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Peut-on Se Mentir à Soi-même

Note de Recherches : Peut-on Se Mentir à Soi-même. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2012  •  1 429 Mots (6 Pages)  •  3 012 Vues

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L'Homme est un être de conscience qui, tout au long de sa vie, commet des erreurs et s'égare dans sa recherche de vérités, dans sa recherche d'une meilleure connaissance de soi, et se voiler la vérité, c'est se détourner de ce savoir.

Par se mentir à soi-même, entendons le fait pour l'Homme de tromper sa propre personne, de se détourner d'une vérité dont il a conscience et qu'il ne semble pouvoir ou vouloir accepter. Se mentir à soi-même, c'est se protéger d'une réalité qui nous semble impossible, c'est se bercer d'illusions vaines.

Aussi, peut-on se mentir à soi-même ?

A priori, parce que la conscience de l'Homme est mémoire, parce qu'elle nous ouvre à la pensée et à la réflexion, alors cette conscience nous permet de choisir, et, de fait, l'Homme semble dès lors à même de se détourner de la vérité, de se persuader du contraire. Et pourtant, si l'Homme a conscience de la réalité des choses, il semble impossible de pouvoir s'en détourner dans la mesure où il a vu, entendu, ou au moins constaté ce qui a eu lieu. Alors, se mentir à soi-même semble relever de ce qu'on appelle la « mauvaise foi », qui est une conséquence même de l'orgueil, de la fierté, de tout ce qui de près ou de loin découle du péché originel selon la doctrine chrétienne.

I] L'Homme : un être de conscience libre de ses décisions

Si l'Homme peut se mentir à lui-même, alors il semble que ce soit la conséquence de sa liberté de choisir ce qui lui convient.

En effet, l'Homme est-il un être déterminé condamné à agir par instinct et non par raison ? Si l'Homme était déterminé, alors pourquoi serait-il responsable de ses actes ? A fortiori, nier le pouvoir de décision des Hommes, ce serait remettre en cause leur responsabilité au sein de la société, ce serait aussi et surtout aller à l'encontre de sa faculté à user de sa raison. De fait, l'Homme agit certes en fonction de sa volonté, mais sa raison lui rappelle les normes juridiques auxquelles il est soumis, la volonté de l'Homme est « éclairée » par la raison. Un Homme n'ayant que sa volonté, ce serait un Homme ne voyant que son intérêt, ce serait le retour à la loi du plus fort, à la loi de la nature. Or, vivre en société, c'est avant tout penser à ceux qui nous entourent. Pour cela, l'Homme est responsable de ses actes, et par sa volonté raisonnée, il est à même de choisir en connaissance de cause. Selon Saint Thomas d'Aquin, l'Homme agit d'après un jugement libre, qui « n'est pas l'effet d'un instinct naturel s'appliquant à une action particulière, mais d'un rapprochement de données opéré par la raison. »

Alors, l'Homme disposant d'un jugement libre semble capable de se mentir à lui-même. Si la réalité à laquelle il fait face ne lui convient pas, ou le blesse, ou si elle est différente de ce qu'il espérait a priori, alors ne va-t-il pas volontairement travestir le vrai ? L'Homme, parce qu'il est libre de choisir, est capable de se bercer d'illusions et maquiller la réalité. Sa conscience, parce qu'elle est mémoire, parce qu'elle l'ouvre à la réflexion, elle lui permet de choisir. L'Homme peut donc choisir de se tromper lui-même volontairement.

Et pourtant, n'est-ce pas une chose impensable que de se tromper soi-même ? N'est-ce pas là nier l'unité de la conscience, et donc de la connaissance de soi et du monde ? En effet, la conscience permet à l'Homme de prendre connaissance de ce qui nous habite – c'est la conscience de soi -, et de ce qui fait le monde – c'est la conscience immédiate -.

II] L'Homme, un être ayant connaissance de la réalité par sa conscience

Si l'Homme par sa conscience peut se représenter aussi bien le monde que lui-même et en avoir le savoir, alors il semble qu'il lui soit impossible de pouvoir se mentir à lui-même.

En effet, comment l'Homme qui par sa conscience est à même de connaitre la réalité des choses pourrait-il nier ce savoir ? Dès lors, s'il nie ce savoir, il n'en demeure pas moins qu'il sait toujours ce qui est vrai. A défaut d'un mensonge envers soi-même, ce serait plutôt se bercer d'illusions vaines, tout en ayant connaissance de la réalité. La conscience

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