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La liberté

Thèse : La liberté. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2022  •  Thèse  •  1 416 Mots (6 Pages)  •  325 Vues

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SUJET : Explication de texte

Puisque les Hommes sont confiés à eux-mêmes, ils sont en mesure de disposer de leur liberté. Cependant, chaque société est gouvernée par un État, donc potentiellement par autrui, et ainsi, selon la vision que nous nous faisons de la liberté, l’État peut être un frein à la liberté de chacun. L’idée de liberté, abordée dans cet extrait du Traité théologico-politique écrit par Spinoza, abordant en effet ce thème, peut laisser place à deux thèses : une idée mettant en avant une liberté possible uniquement sans « commandement », et une idée présentant la liberté comme possible uniquement sous une « conduite » précise que soutient Spinoza. Il se demande alors si la liberté de chacun signifie agir uniquement « selon son bon plaisir » et si chaque « commandement » nous rend esclave. C’est la raison pour laquelle il faudra dans un premier temps étudier l’idée que se fait Spinoza sur le sens commun de la liberté et de l’esclavage, ce qui ensuite nous emmènera sur la possibilité d’un commandement qui n’enfreint aucune liberté.

Une idée communément admise (« on pense ») des Hommes libres, dirait qu’ils sont autonomes en tout point. Dans cette vison, l’hétéronomie n’a aucunement sa place si nous tendons à être libre. Une personne l’étant serait tout de suite considérée comme « esclave ».  Spinoza nous présente cette vision comme assez simpliste et même naïve de la liberté et de l’esclavage. Pour Spinoza elle semble éloignée de la « réalité ». Elle ne ferait aucune différence entre chaque « esclavage ». Ainsi, il n’y aurait donc aucune morale meilleure qu’une autre.

Cette définition de la liberté dans une société gouvernée par l’État n’est pas viable. En effet, celui-ci impose des lois, donc par définition, celui qui obéit, « agit par commandement ».

De plus, Spinoza pense qu’une liberté inconditionnelle est dangereuse. Dans une telle liberté, nous devenons « captif » de notre plaisir. Nous agissons uniquement pour un plaisir immédiat. Dans cette situation, nous comblons uniquement des manques, nous accomplissons nos désirs, nous sommes donc coupables de présentisme. Ainsi, ce qui nous satisfait au premier abord n’est pas toujours ce qui nous est utile car contingent. Nos désirs sont infinis, ce qui nous met sans cesse en situation de manque et de contraintes, entravant de fait notre liberté. Cette vision de la liberté nous tend vers la dépendance, qui nous rend « incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile » donc incapables d’agir pour ce qui nous est vraiment vital. Nous sommes alors commandés par nos envies, guidés et liés par nos passions (latin : passion veut dire souffrir) et non par notre Raison, ce qui nous rend prisonniers et esclaves de nous-mêmes. Cela contredit l’idée communément admise qui stipule que sont esclaves uniquement les personnes dirigées par autrui. En effet, ici, nous constatons que nous sommes source de notre propre esclavage. Nous pouvons prendre exemple de toutes les addictions possibles qui nous rendent esclaves de nos propres désirs car nous rendent incapables de nous en passer. Nous constatons que pour Spinoza quelqu’un est libre s’il suit le précepte « soit vraiment utile », donc ses besoins originaires à savoir sa Nature.

Il définit une action libre comme un acte qui ne nous procure pas forcément un plaisir immédiat, même si l’auteur nuance en disant qu’il est possible d’en percevoir. En effet, il admet que le fait de ressentir du plaisir immédiat en étant libre n’est pas « absolument vrai » donc n’est pas absolument faux non plus. Il fait donc la distinction entre l’utile et la satisfaction immédiate.

Pour Spinoza, l’intérêt d’une personne est donc défini comme ses besoins utiles. Il définit d’ailleurs l’esclave comme « inutile à lui-même ».

Ainsi, l’Homme doit lutter contre ses passions pour agir au service de ce qui lui est utile, donc pour être libre. Sujet aux tentations, il doit être guidé pour vaincre ses inclinations.

Intéressons-nous maintenant aux termes d’«Obéissance » et d’«Esclavage ». Comme le dit Spinoza nous devons faire une nuance car ceux-ci ne vont pas systématiquement ensemble : « quant à l'action par commandement, c'est-à-dire à l'obéissance [] elle ne fait cependant pas sur-le-champ un esclave ». Il admet cependant qu’« elle ôte bien en quelque manière la liberté ». En effet, l’obéissance peut prendre, dans un premier temps, une connotation de restriction, d’enlèvement d’autonomie et donc possiblement de liberté. Nous pouvons citer le domaine de l’Éducation dans lequel nous devons l’obéissance. Une personne pensant que la liberté est possible uniquement si nous agissons de nous-même, n’y est donc pas favorable. Ainsi, elle s’oppose à quelque chose qui nous est utile, car l’Éducation à pour fin de développer et mettre en avant nos capacités. De plus, sans elle, chaque personne qui possède des dons de la Nature en puissance, se trouve le plus souvent dans l’incapacité de les exploiter.

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