Explication de texte Rousseau
Commentaire de texte : Explication de texte Rousseau. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lalaland64666 • 24 Mars 2020 • Commentaire de texte • 2 126 Mots (9 Pages) • 2 192 Vues
RAYNAL
Mathis
T°6
- Explication de texte –
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau, 1755
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Qu’est-ce qui nous empêche de faire le mal et nous pousse à faire le bien ? Qu’elle est cet élan, cette force qui prime face à la souffrance d’autrui et nous retient de faire du mal ? Comment sont construit les fondements de l’homme ? Par une morale ? Par l’éducation ? Ou alors par un sentiment de bienveillance naturelle à l’égard de l’autre ?
C’est avec une des thèses des plus connues de Rousseau ; « l’homme est né bon, c’est la société qui l’a corrompu » ; que l’auteur répond à ces questions. Le philosophe élabore alors la thèse ; confirmée et soutenue par plusieurs philosophes ensuite dont Schopenhauer ; d’un sentiment qui viendrait contrebalancer notre égoïsme : la pitié. Ce sentiment serait naturel, iné à l’homme et ferait face à l’amour de soi. La pitié serait chargée de « modérer » cet amour sans le réprimer. En effet, l’homme à l’état naturel (où il agit naturellement, sans règles ni lois imposées) serait animé par 2 sentiments primordiaux : un amour de soi, qui se rapprocherait de l’égoïsme mais essentiel à la survie (instinct de conservation) et la pitié, qui serait là pour faire contrepoid à notre amour propre et de ce fait « concourt à la conservation mutuelle de toute l’espèce ». Alors cette pitié nous rendrait solidaire, empathique, renforcerait un sentiment d’identification avec l’autre et de ce fait nous ferait pâtir (du latin pathos). L’auteur établi donc la thèse que ce qui fait de l’homme un être moral, ce ne sont pas les « maximes de l’éducation », mais un sentiment qui s’exprime au fond de chacun et l’incite à ne pas regarder que ses propres intérêts mais à porter son regard sur ceux des autres et ainsi faire son propre bien en faisant à autruit le moins de mal possible : c’est l’équilibre que tend à viser la pitié. Ainsi, l’idée que l’homme naturel est un être malsaint et assoiffé de pouvoir est ici démentit par Rousseau qui le décrit comme compatissant avec ses prochains.
Mais la nature humaine qui, selon l’auteur, se caracterise par un altruisme dominant peut cependant se corrompre sous l’effet de lois et règles injustes imposées. Alors la pitié qui est au fondement de la morale humaine ne serait-elle pas impuissante et influençable ? Du fait que la moralité ne se construit que sur un sentiment, est-il certain que ses fondations soient solides ?
Malgrés que l’extrait ne comporte qu’un seul paragraphe, il peut néanmoins se diviser en deux parties. Premièrement, Rousseau fait l’apologie de la pitié en utilisant l’anaphore « c’est elle qui » et l’a définit notament à l’aide d‘exemples (ligne 1-10). Dans la seconde partie l’auteur résume ce qu’est la pitié et l’a compare à ce qui normalement compose la morale (ligne 10-14).
« Il est bien certain que la pitié est un sentiment naturel » : Rousseau entame cet extrait directement à propos, dès les premiers mots de la première phrase il rentre dans le cœur du sujet, sûr de lui, et caractérise ainsi la pitié comme un sentiment naturel donc faisant parti des fondements de l’homme. Il prépare alors sa thèse, pose les pillers sur lesquelles ses arguments et ses démonstrations vont poser. La suite de la phrase décrit la fonction de la pitié : elle doit faire face à « l’amour de soi-même », le modérer. Il suggère alors que le sentiment d’amour de soi est un sentiment plus égocentrique que la pitié et qu’il faut ainsi le nuancer pour que « l’espèce » puisse être « conservée » c’est à dire pour que le bon fonctionnement de l’espèce humaine soit assuré. Alors dans cette première phrase Rousseau, aprés avoir précisé que le sentiment de pitié était un sentiment naturel enchaine en présentant sa fonction : cela nous montre que le sentiment de pitié agit et remplit pleinement sa fonction à l’état naturel puisque c’est de là qu’il tient sa source. Après avoir introduit la notion de pitié il commence son apologie et utilise l’anaphore « c’est elle qui » pour accentuer l’accumulation des bienfaits de ce sentiment. Dans ce début de seconde phrase la pitié joue un rôle d’automatisme, de réflexe puisque qu’elle apparaît « sans réflexion » c’est à dire sans que l’homme n’ai eu besoin de faire retour sur la situation, de réflechir ou de raisonner. Ce réflexe, c’est de « porter secours (à) ceux que nous voyons souffrir », de s’identifer à autrui souffrant et de lui venir en aide sans calcul d’intérêt (si je l’aide c’est pour recevoir son aide en retour ou tout simplement par simple démagogie). Dans la suite de son raisonnement Rousseau explique que « dans l’état de Nature » c’est à dire hors de toutes société, quand l’homme n’est confronté qu’à lui même, la pitié « tient lieu de Lois, de mœurs, et de vertu ». L’auteur veut dire ici que lois, mœurs et vertus supposent que l’homme se trouve en l’état civil (c’est à dire sous la dominance de règles et de lois qui régissent la société). Or à l’inverse à l’état de Nature, il y a pas besoin de lois pour punir ceux agissent mal, quand personne ne songeait à l’être ; il n’y a pas besoin de mœurs quand chacun trouve sa voie et écoute son cœur ; il n’y a pas besoin de sussiter la vertu quand la nature nous incite à se soucier e l’autre. Dans cet état que Rousseau décrit il n’y a pas d’utilité à ce que les lois soient dominante avec une voix puissante car la « douce voix » de la pitié nous incite déjà à faire le bien et qu’il nous vient alors même pas à l’idée de lui « désobéir ». « C’est elle » encore qui, malgrés le fait qu’aucunes lois ne soient établis, quand la présupposée « loi du plus fort » opère (qui est donc ici démentit) désincite le plus fort, le « Sauvage robuste » à voler aux plus faibles, « enfant » ou « veillard infirme », leurs bien acquis quand il sait qu’il pourrait trouver ce qu’il veut ailleurs. A contrario du mythe de Gygès de Platon qui souligne le caractère pervers de l’homme quand personne ne le voit et de ce fait que la morale n’est qu’une couverture à notre égoïsme et ainsi soulève en la question « si la seule chose qui me retient de mal faire est la crainte d’être vu, alors qu’adviendrait-il si j’étais invisible ? », Rousseau écris ici que même quand l’homme aurait la possibilité d’assouvir son égoïsme, quand il serait fort et puissant, il aurait toujours une douce voix qui lui empêcherait d’agir pour son propre compte. Selon lui, l’homme est naturellement bon, quand rien n’est là pour le corrompre. Il s’en vient alors de se poser la question sur le rôle de la raison. En effet pourquoi l’homme à l’état de société n’écoute plus la pitié mais sinon la raison ? Le philosophe fait donc référence aux maximes qui fondent notre monde. La première est une « sublime de justice raisonnée » , qui s’appuie donc sur une raison constuite par l’homme lui même grâce à l’éducation, aux mœurs et à sa capacité à faire retour et à douter de la réalité immédiate. Cette maxime qui a le don d’ubiquité dans les fondations religieuses est que nous ne devons pas faire aux autres ce que nous ne voulons pas qu’ils nous fassent ou plus exactement « fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse ». Mais cette maxime qui se veut juste et droite est issu de la raison et non de la nature de l’homme. Elle qui est « parfaite» nécessite néanmoins qu’un homme soit capable de raisonner. Une autre maxime de « bonté naturelle » serait plus adéquat et parlerait à tout hommes en son cœur : « fait ton bien avec le moindre mal d’autrui qu’il est possible ». Cette nouvelle maxime non contraignante inciterait à satisfaire son amour pour soi sans perturber le bien-être des autres. Elle est certes moins parfaite mais en étant accessible à tout homme et non consensuel elle est peut être plus « utile ». Cette maxime de bonté naturelle donc de l’ordre de l’inné chez l’homme laisse entendre qu’il existe une moralité naturelle chez celui-ci qui repose sur un sentiment : la pitié. L’homme devant la souffrance de l’autre va s’identifier à lui et « souffrir de ses souffrances » avant même que la raison n’ait pu agir ou n’eut été solicitée.
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