap • 19 Décembre 2012 • 1 325 Mots (6 Pages) • 9 423 Vues
Tout au long de notre vie nous sommes confrontés a des questionnements , des « crises existentielles » durant lesquelles nous remettons en questions notre identité .Ces questions sont essentielles à l'élaboration d'une structure de vie, à l'orientation sensée de nos actions, et reviennent à se demander comment définir son moi. Le soi-même implique une réflexion sur ce que l'on est, afin de faire apparaître notre essence, soit ce qui nous distingue du reste des hommes. Ainsi, pour se connaître et trouver sa place dans le monde, est-il suffisant de vivre sans questionnement, ou doit-on apprendre à devenir soi-même ? Cependant, si l'homme est déjà construit malgré lui par ses expériences, comment lui est-il possible de devenir ce qu'il est déjà ?
L'expression « devenir soi-même » est paradoxale: effectivement elle correspond à un fait: un être humain évolue, et il développe une succession d'êtres différents: le vieillard et le bébé ont peu de point en commun; pourtant on ne peut douter qu'ils soient la même personne. L'identité se caractérise à la fois par la singularité (être différent des autres) et l'unité (je suis ce que je suis), mais ne résume pas au seul nom et date de naissance inscrits sur le registre de naissance d'une mairie donnée. Il s'agit davantage du plein développement de ce que je suis, avec toute ma complexité, mes contradictions, mes inhibitions, mes souvenirs et mes espoirs. L'énoncé laisse supposé qu'il est nécessaire , voir obligatoire d'apprendre à devenir soi-même . Nous allons donc déterminer s'il apprendre a devenir soit même est une nécessité ou bien une obligation .
Nous verrons dans un premier temps qu’a priori nous sommes nous-même mais dans un deuxième temps nous verrons que sans un travail sur soi-même, nous sommes déterminés par des causes qui nous sont incontrôlables et donc dans un dernier temps, nous verrons à quelles conditions il est possible de devenir soi-même.
Dans cette première partie, nous verrons qu’il ne semble pas nécessaire d’apprendre à devenir soi-même puisque nous le sommes déjà.
Tout d'abord , l’homme est un être rationnel, c’est-à-dire qu’il est doté d’une raison, il cogite et fait l’expérience du «Cogito ergo sum» : le «Je pense donc je suis» de Descartes. Pour Descartes, l’homme est divisé en deux entités : la substance étendue (son corps) et la substance pensante (son esprit). Selon la thèse du conscientalisme, la vie psychique de l’homme se résume à sa conscience , sa capacité de représentation de lui-même. L’homme connaît donc toutes ses pensées et comme il se définit par sa pensée, il se connaît lui-même.
Nous avons donc vu qu’en théorie, on est par essence soi-même.
Pourtant, en pratique, on se rend compte que l’on n’est pas toujours soi-même. La conscience est lacunaire Il y a une multitude d'idées qui surgissent d'on-ne-sait-où, des réactions qui sont incontrôlables – par exemple l'émotivité face à une situation banale-, et des rêves qui peuplent nos esprits de manière apparemment anarchique.
L’homme est en fait divisé entre le moi, le ça et le surmoi. Selon Freud, il existe dans la vie psychique de l’homme une partie consciente, le moi, et une partie inconsciente, le ça (les pulsions) et le surmoi (les normes et les valeurs que l’on nous a inculquées). Ainsi «le moi n’est pas maître dans sa propre maison» car «ça pense en moi», l’homme n’est donc pas entièrement lui-même.
D’une part, il est sujet à diverses pulsions comme par exemple les pulsions sexuelles, l’homme peut agir à l’encontre de sa raison, il peut être attiré par quelqu’un qu’il n’aime pas, il y a un dualisme entre son âme et son corps. Lorsqu’il n’y a pas corrélation entre les volontés de son âme et les pulsions de son corps, cela nous montre que l’homme a du mal à être lui-même, il devra donc apprendre à le devenir.
D’autre part, à travers le concept du surmoi, on peut penser que l’homme est déterminé par son environnement social et plus généralement par la société. En effet, selon Pierre Bourdieu, il y a reproduction sociale, ce qui veut dire que l’homme n’a pas choisi d’être qui il est et il devra connaître
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