Explication de texte rousseau
Commentaire de texte : Explication de texte rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Free music • 3 Décembre 2021 • Commentaire de texte • 4 150 Mots (17 Pages) • 1 448 Vues
« On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l’éducation. Si
l’homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient inutiles jusqu’à ce
qu’il eût appris à s’en servir ; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les
autres de songer à l’assister ; et, abandonné à lui-même, il mourrait de misère
avant d’avoir connu ses besoins. On se plaint de l’état de l’enfance ; on ne voit
pas que la race humaine eût péri, si l’homme n’eût commencé par être enfant.
Nous naissons faibles, nous avons besoin de force ; nous naissons dépourvus de
tout, nous avons besoin d’assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin
de jugement. Tout ce que nous n’avons pas à notre naissance et dont nous avons
besoin étant grands, nous est donné par l’éducation.
Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes ou des choses. Le
développement interne de nos facultés et de nos organes est l’éducation de la
nature ; l’usage qu’on nous apprend à faire de ce développement est l’éducation
des hommes ; et l’acquis de notre propre expérience sur les objets qui nous
affectent est l’éducation des choses.
Chacun de nous est donc formé par trois sortes de maîtres. Le disciple dans
lequel leurs diverses leçons se contrarient est mal élevé, et ne sera jamais
d’accord avec lui-même ; celui dans lequel elles tombent toutes sur les mêmes
points, et tendent aux mêmes fins, va seul à son but et vit conséquemment.
Celui-là seul est bien élevé. »
Jean-Jacques Rousseau, Émile,
Ceci est un corrigé mais surtout une balade méthodique dans le texte pour
montrer comment en cueillir les concepts , les notions , en repérer les chemins
et les moments...un texte doit être compris comme étant un jardin ordonné
garni d’arbres fruitiers .... On doit donc d’abord se promener dedans l’esprit
éveillé tout en mobilisant ses connaissances philosophiques et s’efforcer de
trouver les liens, les correspondances , tester la solidité des troncs et des
branches, dégager les feuilles autour des fruits cachés etc... il faut faire preuve
de patience , revenir sur ses pas donc relire etc... une balade. Voici donc le
corrigé:
Ce texte parle d’éducation.
Et il constitue manifestement une thèse sur l’éducation « idéale » ou bonne ou
vraie ( adéquate à ce qu’elle doit être , à son essence ). C’est la dernière phrase
qui conclut le texte « Donc...celui dans lequel....celui là seul est BIEN élevé ».
Ce texte pourrait donc répondre à la question : En quoi consiste la meilleure
éducation ?
Dans le premier paragraphe et la fin du deuxième Rousseau insiste sur
l’importance de l’éducation et polémique avec ceux qui « se plaignent de l’état
de l’enfance ». L’enfant peut sans doute être légitimement méprisé car en tout il
est inférieur à l’homme accompli. En force , en intelligence , en moralité ( « cet
âge est sans pitié » la fontaine) , en liberté puisqu’il est dépendant et même en
beauté puisqu’il est inachevé , ni encore vraiment homme , ni encore vraiment
femme. Pour les hommes du 17ème siècle l’enfance est un mauvais moment à
passer et seul le monde des adultes est digne d’être habité !! ( certains
adolescents d’aujourd’hui le pensent encore bien sûr . Ah quand je serai
indépendant(e)!! Mon travail ! Ma voiture ! Mes amis !! Mon corps achevé !!
Mon appartement !! Mes expériences !! Enfin MA vie !! Big up à certains qui se
reconnaîtront 😂😂) .Mais Rousseau fait partie de ceux qui découvrent
l’importance de l’enfance. Sa toute première place même. Souvenez vous de « la
page blanche » de Locke. L’homme, au départ, n’est rien et tout ce qu’il est il
doit le recevoir de l’extérieur. Donc l’enfance devient le moment essentiel de la
vie, celui où tout se décide. Où tout est possible. Rien de plus précieux dès lors
que l’enfance et donc rien de plus sérieux que de penser l’éducation.
Il va même plus loin. Il insiste sur le fait que la très longue durée de l’enfance
est un bien. « La race humaine eut péri » sans cette longue enfance. Elle rend
possible en effet ces deux choses essentielles : l’apprentissage et l’éducation.
C’est à dire ce qui est le plus nécessaire à cette « page blanche » qu’est
l’homme. Rousseau remarque par là « l’accord » providentiel entre la lenteur de
notre développement physique ( 12/13 ans jusqu’à la maturité sexuelle et donc la
vigueur physique du corps presque achevé) et les exigences de l’apprentissage
intellectuel de l’homme. L’homme est lent de partout. Comparez avec les bovins
et
...