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Peut On Se Mentir A Sois Meme ?

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Par   •  4 Mars 2013  •  2 255 Mots (10 Pages)  •  1 513 Vues

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à soi-même. Selon Freud, mon inconscient est renard & ma conscience n’en est que le loup, l’objet de ses manipulations.

Pour conclure, on peut considérer que l’on ne peut se mentir à soi-même que sous certaines conditions. On ne peut envisager une forme de mensonge à soi-même que si l’on est intelligent, mais conscient de ne pas être omniscient, c'est-à-dire que l’on se ment en ce qu’on sait qu’on ne s’avoue pas la vérité. La seule hypothèse permettant de concevoir le mensonge à soi-même dans toutes les situations est celle de l’inconscient qui permet d’établir la dualité nécessaire au mensonge. On peut alors se demander si l’idée même d’une liberté humaine & d’un libre arbitre est envisageable, puisque notre inconscient, sur lequel nous n’avons que peu de contrôle, peut nous tromper & nous manipuler à volonté. utre de notre père. De même, nous sommes constitués d’organes, eux-mêmes constitués de cellules, puis d’atomes… L’hypothèse que notre pensée, notre conscience, seraient elles-aussi divisibles n’est donc, au vu de ces observations, pas à exclure. C’est là qu’intervient la théorie psychanalytique de l’inconscient : en supposant que je possède non seulement une conscience, mais aussi un inconscient, je suis parfaitement capable, connaissant la vérité, de me mentir à moi-même. Si mon inconscient dissimule la vérité à ma conscience, on envisage une forme de mensonge

On dit souvent qu’une personne ment comme elle respire : l’homme utilise le mensonge, le pouvoir de la parole sur ses congénères. Scapin par exemple, menteur célèbre de la pièce de Molière, se servait du mensonge pour utiliser les autres à ses propres fins. Mais s’il est aisé de tromper autrui, est-il possible de se mentir à soi-même ? Peut-on user des mêmes stratagèmes trompeurs vis-à-vis de soi que vis-à-vis des autres ? Est-on dupe de son propre mensonge ? En effet, est-il possible de faire admettre à sa propre conscience un fait que l’on sait faux ? Ne savons-nous pas, au fond, que la vérité est ailleurs ? L’amoureux ne voit-il réellement que les qualités de la personne aimée, n’est-il pas conscient de ses défauts ? N’omet-il pas volontairement des imperfections, ne se ment-il pas à lui-même ?

Pour déterminer s’il est possible de se mentir à soi-même, il s’agit tout d’abord de définir précisément ce qu’on entend par mensonge, & quelles sont ses conditions. Mentir, c’est avant tout dire le faux, ce qui implique que l’on altère une vérité. Le concept de mensonge est donc lié à celui de vérité : sans vérité, il n’y a pas de mensonge possible.

Cependant, cette définition du mensonge est incomplète : en effet, peut-on parler de mensonge quand le menteur est sincèrement convaincu que ce qu’il avance correspond à la vérité ? Se ment-on à soi-même lorsqu’on se trompe ? Pendant des siècles, des scientifiques ont élaboré des théories qui se sont avérées fausses, mais peut-on dire pour autant qu’ils se soient mentis & qu’ils aient menti aux autres ? Jusqu’à une période récente, les hommes étaient persuadés que, comme les apparences semblaient le prouver, le Soleil tournait autour de la Terre, ce qui, bien que faux, ne peut pas être considéré comme un mensonge. On parlera plutôt dans ce cas d’erreur. Contrairement au mensonge, l’erreur implique que la personne concernée ne connaisse pas la vérité, & agisse donc en toute bonne foi.

On ne peut parler de mensonge que lorsque le menteur connaît la vérité : c’est ce que fait remarquer Sartre dans L’être & le néant : « L’essence du mensonge implique, en effet, que le menteur soit complètement au fait de la vérité qu’il déguise. On ne ment pas sur ce qu’on ignore, on ne ment pas lorsqu’on répand une erreur dont on est soi-même dupe, on ne ment pas lorsqu’on se trompe. » (Première partie, chap.2, I). Mieux on connaît une vérité, plus il est aisé de l’altérer. Le mensonge se différencie donc de l’erreur par l’intention, comme le précise Jankélévitch dans son ouvrage Le Mensonge : « On ne ment jamais sans le vouloir » : puisque le menteur connaît la vérité, c’est sciemment qu’il diffuse le mensonge, il a pour but de tromper.

Ainsi s’explique également l’étymologie du terme mensonge : le mot est dérivé du latin mens, qui signifie intelligence. Le menteur est un être intelligent. Dans les fables de la Fontaine, c’est grâce à l’intelligence que le trompeur arrive à ses fins. Non seulement il connaît la vérité, mais il est de plus capable de la modifier. Comme le souligne Platon dans son Hippias mineur : « le menteur, capable de tromper exprès ou sciemment, est supérieur au véridique, car il peut “ l’un & l’autre” ». On peut l’assimiler au renard, qui exerce son pouvoir sur les autres au moyen de son intelligence & de sa ruse.

C’est grâce à de ses critères que l’on peut discerner les cas pathologiques du mensonge à soi-même s’il est possible : en effet, on aurait tendance à penser que l’on a affaire à une forme de mensonge à soi-même : un fou peut s’être persuadé qu’il est une autre personne. Ainsi, dans le cas de la pathologie, deux problèmes se posent : celui de l’intention trompeuse, & celui du moi-même : si l’on est malade, a-t-on réellement l’intention de se tromper ? de plus, un fou est aussi appelé un aliéné, mot dont l’origine latine alienus signifie « l’autre », un aliéné est un autre, un étranger à lui-même. Il ne peut pas se mentir, puisqu’il n’est plus lui-même.

Pour mentir, on a réuni trois conditions essentielles : il faut connaître la vérité, être intelligent & avoir une intention trompeuse.

Intéressons-nous désormais au cas de l’ignorance : peut-on se mentir quand on ne sait pas ? Dans l’absolu, puis-je vraiment connaître la vérité, être sincère avec moi-même ? Sinon, est-ce que cela ne revient pas à dire que je me mens à moi-même en permanence ?

Imaginons une tasse de café fumante. Une odeur agréable s’en dégage. Sans me poser de questions, je la bois. À la seconde tasse, je m’interroge. Ai-je raison ? Est-ce soutenable ? À l’autre bout du monde, des paysans sont obligés de se consacrer à cette monoculture, alors qu’ils pourraient à la place cultiver les denrées qui leur permettraient de vivre décemment & de manger à leur faim. Au vu du cours du café, au moindre revers, ils ne pourront pas acheter de nourriture en quantité suffisante. Cela pour satisfaire mon plaisir, mon luxe.

Aussi longtemps que je ne me suis pas posé la question, que

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