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Bergson et la conscience

Commentaire de texte : Bergson et la conscience. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  2 352 Mots (10 Pages)  •  856 Vues

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        Nous allons étudier un texte de Bergson extrait de l’Évolution Créatrice publié en 1970 et qui a pour notion principale la conscience.

La conscience est la faculté de prendre connaissance du monde qui nous entoure et de soi-même. Habituellement, nous considérons que toutes nos actions découlent de nos pensées et que nos pensées étant conscientes, ces actions le sont aussi. Pourtant, il semblerait que certaines de nos actions aient lieu sans que notre pensée n’ait été suscitée. Mais pouvons-nous ainsi considérer ces actions comme étant totalement isolées de notre conscience et appartenant au domaine de l’inconscient psychique ? Ainsi le problème de ce texte est de savoir dans quelle mesure nos actions sont conscientes ou non alors que parfois, certaines de nos activités semblent échapper à notre esprit.

Bergson est de l’idée selon laquelle il existe plusieurs niveaux de conscience en fonction notre activité virtuelle, de nos pensées. Par conséquent nous ne sommes pas conscients de la même façon en fonction de si nous agissons après réflexion ou non. Ainsi, selon lui, toutes nos actions ne sont pas conscientes puisque certaines ne découlent pas de nos pensées : elles sont systématisées.

 Nous pouvons donc nous questionner quant à la liberté de l’Homme sur son activité si certains de ses agissements ont lieu sans qu’il n’en ait pleinement conscience.

Dans une première partie (l1 à 5), Bergson commence par définir la conscience puis illustrer différents niveaux de conscience en fonction de l’effort mental qui a été produit par l’Homme. Ensuite (l5 à12), il justifie le fait que les actions automatiques ne soient pas conscientes car elles n’ont pas demandé de réflexion au sujet et il conclut que la conscience est l’écart entre l’acte de pensée et l’agissement.

Tout d’abord, Bergson commence par donner une première définition de la conscience et illustrer les différents niveaux de cette faculté en fonction de l’activité mentale de l’Homme.

Ainsi selon lui la conscience est « la lumière est immanente à la zone d’action possible ou d’activité virtuelle qui accompagne les actions accomplies » (l1-2). Cela signifie que pour Bergson la conscience englobe notre réflexion et nos pensées autour d’une action. La conscience accompagne ainsi les hésitations auxquelles nous faisons face en étudiant les possibilités qui forment nos choix mais aussi les pensées que nous associons à notre choix final pour une future action réelle. En conséquence, la conscience accompagne chacune de nos réflexions et de nos pensées ; des actions immatérielles. On pourrait rapprocher cette façon de penser de la thèse de Descartes. Selon le philosophe français, je peux douter de tout sauf de mes pensées ; ce qui me permet d’affirmer que celles-ci sont conscientes. Or dans ce texte il ne s’agit pas de douter de tout ce qui nous entoure mais plutôt de laisser notre esprit hésiter entre plusieurs choix afin de de trouver le meilleur. C’est donc notre attention portée sur nos futures actions qui nous permet de solliciter notre conscience et qui nous permet d’affirmer que nos pensées sont conscientes. Par exemple lorsque nous sommes au restaurant nous avons le choix entre plusieurs boissons, le fait de comparer chacune d’entre elles en cherchant à savoir laquelle se mariera le mieux avec notre plat, ou en cherchant à savoir d’où vient chaque boisson pour ensuite choisir laquelle commander fait intervenir notre conscience. Mais on pourrait se demander si nos pensées qui n’ont pas de conséquences concrètes font aussi intervenir notre conscience.
        
Bergson va de l’idée selon laquelle la conscience est forte lorsque les actions possibles qui s’offrent à nous ne donnent lieu à aucune action réelle. Selon lui, c’est lorsque beaucoup d’options se présentent à nous, que nous sommes incapables de décider laquelle choisir même après réflexion et qu’il n’y a donc pas de conséquences concrètes à nos pensées que notre conscience est intense. En effet à ce moment-là nos pensées sont mobilisées et notre esprit utilise la conscience réfléchie. Contrairement à la conscience immédiate qui accompagne de façon spontanée chacune de nos perceptions, lorsque nous utilisons la conscience réfléchie, nous analysons volontairement notre vécu ce qui nous pousse à la réflexion. Par exemple, nous méditons sur l’action, doutons de certaines possibilités qui sont proposées, faisons une introspection afin de savoir quelle action sera la meilleure pour soi-même... Ainsi la conscience réfléchie est le produit d’un effort et c’est pour cela que selon Bergson, la conscience est très intense dans ce cas de figure. Par la suite, l’auteur illustre sa thèse avec l’exemple des délibérations qui n’aboutissent pas. En effet dans ce cas de figure, l’être humain confronte ses idées, les met en relation, les analyse, s’attarde sur des détails, il fait donc appel à sa conscience réfléchie qui est très profonde. Par exemple lorsque nous pensons à nous acheter un nouveau vêtement, nous nous demandons s’il nous est essentiel ou si c’est seulement pour nous faire plaisir, si nous allons le porter, si nous n’en n’avons pas un qui est déjà similaire ou s’il nous ira bien. Même si nous n’achetons pas le vêtement à la fin, qu’il n’y a donc pas d’action réelle nous avons eu une réelle réflexion sur cette potentielle action donc notre conscience était à un niveau élevé. Mais qu’en est-il des actions qui sont seulement réelles et qui ne sont pas la conséquence qu’une prise de décision, font-elles intervenir le même degré de conscience ?

        Bergson explique que lorsque notre action est réelle mais qu’elle est la seule action possible ; qu’elle n’est donc pas la conséquence d’un choix, la conscience qui accompagne cette action est nulle. Effectivement, lorsqu’une seule option se présente à nous et que nous réalisons l’action qui en découle sans savoir eu de réflexion, nous ne faisons pas appel à la conscience réfléchie.  Ce type d’action pourrait être relié à la conscience immédiate : un niveau de conscience extrêmement bas qui accompagne chacune de nos actions et qui nous permet la connaissance instantanée du vécu. (Par exemple, si on voit une fleur, nous sommes conscients de cette vision mais notre niveau de conscience est très faible.) Cependant, Bergson considère ces actions comme ne faisant pas intervenir la conscience du tout. Cette façon de penser va à l’encontre de la thèse de Sartre, qui considère que l’individu est entièrement responsable et conscient de ses actions, et ce car il possède une liberté absolue. Ainsi selon Sartre toutes nos actions sont conscientes et les individus qui cherchent des excuses à leur comportement font preuve de mauvaise foi : ils cherchent à se donner une nature et à masquer leur liberté. Par la suite, Bergson illustre sa thèse en donnant d’une part l’exemple des somnambules. Ces derniers agissent sans s’en rendre compte, ils n’ont pas connaissance de ce qui les entoure ni de ce qu’ils sont au moment où ils réalisent leurs actions : ils ne sont pas conscients. D’autre part, Bergson propose l’exemple des actions automatiques qui sont en fait des mécanismes corporels se produisant sans l’intervention de notre esprit. Dans ces deux exemples, la conscience n’est pas sollicitée. Par exemple, lorsque nous respirons notre conscience est nulle car cette action se fait sans que nous y pensions. De même, les réflexes ont lieu indépendamment de notre volonté : ce sont des automatismes.

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