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Étude Du Texte La conscience et la vie in L’énergie spirituelle de Bergson: De quoi dépend la liberté?

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Par   •  5 Février 2014  •  2 636 Mots (11 Pages)  •  3 010 Vues

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De quoi dépend la liberté ? Voici l’interrogation que soulève le texte La conscience et la vie in L’énergie spirituelle de Bergson. D’après ce dernier, c’est la conscience qui serait au principe de la liberté, comme il l’annonce d’entrée de jeu. Notre état conscient nous permettrait de prendre conscience de la contingence d’un acte, ce qui serait la cause première de notre liberté. Cette liberté, et donc, par découlement logique, cette conscience, permettraient l’apparition de sentiments, à posteriori de nos actions, comme le regret et le remord qui, sans ces deux éléments ne pourraient faire irruption dans nos esprits. Tel est la thèse émise par Bergson. Nous verrons cependant qu’un problème se pose. Notre conscience ne pourrait-elle pas n’être qu’illusion ? Et de la même manière, notre liberté ne serait-elle pas qu’illusion ? C’est ce qu’affirment les thèses déterministes. Nous tâcherons donc de mettre en relation ces deux principes différents, qui finalement ne peuvent être des vérités absolues. Ce sont des points de vues qu’il faut nuancer afin de pouvoir vivre en société.

« Notre conscience nous avertit […] que nous sommes des êtres libres. » Voici la première phrase du texte de Bergson qui explicite sans attendre la thèse qu’il défend. Il nous faut donc commencer par définir ces termes que sont la conscience et la liberté afin d’y voir plus clair.

La conscience est cette faculté que l’Homme possède, d’avoir connaissance de ses actes, de ses sentiments, de ses réflexions.La conscience est propre à l’Homme, c’est ce qui le différencie de tout être vivant. Il est capable, en même temps qu’il réfléchit, de savoir qu’il réfléchit. Il est capable, en même temps qu’il agit, d’être conscient qu’il agit, c’est-à-dire d’avoir une idée claire de ce qu’il est en train de faire. L’Homme qui écrit sait qu’il écrit, et par-delà, pourquoi il écrit. L’Homme qui mange sait qu’il mange, et par-delà, pourquoi il mange. C’est précisément cette conscience, cette capacité à se représenter soi-même, à se représenter le monde, à se représenter soi-même par rapport au monde, à avoir connaissance de nos actes, de nos pensées même car nous pouvons être conscient d’avoir conscience de nos actes, qui serait l’essence et serait au principe même de notre liberté. C’est cette conscience qui nous préviendrait, nous avertirait comme le dit Bergson, nous prouverait que la liberté est nôtre. Nous ne pourrions donc, d’après lui, pas être libres si nous n’étions pas doués de conscience.

Cette conscience se traduit par cette connaissance qu’est la suivante : « avant d’accomplir une action, quelle qu’elle soit, nous nous disons que nous pourrions nous en abstenir. » Ainsi, nous sommes conscients qu’il existe des alternatives à notre action, que ce n’est pas l’unique solution qui s’offre à nous. Nous pouvons ou nous pouvons ne pas agir. Nous sommes maître de nos actions, car nous en avons conscience, et de ce fait, nous sommes libres. Le mot « libre » tire son origine du terme latin « liber » qui signifie « sans entrave », « indépendant ». Lorsque nous sommes conscients des possibilités qui se présentent à nous, de notre capacité à agir ou ne pas agir, à agir de telle ou de telle manière, il n’y a pas d’entrave devant nous. Nos choix ne dépendent donc que de notre propre volonté et nous sommes logiquement libres. Notre conscience ne s’arrête pas là. En effet, dans un premier temps « Nous concevons […] divers motifs et par conséquent diverses actions possibles » et ceci grâce à notre conscience, qui nous permet d’analyser, de réfléchir, de se mettre à l’écart de soi-même pour voir tous les aspects possibles et donc d’avoir en tête les différentes manières envisageables d’agir. Mais ensuite, « après avoir agi, nous nous disons encore que, si nous avions voulu, nous aurions pu autrement faire. ». Cette deuxième phrase permet d’étayer cette explication de la conscience. La conscience est donc un état constant dans ce cas, car après avoir eu conscience du choix qui s’offre à nous, nous sommes conscients d’avoir choisi une certaine manière d’agir, conscients que nous avons préférés telle solution aux autres, et nous sommes aussi, par déduction, conscient des raisons qui ont déterminées notre choix. C’est notre volonté, faculté de l’Homme de se déterminer, en toute liberté et en fonction de motifs rationnels, à faire ou à ne pas faire quelque chose, qui nous a guidée, et qui par définition est une preuve de notre liberté. A ce stade, nous sommes donc libres car nous avons conscience des diverses options qui se présentent à nous, et notre volonté d’agir de telle manière plutôt qu’une autre, ainsi que, et tout particulièrement, l’accomplissement de cette volonté, témoignent de notre liberté, car si nous avons une volonté, mais que nous ne pouvons l’accomplir, nous ne sommes, par conséquent, pas maître de nos choix et privé de liberté.

Notre conscience est également à la base de sentiment tel le regret ou le remord d’après Bergson, car « sinon, comment s’expliquerait le regret d’une action accomplie ? » Bergson s’interroge sur les causes du regret et la corrélation entre conscience, liberté, et regret.Est-il possible de regretter quelque chose dont nous n’avons pas conscience ? Pour lui, cela est difficilement envisageable, car c’est justement cette capacité à prendre du recul, à se mettre à l’écart de soi et du monde, et donc d’avoir conscience de ce que nous venons de réaliser qui nous permet de comprendre que nous aurions finalement préféré agir autrement, le regret étant ce sentiment qui exprime le fait qu’après coup, nous désirons avoir agi d’une manière différente. Pour éprouver ce sentiment, nous devons donc être conscients que d’autres solutions s’offraient à nous. Ainsi, le regret traduit notre conscience, conscience qui permet la liberté. Cette liberté, possible grâce à la conscience, est tout comme cette dernière, nécessaire au regret.

Dans une deuxième interrogation, Bergson se demande si l’on regrette « ce qui ne pouvait pas être autrement qu’il n’a été ». Cette question n’en est pas vraiment une, elle permet plutôt de mettre en avant l’impossibilité de regretter quelque chose qui était voué à ne pas être différent. Par exemple, pouvons-nous réellement regretter d’avoir tourné à gauche, nous mettant en retard lorsqu’il aurait été plus rapide de tourner à droite pour arriver à temps à une réunion, si les panneaux de circulation interdisaient de tourner à droite ? Dans ce cas précis, nous ne pouvons le regretter car nous n’avions pas le choix. Nous n’avions

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