Refus de soins aux urgences adultes

INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS

DE xxx

Analyse de pratique professionnelle - URGENCES

UNITÉ D’ENSEIGNEMENT : 5.8.S3 Stage professionnel

Nom Prénom

Promotion 20xx – 20xx

Formateur référent : Mme G

Date de rendu

Présentation de l’établissement :

Mon stage du semestre 3 se déroule dans le service des urgences d’un centre hospitalier. Ce service est composé de différents secteurs : l’accueil, l’ambulatoire, le long et le SAUV. Une grande équipe pluridisciplinaire est présente pour accueillir les patients et garantir la meilleure prise en charge possible dans sa globalité.

La situation a lieu lors de ma quatrième semaine de stage, je suis au secteur ambulatoire de 8h à 20h.

Présentation du patient :

Mme T. 49 ans, se présente aux urgences le 27 octobre, pour un abcès sus-axillaire suintant. Elle souhaite un avis médical et chirurgical. Elle n’a pas d’antécédents médicaux ou d’allergies.

Description du soin :

Il est 15 heures quand j’installe Mme T dans un box du secteur ambulatoire. Je l’informe qu’un médecin va venir l’examiner rapidement et lui demande de patienter sur le brancard. Pendant la visite du médecin auprès de Mme T, je m’occupe d’un autre patient.

De retour dans le poste de soin, le médecin m’informe qu’il a demandé un bilan sanguin et la pose d’un cathéter veineux obstructif pour la patiente et que ma collègue étudiante infirmière de 3ème année est partie réaliser le soin. Il me demande si je peux les rejoindre dans le box pour effectuer un test PCR à la patiente en vue de son hospitalisation. Je prépare donc le matériel nécessaire, je me présente à Mme T et lui explique le soin que je vais réaliser. Elle est très stressée et agitée. La patiente refuse catégoriquement le soin et me dit qu’elle a des soucis au niveau des sinus et que les test PCR sont très douloureux pour elle. J’essaie de la rassurer. C’est à ce moment que l’interne rentre dans le box et informe la patiente de son admission en service de chirurgie dans la soirée. Mme T ne comprend pas l’intérêt du test PCR et nous informe qu’elle a déjà ses trois doses de vaccin anti-covid. Je lui explique que pour pouvoir l’opérer, le chirurgien doit être sûr qu’elle ne soit pas positive au covid pour des raisons sanitaires. Je lui dis « Ne vous inquiétez pas, je vais faire attention et y aller doucement. Si ça ne va pas j’arrête et je passe le relai à un collègue ». Mme T accepte. Je lui demande alors de garder la tête bien droite, de souffler et je lui dis « j’y vais ». Mais le coton-tige à peine rentrer dans la narine, Mme T. se met à crier et à pleurer « Je ne peux pas ! C’est trop douloureux ! Votre test ne sert à rien je suis déjà vaccinée… on arrête tout je ne peux pas ! ». Elle est très agitée et agressive verbalement avec l’interne qui essai de la raisonner. Le chirurgien passe alors voir la patiente et lui dit que si elle refuse le test PCR, lui refuse de l’opérer et que dans ce cas l’équipe soignante ne pourra rien faire de plus pour elle. Mme T. m’autorise alors à recommencer le soin. Je lui tiens l’arrière de la tête pour qu’elle ne recule pas et l’informe du début du prélèvement. La patiente crie et bouge beaucoup mais je réalise tout de même le test PCR. Une fois les soins terminés, j’informe Mme T qu’il faut attendre les résultats avant de pouvoir monter dans le service de chirurgie. Cette dernière nous remercie, l’interne et moi, et nous sortons du box.

Questionnement :

Le refus de soin exprimé par la patiente, sans être total ni définitif, m’a invité à repenser ma relation au soin. Je me suis alors poser plusieurs questions :

• Quels sont les droits des patients en termes de refus de soins ?
• Quelle attitude adopter face à un refus de soin de la part d’un patient ?
• Quelles sont les limites du refus de soins ?

Argumentation :

Analyse :

Quels sont les droits des patients en termes de refus de soins ?

Le recueil du consentement du patient est obligatoire et son droit de refuser des soins est légalement prévu à l’article L. 1111-4 du Code de la Santé Publique : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ». Le refus doit donc être libre, éclairé et conscient. Le patient doit être majeur et en pleine possession de ses facultés mentales : il prend ses responsabilités et assume les risques en connaissances de causes. Les exceptions sont les malades psychiatriques relevant de la loi du 27 juin 1990, les porteurs de MST qui refusent tout traitement, les alcooliques dangereux, les toxicomanes et les mineurs victimes de sévices ou de privations. Dans le cas d’un refus de soins de la part du patient, le médecin, soumis à son devoir d’assistance, doit informer le patient des conséquences de son refus, qu’elles soient bénignes ou graves (Article R.4127-36 du CSP). L’équipe médicale mettra tout en œuvre pour le convaincre d’accepter les soins indispensables, tout particulièrement dans le cas où il mettrait sa vie en danger. Le médecin redemandera ensuite au patient de reformuler sa décision après un délai de réflexion raisonnable de manière à s'assurer de la stabilité de sa décision. Le refus exige un document écrit et la décision du patient sera inscrite dans son dossier médical.

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