Bergson, la conscience

(ISi, comme nous le disions, la conscience retient le passé et anticipe l'avenir, c'est précisément, sans doute, parce qu'elle est appelée à effectuer un choix : pour choisir, il faut penser à ce qu'on pourra faire et se remémorer les conséquences, avantageuses ou nuisibles, de ce qu'on a déjà fait ; il faut prévoir et il faut se souvenir. Si, en effet, conscience signifie choix, et si le rôle de la conscience est de se décider, il est douteux qu'on rencontre la conscience dans des organismes qui ne se meuvent pas spontanément et qui n'ont pas de décision à prendre. […] Il me paraît donc vraisemblable que la conscience, originellement immanente à tout ce qui vit, s'endort là où il n'y a plus de mouvement spontané, et s'exalte quand la vie appuie vers l'activité libre. Chacun de nous a d'ailleurs pu vérifier cette loi sur lui-même. Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s'en retire. Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix ; puis, à mesure que ces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît.  Quels sont, d'autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait ? Les variations d'intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu'il en est ainsi de la conscience en général. 

Bergson, L'énergie spirituelle, 1919, PUF, coll. Quadrige, 1982, p.10-11

Nous étudierons un extrait du livre « L’énergie spirituelle », écrit par Henry Bergson, en 1919. Dans cet extrait il évoque la conscience , qui est une capacité pour un individu de pouvoir connaître le monde extérieur et soi-même. Il évoque également l’intensité de notre conscience. Dans ce cas-ci, comment peut-on expliquer que nos choix peuvent avoir un effet sur notre conscience ? Nous allons donc  expliquer que la conscience lie le passé et l’avenir, parce que les choix en sont l’origine. Puis nous verrons ensuite que dans certains cas, la conscience peut disparaître, elle n’est donc pas toujours nécessaire.

        La conscience lie le passé et l’avenir.

Dés le début de cet extrait, Bergson nous rappelle que « la conscience retient le passé et anticipe l’avenir » (ligne 1), car celle-ci nous permet de réaliser certains choix. En effet, la conscience créé un lien entre les deux, sans ceci nos actions seraient impossibles à réaliser, puisque nous ne saurions pas pourquoi nous sommes en train de faire telle ou telle action. Par exemple, une personne qui décide d’entrer dans la cuisine pour boire un verre d’eau, elle ne comprendrait pas pourquoi elle est entrée dans la cuisine. De plus cela nous permet de prévoir l’avenir et d’orienter nos actions. Ainsi, avoir conscience de notre passé nous permet de ne pas commettre les mêmes erreurs par le futur. Par exemple, un enfant attiré par la flamme de la bougie essaye de l’attraper et se brûle. Il n’a pas conscience du danger et il ne comprendra pas pourquoi c’est dangereux avant même d’avoir essayé. C’est ce que l’on appelle la conscience réfléchi.

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