Dissertation: la géopolitique et les relations internationales
Rapports de Stage : Dissertation: la géopolitique et les relations internationales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hakamhicham • 29 Novembre 2014 • 6 037 Mots (25 Pages) • 1 990 Vues
Dissertation la géopolitique et les relations internationales.
La géopolitique est l'étude de l'influence des facteurs géographiques, économiques et culturels sur la politique des Etats et sur les relations internationales.
La géopolitique est apparue à la fin du XIXe siècle, notamment l'école allemande avec Friedrich Ratzel (1844-1904). Le terme géopolitique, quant à lui, a été utilisé pour la première fois par Rudolf Kjellén, professeur suédois de Science Politique/Géographie qui définit la géopolitique comme "la science de l’État comme organisme géographique ou comme entité dans l’espace : c'est-à-dire l’État comme pays, territoire, domaine ou, plus caractéristique, comme règne. Comme science politique elle observe fermement l’unité étatique et veut contribuer à la compréhension de la nature de l’État" (Stormakterna., 1905).
Pour Ratzel, un Etat est "comme un être vivant qui naît, grandit, atteint son plein développement, puis se dégrade et meurt" (Politische Geographie, 1897). Pour vivre ou survivre, il doit s'étendre et fortifier son territoire, avec la notion de "Lebensraum", d'"espace vital". Les successeurs de Ratzel ont proposé au IIIe Reich une approche cartographique du monde où les "Grands Peuples" se partagent la planète en fonction d’alliances et d’une hiérarchie des peuples fondée sur la race.
Les dérives de la géopolitique ont conduit au bannissement de cette discipline dans les universités jusque dans les années 1970-1980 où l'étude des nouveaux conflits lui a permis de retrouver une légitimité par l'utilisation des connaissances de la géographie physique et humaine, de l'histoire et de la science politique. Les enjeux de la géopolitique sont désormais liés à ceux de la démographie, des flux migratoires, de la prolifération nucléaire, de l'accès à l'eau potable, des ressources alimentaires, du réchauffement climatique, des régionalismes.
L’approche géopolitique d’un Etat-nation, voire d ‘une zone supra étatique, obéit à deux règles d’or : la Géopolitique tente en effet de mettre en valeur les spécificités d’un Etat souverain en analysant les principaux facteurs qui relient l’Etat en question et l’espace géographique. Par essence, elle ne peut donc prétendre à l’objectivité ni à l’exhaustivité, eu égard à la multiplicité des facteurs. Ce rapport ne s’appesantira pas sur la description de données concrètes classiques, de la superficie du territoire à la structure orographique, aux données climatiques ou démographiques, par exemple.
En revanche, on s’efforcera d’analyser deux grands types de facteurs :
-les tendances lourdes, d’une part, celles qui se pérennisent à travers l’Histoire marocaine, parfois depuis des siècles ;
-les « variables contemporaines » susceptibles de modifier la spécificité du Royaume chérifien, héritée de ces tendances lourdes, et parfois de supplanter ces dernières.
Un simple coup d’oeil sur la carte montre que le Royaume chérifien, implanté à l’extrémité Nord Ouest de la dorsale maghrébine (Maghreb-al-Aksa , « le pays du Soleil couchant »), s’étire , à l’Ouest, le long du littoral atlantique (un océan qui porte d’ailleurs le nom des Atlantes, peuples plus ou moins mythique vivant au coeur de l’Atlas !) et, de manière plus modeste, au nord, longe celui de la Méditerranée (Mare Nostrum). Mais son horizon est aussi largement barré, du Nord Est au Sud Ouest, accrochée au Rif, par l’ossature montagneuse des Atlas, Moyen Atlas, Haut Atlas (qui culmine à quelques 4165 mètres et Anti Atlas.
Cette doble océanité aurait pu se traduire par une vocation maritime précoce. Il n’en fut rien ! Les Berbères ne sont pas des marins, et l’essentiel de l’activité portuaire et maritime, durant des siècles, fut l’apanage des Portugais, fondateurs entre autres de Mogador, l’actuelle Essaouira, et des Espagnols. Ces derniers, notons le, occupent les Canaries sans quelles n’aient jamais été revendiquées par les Marocains, ce qui n’est pas le cas des enclaves terrestres de Ceuta et de Melilla.
Cette position « insulaire » a, tout au long du dernier millénaire, sécrété des conséquences positives mais aussi …négatives.
Positives ; car, nonobstant l’occupation romaine de la « Maurétanie », divisée en deux provinces sous la houlette de sa capitale, Volubilis, ou la succession des trois royaumes arabes (dynastie almoravide, dynastie almohade, dynastie saadienne, toutes ayant eu Marrakech pour capitale),
le Maroc, le fameux « Jardin des Hespérides », du fait de sa position géographique excentrée, jouxtant les terrifiantes « colonnes d’Hercule » des civilisations gréco romaines, du côté de Gibraltar, a été beaucoup moins touché par les influences extérieures que ses voisines maghrébines d’Algérie et de Tunisie. Cette insularité rend compte notamment d‘un fait bien souvent oublié, concernant une nation souveraine depuis à peine un demi siècle…mais qui est de facto un des plus vieux Etats du monde, et sans contestation possible, le plus ancien du monde arabe
Le royaume fut fondé par Idriss Ier au milieu du VIIIIeme siècle, quelques décennies avant le couronnement de l’Empereur Charlemagne, du côté d’Aix la Chapelle.
La chaîne des Atlas fut naguère un rempart appréciable (et apprécié) face à l’avancée des Turcs. Rappelons à ce propos que le Maroc fut, en la circonstance, la seule nation du monde arabe à échapper à l’occupation ottomane. Et que la partie montagneuse de son territoire n’a été totalement occupée par une nation étrangère que de 1934 à 1956 !
Mais cet isolement , gage de protection à l’égard d’agressions potentielles venues, notamment, de l’Est, peut avoir aussi des corollaires négatifs, à savoir de longues périodes de « somnolence », succédant au gré des aléas de l’Histoire, à des périodes particulièrement brillantes. Rappelons aussi, en évoquant ce contexte orographique, que les données climatiques, à l’échelle du millénaire, révèlent une constante qui confine, pour le Maroc, à un défi permanent : la question de l’eau. Durant des siècles, le monde rural Marocain a vécu, comme ses voisins, les yeux anxieusement rivés sur le ciel, dans l’attente des pluies. Comme le soulignait un fin observateur des réalités marocaines au quotidien, « à la fin du printemps, l’humeur reste plus que jamais au beau fixe jusqu’au
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