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Peut On Se Mentir A Soi Meme ?

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Par   •  28 Septembre 2014  •  1 222 Mots (5 Pages)  •  1 395 Vues

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Peut-on se mentir à soi-même ?

Intro :

Selon Eric Weil, "Ceux qui ont cherché la vérité absolue ont fini par découvrir que le langage est mensonge et que seul le silence est vérité absolue". Le langage donne en effet la possibilité à l'homme de mentir aux autres, c'est à dire de leur donner pour vraie une proposition que l'on pense être fausse, dans l'intention de les tromper.

Pourtant, si l'homme est doté d'un langage intérieur, peut-il pour cela se mentir à lui-même ? Cette question se rapporte à deux notions : l'homme est-il capable de se persuader qu'une chose qu'il considère comme fausse soit vraie ? Et en possède t-il le droit moral ?

1ere partie :

Un mensonge suppose que quelque chose soit caché. Mais comment est-il possible de se cacher quelque chose soi-même? Si le menteur sait qu'il ment, il ne peut mentir qu'à autrui. A quoi servirait un mensonge si on sait que c'est un mensonge?

Pour que le mensonge à soi-même soit possible, ne faut-il pas qu'on le confonde avec l'illusion ou avec l'erreur ? Mais ce ne serait plus un mensonge au sens strict puisque la notion essentielle dans la définition du mensonge est que celui-ci soit volontaire.

Ce paradoxe est guidé par notre conscience que Descartes définit comme "transparente à elle-même". De plus, Kant affirme que «La conscience morale n'est pas quelque chose que l'on soit susceptible d'acquérir, et il n'y a pas de devoir ordonnant de se procurer cette conscience; mais tout homme, en tant qu'être moral, possède en lui, originairement, une telle conscience.». Dans ce cas, personne ne devrait être capable de se mentir à soi-même.

Pourtant, comment expliquer des maladies comme la mythomanie ? En effet, les gens qui en sont atteints croient pertinemment à leurs mensonges alors qu'ils sont dotés d'une conscience qui devrait leur faire apparaître la fausseté de leurs propos. Il semblerait qu'ils aient un dédoublement entre leur conscience et leur être, l'un connaîtrait la vérité alors que l'autre la nierait. Mais ce ne sont pas les seuls à accomplir cette performance.

Le langage en lui-même est un outil fondamental au mensonge. Les paroles peuvent convaincre quelqu'un de ce qui n'est pas vrai. Et si on se répète quelque chose on peut très bien finir par y croire. Pour une raison ou une autre, on peut se convaincre que notre mensonge à soi est vrai, même si notre conscience sait qu'il n'est pas. Selon Sartre, "Si je ne vois pas la vérité, c'est plutôt que je ne veux pas la voir". La pensée et le langage intérieur arrivent donc à prendre le pas sur la conscience et nous cachent, en apparence la fausseté de notre dialogue interne.

Enfin, le mensonge peut aussi être plus inconscient et donc être mis en parallèle avec la mauvaise foi. C'est en cela que Jean Rostand affirme "on se ment plus que nous ne le pensons". En effet, souvent, pour ne pas accomplir une tâche qu'ils redoutent ou qui les contraignent, certains focalisent sur des détails qui "soit disant" les empêchent de la réaliser. Ils ne réfléchissent pas d'avantage pour trouver la réelle solution et succombent à la solution de facilité qui consiste à se trouver des "bonnes raisons" pour se déresponsabiliser de nos actes.

Maintenant que l'on sait que se mentir à soi-même est possible, et même courant, on peut se demander s'il est moralement possible de le faire.

2eme partie :

Depuis notre petite enfance, on nous apprend qu'il ne faut pas mentir aux autres. Même si le mensonge est parfois bien utile, pour se sortir d'une situation désavantageuse par exemple. Mais, si ce n'est souvent pas acceptable de mentir aux

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