Que signifie réellement se connaître soi-même ?

"Connais toi toi-même" tel est ce qui est inscrit sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes. Mais que signifie réellement se connaître soi-même ? La connaissance désigne le fait de savoir tandis que la connaissance de soi nous invite à savoir qui nous sommes, à connaître la nature qui nous constitue. Cette notion se rapporte à la consciences dont on distingue deux sens. Le premier au sens "cognitif" ce qui a rapport à nos connaissances, elle distingue la conscience de l'être éveillé qui n'est pas inconscient ; le second au sens moral, qui est un sentiment intime de ce qui est bien et de ce qui est mal. C'est l'usage le plus courant de la conscience qui selon Rousseau nous pousse à agir au sens moral et à condamner les conduites qui s'y opposent, c'est le sens "pratique" de la conscience. Dans ce sens, nous pourrions nous demander si se connaître soi-même est nécessaire pour avoir conscience de soi. Nous verrons dans un premier temps que la connaissance de soi est importante pour avoir conscience de soi puis nous viendrons par la suite nuancer ce propos en affirmant qu'il n'y a pas besoin de se connaître soi-même pour avoir conscience de soi.

Selon Platon, la conscience et la connaissance sont complémentaires, l'une a besoin de l'autre pour s'accomplir entièrement. Ce philosophe, élève de Socrate et maître d'Aristote, ainsi que fondateur de l'Académie, s'est très fréquemment inspiré de l'impératif suprême "Connais toi toi-même" et nous montre et nous montre dans ses textes philosophiques l'importance de se connaître soi-même. A titre d'exemple, un individu doit se connaître soi-même, savoir qui il est pour avoir conscience de lui-même et savoir ce qui, selon lui, est bien et ce qui est mal. Un individu doit se connaître pour agir agir moralement. Admettons qu'il trouve un billet de 5€ dans la rue, à lui de s'il doit le ramasser ou le laisser.

Par ailleurs, d'après les empiristes tels que David Hume, philosophe du 18e et l'un des principaux représentants de l'empirisme classique, ou John Locke, l'expérience peut être la seule source de connaissance vraie car la vérité nous est donnée par l'expérience sensible. Par exemple, on sait que l'eau désaltère seulement parce qu'on a testé les effets que cela a sur nous. Autrement dit, qu'elqu'un qui n'a pas bu ne peut pas savoir que l'eau désaltère. Et c'est présicément l'idée que défendent les empiristes, la connaissance nous est donnée par nos sens, nos sensations, nos émotions.

Enfin, tel que le montre Rousseau, la raison nous permet de connaître le bien et le mal et la conscience nous permet d'aimer le bien et de rejeter le mal soit d'agir en conséquence. Ceci illustre bien la théorie de Platon selon laquelle la conscience et la connaissance sont complémentaires. En effet, un individu ne pourrait pas distinguer le bien du mal sans la connaissance, ainsi il nous pourrait pas agir moralement.

Cependant, cette idée selon laquelle la connaissance et la conscience vont de paire peut être remise en question. Effectivement, tel que le pense Platon, contrairement à la connaissance qui requiert un effort, c'est à dire de la réflexion, une introspection,

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