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Commentaire sur la métaphysique des moeurs - Kant

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Par   •  19 Avril 2016  •  Dissertation  •  1 725 Mots (7 Pages)  •  1 953 Vues

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COMMENTAIRE CRITIQUE :

QU’EST-CE QUE LE BIENS SUPRÊME SELON EMMANUEL KANT ?

Par

MARJA-CÉDELINE JEAN

Présenté à

MATHIEU SCRAIRE

Cégep Édouard-Montpetit

Philosophie : éthique et politique

Cours 340-CED-EM, Groupe 1200

Le 20 avril 2016

        Considérée comme une question importante et capitale, le principe suprême de la moralité n’a pas encore été développé de manière satisfaisante. Emmanuel Kant, « premier » grand philosophe reconnu comme un philosophe professionnel, reproche les spéculations faites autrefois sur le bonheur. Il ne considère pas le bonheur comme le fondement de la morale, mais plutôt comme une principe plus fondamental, soit l’obligation morale, se reposant sur la volonté de bien faire et dont le bonheur est subordonné. C’est donc à travers sa fondation, soit la recherche et l’établissement du principe suprême de la moralité, qu’Emmanuel Kant adopte dans son écrit, La métaphysique des mœurs[1], une méthode afin de procéder analytiquement de la connaissance commune et de la détermination de ce qui constitue le principe suprême. Ce terme se rapporte au bien suprême comme étant la volonté bonne. Il va donc être question ici que la volonté bonne se trouve à être le bien suprême et qu’elle est considérée comme la seule chose bonne sans restriction et sans condition selon Emmanuel Kant. Tout d’abord, en un premier temps, nous allons voir comment Kant détermine que la volonté bonne est la condition indispensable de nous rendre dignes d’être heureux et le fait qu’elle possède trois qualités favorables à sa formation. Ensuite, en un deuxième temps, nous allons voir en quoi l’utilité ou la stérilité peut ajouter ou retirer à la valeur de la volonté bonne et en quoi la raison gouverne cette dernière à une fin suprême. Finalement, en un troisième temps, nous allons voir en quoi la relation entre vertu et bonheur selon Emmanuel Kant diffère avec l’utilitarisme de John Stuart Mill.

        Tout d’abord, Kant débute en affirmant dès la première phrase que la seule chose bonne sans restriction est la volonté bonne[2]. L’idée de la volonté bonne est capitale dans l’explication du bonheur selon Kant dans ce qui va s’en suivre. En effet, ce dernier aborde trois arguments qui vient appuyer son propos sur la volonté bonne. Il commence en un premier temps à aborder les dons de la nature, soit les talents de l’esprit ou les propriétés du tempérament. Il en conclut dans ses propos que ces derniers sont bons et souhaitables. Toutefois, s’ils ne sont pas guidés par une volonté bonne, ils peuvent devenir dommageables. Il dit de même pour les dons de la fortune, représentant le pouvoir, la richesse, la considération, la santé et le bien-être ou même le contentement complet de son état. En un troisième temps, il aborde son dernier argument, soit le fait que l’humain répugne à voir la réussite d’un être qui n’est pas animé d’une bonne volonté. À travers ces trois arguments, Kant parvient à déterminer que la volonté bonne constitue la condition indispensable de ce qui nous rend dignes d’être heureux[3]. De plus, Kant fait part dans sa fondation de trois qualités favorisant la formation de la volonté bonne. Ces dernières constituent une dimension de la valeur intrinsèque d’une personne et peuvent être dites bonnes absolument sans restriction et sans condition que si elles sont dirigées par une volonté bonne. Ces trois qualités sont la modération dans les affects, soit les émotions, et les passions, la maitrise de soi, et la sobriété de réflexion. Bref, si ces dernières ne sont pas dirigées pas des principes d’une volonté bonne, elles peuvent devenir extrêmement mauvaises.  

        Ensuite, Kant continue sa fondation en expliquant que : « Ce n’est pas ce que la volonté bonne effectue ou accomplit qui la rend bonne, ni son aptitude à atteindre quelque but qu’elle s’est proposée, mais c’est uniquement le vouloir ; […] »[4]. Dans ses paroles, on peut alors constater qu’il veut dire que la volonté est considérée bonne en soi, pour elle-même. À ce moment, Kant entre la notion d’utilité et de stérilité dans le contexte de sa fondation. Il explique que bien que la volonté soit bonne en elle-même, ce n’est pas son utilité qui la rend bonne ni sa stérilité qui la rend mauvaise. Ces deux notions affectent donc en aucun cas la valeur de la volonté bonne. En effet, en faisant référence à son utilité, Kant dit que la valeur de la volonté bonne est supérieure à ce qu’on peut accomplir pour être heureux en faveur de quelconque inclinations, soit tendance, désir, attirance, etc. Pour ce qui est de si elle est stérile, il dit que la volonté bonne possède sa pleine valeur même si elle est incapable de réaliser le bien qu’elle veut faire. Or même si cela suppose la « mobilisation de tous les moyens qui sont en notre pouvoir »[5], le principe du vouloir est présent et c’est ce qui donne de la valeur à la volonté bonne. Pour continuer sa fondation, Kant énonce par la suite le fait que la raison a pour fonction de gouverner la volonté. Brièvement, il explique dans ses propos que si la finalité de l’homme était le bonheur, un instinct aurait été mieux adapté que la raison à la réalisation de cette fin. On constate donc que la raison est une « direction faible et trompeuse » en ce qui concerne l’atteinte du bonheur. La fin de la raison n’est donc pas le bonheur, mais de ce fait, une dignité beaucoup plus élevé que le bonheur. Il est donc impossible de se faire un concept déterminé du bonheur, puisqu’elle est la somme de toutes les inclinations. De ce fait, malgré que la volonté bonne est guidée par la raison. Cette volonté n’est pas dépendant d’autre chose. Elle n’a pas de condition pour être bonne et de ce fait, est donc bonne en elle-même. Il n’y a que la raison qui peut produire une volonté bonne et c’est ce qui fait qu’elle représente le bien suprême, soit la fin suprême. Kant conclut alors ses propos sur la volonté bonne en parlant de deux fins, soit la fin première et inconditionnée qui est le bien suprême ou la volonté bonne, et la fin seconde et condition qui est l’atteinte du bonheur.

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