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Livre I Du Contrat Social De Rousseau

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Par   •  6 Janvier 2014  •  1 940 Mots (8 Pages)  •  3 391 Vues

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LIVRE I


L’introduction du livre I est essentielle, car c’est là que Rousseau définit les fins du Contrat Social : « Je veux chercher si, dans l’ordre civil, il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre (...) ». Rousseau se demande donc à quelles conditions le pouvoir politique pourra être légitime, c’est-à-dire un type de société dans lequel l’homme ne sera pas aliéné. Il prendra cependant constamment « l’intérêt » en compte voulant dire par là qu’il voudra décrire un pouvoir politique légitime et qui en outre correspondra aux intérêts de tout homme.

Chapitre I (« Sujet de ce premier Livre »).

Il commence par la célébrissime phrase « l’homme est né libre, et partout il est dans les fers ». Par là, de manière lapidaire, Rousseau dénonce l’état d’aliénation qu’introduit toute forme de pouvoir politique illégitime et la thématique des chapitres suivants.

Chapitre II (« Des premières Sociétés »).

Rousseau va d’abord montrer que le fondement de toute société est une convention. La Famille est le premier cas étudié par Rousseau dont il nie aussitôt qu’elle soit naturelle. Ce qui est naturel ou plus exactement ce qui est inscrit dans la nature de l’homme c’est le désir de se conserver : « Sa première loi est de veiller à sa propre conservation, ses premiers soins sont ceux qu’il se doit à lui-même ». Et Rousseau d’ajouter « (...) les enfants ne restent-ils liés au père qu’aussi longtemps qu’ils ont besoin de lui pour se conserver. Sitôt que ce besoin cesse, le lien naturel se dissout. »
Rousseau évoque ensuite l’opinion d’Aristote, de Hobbes et Grotius selon laquelle la société ne repose pas sur une convention mais sur la supériorité de certains individus. Selon cette thèse, c’est donc la supériorité de certains qui est au fondement de la hiérarchie sociale. Rousseau critique cette idée en faisant remarquer que « tout homme né dans l’esclavage naît pour l’esclavage, rien n’est plus certain. » Mais il explique aussitôt : « les esclaves perdent tout dans leurs fers, jusqu’au désir d’en sortir ; ils aiment leur servitude comme les compagnons d’Ulysse aimaient leur abrutissement ». La hiérarchie sociale n’est pas naturelle mais repose sur une convention originelle. Il se moque même de cette idée car étant lui-même descendant d’Adam et de Noé, il pourrait prétendre pouvoir régner sur l’ensemble du genre humain.

Chapitre III (« Du droit du plus fort »).

Ce chapitre ainsi que la chapitre IV vont disqualifier deux types de pouvoirs comme types de pouvoir légitime : l’esclavage et la force. Rousseau disqualifie le deuxième type de pouvoir en raison de l’argument suivant : quand je cède à la force, à la menace physique ou à la menace, je fais preuve de prudence. Mais cela ne signifie pas que celui qui use de sa force contre moi en ait le droit ou que son pouvoir soit légitime. « Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c’est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir ? »

Chapitre IV (« De l’esclavage ») :

L’esclavage est lui aussi une convention illégitime. La raison principale de Rousseau pour affirmer cela est la suivante : celui qui est mis en esclavage ne peut pas le vouloir volontairement- en tout cas s’il est sain d’esprit. L’esclavage est donc toujours le fruit d’une contrainte extérieure et il ne saurait donc être légitime. « Ainsi, de quelque sens qu’on envisage les choses, le droit d’esclavage est nul, non seulement parce qu’il est illégitime, mais parce qu’il est absurde et ne signifie rien. » Ces mots, esclave et droit, sont contradictoires; ils s’excluent mutuellement. Soit d’un homme à un homme, soit d’un homme à un peuple, ce discours sera toujours également insensé : « Je fais avec toi une convention toute à ta charge et toute à mon profit, que j’observerai tant qu’il me plaira, et que tu observeras tant qu’il me plaira. ». Car, selon Rousseau, renoncer à la liberté est incompatible avec la nature humaine (« c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs »). Un tel renoncement ne peut avoir de prix.
Rousseau soulève en outre toute une série de difficultés que rencontrent ceux qui voudraient affirmer la légitimité de l’esclavage.
Grotius affirme par exemple que tout un peuple pourrait aliéner sa liberté pour se rendre sujet d’un roi. À cela Rousseau répond que même si un homme avait le droit de s’aliéner auprès d’un maître il ne pourrait le faire pour ses enfants (« ils naissent hommes et libres ; leur liberté leur appartient, nul n’a droit d’en disposer qu’eux »). 
De plus, « Grotius et les autres tirent de la guerre une autre origine du prétendu droit d’esclavage. Le vainqueur ayant, selon eux, le droit de tuer le vaincu, celui-ci peut racheter sa vie aux dépens de sa liberté ; convention d’autant plus légitime qu’elle tourne au profit de tous deux. » Mais la guerre n’est pas une relation privée mais d’État à État et ne saurait exister dans l’état de nature ou dans l’état social où les lois conditionnent les rapports humains. La guerre et le droit de conquête n’ont comme fondements que la loi du plus fort.

Chapitre V (« Qu’il faut toujours remonter à une première convention »).

Ce chapitre revêt une importance particulière car c’est seulement ici que Rousseau va commencer à développer sa propre conception de ce qui constitue un pouvoir légitime.
La question que soulève Rousseau est la suivante : comment est-ce que la constitution d’un peuple en tant qu’entité sui generis est possible ? En d’autres termes : à quelle(s) condition(s) est-ce qu’un agrégat d’individus forme un tout qu’on peut qualifier de peuple ? « il serait bon d’examiner l’acte par

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