Être soi-même
Dissertation : Être soi-même. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ayman Ouisloumene • 28 Août 2018 • Dissertation • 2 083 Mots (9 Pages) • 769 Vues
DISSERTATION (Sujet : être soi-même)
Rimbaud disait « Je est un autre », face à ces paroles on peut songer à la possibilité qu’on soit quelqu’un ou quelque chose autre que soi-même. En effet cela implique une éventualité soulignant que ne pas être comme les autres consiste donc à être soi-même. Dans le sens inverse, on dit que ne pas être soi-même, c’est jouer un rôle, être différent dans son attitude et ne pas être spontané. Cela paraît évident mais en réalité tout devient plus complexe car chacun de nous est doté d’une conscience donnant naissance à un questionnement sur ce qu’on est et sur ce qu’on veut être. Ainsi en voulant être ce qu’on veut être, on ne sait plus si l’on est soi-même ou différent. La conscience de soi fait de l’homme un sujet, dans la mesure où il sera un être exerçant et entretenant des rapports particuliers au monde et à lui-même, ces derniers font de lui une personne différente des autres. Elle désigne la connaissance qu'on a sur nos pensées, nos sentiments, nos actes et notre capacité à faire un retour sur ces derniers. Nonobstant cette conscience peut être erronée ou mal interprétée. Par ailleurs on est constamment confronté à autrui, on est sujet à d’innombrables influences d’autres personnes qui affectent nos pensées, nos sentiments et nos actes. Par conséquent, pourrait-on être soi-même ? Avant toute chose, que signifie être soi-même ? Dès lors il ne suffit pas juste de se différencier des autres et d’être conscient de soi pour être soi-même. D’ailleurs, la différenciation permet-elle d’être soi-même ? Alors comment et par quel processus peut-on apprendre à devenir soi-même ?
Sartre avance que « L'existence précède l'essence » en d’autres termes, ce que nous faisons explique ce que nous sommes. Être soi-même signifie que nous avons constitué une personnalité, à laquelle nous demeurons attachés afin de rester naturel. La conscience est primordiale, il faut avoir pleinement conscience de soi, c’est-à-dire accepter ce qu’on est devant soi-même et devant les autres, parvenir à maintenir ses positions et avancer ce que l’on pense sans réticence. C’est ce que l’on appelle : être naturel. Par ailleurs être soi-même implique d’agir en accord avec soi, car être soi-même, c’est être comme on a envie de l’être. Par conséquent il faut être capable de savoir ce que l’on est et, ce que l’on fait, de connaître ses sentiments, ses motivations, ses limites. On constate facilement l’importance de cette capacité et cette conscience des choses lorsqu’on entend souvent dire « je n’étais pas moi-même » après avoir agi en désaccord avec les idées que l’on prône. En effet, un individu qui a commis une bêtise se rendra compte plus tard qu’il avait perdu le contrôle sur lui-même et qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir agir de la sorte en étant maître de soi, disant par la suite qu’il n’était plus « soi-même ». Ainsi, il faut avoir conscience de ce que l’on est et ce que l’on fait pour pouvoir pleinement être soi-même, et afin d’éviter de faire des choses qui nous correspondent point. On en déduit alors que l’on est soi-même quand on a conscience de soi.
Mise à part la conscience de soi, « être soi-même » signifie ne pas être influencé par la société, par l’entourage, par des icones, par les médias. Cela va de soi que si l’on veut suivre cette logique on devra forcément choisir notre entourage, se méfier et évincer ce qui pourrait remettre en question l’authenticité de notre propre personne. Dans Ainsi Parlait Zarathoustra de Nietzche l’individu authentique se caractérise par un contrôle sur la vie et une confiance illimitée en sa force. Il faut, bien entendu, être libre pour être authentique : il va alors de soi que mon identité s'affermira et se solidifiera à partir du moment où mon entourage sera choisi, voulu et me conviendra. Pour Nietzsche, l’individu authentique, inscrit dans un cadre de surhomme, est précisément l’individu différent des autres, celui qui n’est pas influencé et guidé par l’instinct moutonnier obéit par la majorité. Le surhomme se distingue de tous les autres, il doit se détacher du troupeau et couper le fil qui le maintien attaché aux différentes conventions pouvant anéantir sa propre personne, son authenticité et sa liberté. En effet « être soi-même » se caractérise avant toute chose par une réelle et forte conscience de soi. De plus « être soi-même » va de pair avec la constitution de sa propre personne, basé sur l’authenticité et évinçant l’influence d’autrui. Cependant cela est-il suffisant pour atteindre l’objectif recherché ?
L’essentiel ce n’est point de savoir à qui ressemble une personne mais de découvrir en quoi elle ne ressemble à personne. Pour être soi-même, il faut être un sujet indépendant et différent. Le « moi » s’affermi qu’en se différenciant des autres. C’est grâce à cette différenciation que l’on atteint la conscience de soi. Toutefois d’autres facteurs rentrent en compte pour être soi-même. Effectivement nous ne sommes pas tous identiques car il existe une diversité humaine très développée. Selon Platon chaque homme possède une essence, une qualité fondamentale qui nous fait distinguer d’autrui. Les êtres humains ont toujours eu cette envie et sans arrêt à être différents des autres et à les surpasser. Pour y parvenir nous avons tous déjà menti à autrui consciencieusement, d’ailleurs nous le faisons assez souvent. Mais Platon souligne la gravité de la chose lorsque l’on se ment à soi-même. On a longtemps considéré le mensonge comme une faute morale envers autrui alors que cela se retourne principalement contre nous, puisque lorsqu’on ment, on constitue une atteinte à notre dignité et non celle d’autrui. Comme le dit si bien Kant « mentir c’est renoncer à sa personnalité ». Outre cela il est nécessaire de souligner qu’être différent implique l’existence d’autrui, ainsi nous appartenons à une communauté. De ce fait « Être soi-même », c’est partager la condition et le sort de tous les autres hommes d’où l’importance de la relation des sujets entre eux. Alors il est préférable de ne pas mentir car cela ne respectera pas la dignité des autres et rompra les relations avec autrui sachant que ces dernières sont essentielles pour « être soi-même ».
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