Analyse de situation SSR
Rapport de stage : Analyse de situation SSR. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Apolithe • 22 Août 2023 • Rapport de stage • 1 706 Mots (7 Pages) • 279 Vues
Camille
Promotion Septembre 2020-2023
Analyse de situation S5 : SSR
Je commence mon semestre 5 et je suis affecté en stage de soins de suite et réadaptation dans un service de traumatologie, spécialisé dans les patients amputés. Le service se compose de 18 lits, et dispose de chambres doubles et de chambres seules. La situation que je vais décrire se passe lors de ma 4ème semaine de stage, je me suis donc bien intégré à l’équipe, connais les locaux et m’occupe de 6 patients en autonomie.
L’histoire de la maladie est assez compliquée, mon patient est retrouvé chez lui, par ses fils dans un état d’incurie total, il ne mange plus, ne bois que très peu et en majorité de l’alcool, ne se lève plus pour aller aux toilettes et surtout refuse catégoriquement l’intégralités des aides et soins dont il aurait besoin. À son arrivé dans le service, je remarque plusieurs choses qui m’alertent. Mr L est rachitique, 34Kg, il a peur de l’ensemble des soignants qui rentrent dans sa chambre, a très peu de langage et s’exprime en marmonnant des mots dans la limite de la compréhension. Mr L a plusieurs points d’appuis qui lui sont douloureux, une hygiène bucco-dentaire compliquée, un retard de selles depuis son hospitalisation (à J-7) pour la chirurgie d’amputation de sa jambe droite. Durant l’entretien d’entrée, Mr L répond oui à toutes les questions et me demande à chacune d’elles, si je peux le laisser tranquille car il voudrait dormir. À la fin de l’entretient, nous voulons lui faire un ECG[1] mais il refuse.
Le lendemain matin, après les transmissions de l’équipe de nuit qui nous explique qu’il a dormit l’intégralité de la nuit, je regarde ma planification de soins et je me rend compte que comme pour tous les arrivant, une biologie complète est a réaliser. C’est l’IDE du service qui va lui faire, mais Mr L ne se montre pas du tout coopérant et refuse tous les soins de la journée. Il refuse également les différents repas, il refuse les médicaments et les injection de Lovenox 4000UI, il refuse les pansements et ne veut qu’une seule chose, c’est qu’on le laisse tranquille. Le médecin est prévenu, nous essayons de joindre la famille mais elle ne répond pas. Nous en parlons donc avec les IDE et le lendemain, un STAFF est prévu, alors nous proposons à la cadre d’inclure le dossier de Mr L au STAFF médical. Beaucoup de questions se posent, et ce notamment pour la fin de le journée.
Le lendemain, durant les transmissions, nous apprenons que Mr L n’a pas voulu ni du repas ni des médicaments du soir et a refusé d’être changé. Nouvelle tentative de l’IDE pour aller lui faire sa prise de sang mais sans résultats. Pour la toilette, deux aides soignantes sont allées voir Mr L, elle ont fait du mieux qu’elles pouvaient, mais peu de choses sont faites. De mémoire, seulement le devant du haut avait était fait. Pas de médicaments ni d’injection et Mr L se plaignait de douleurs insupportables mais ne voulait pas prendre des antalgiques. Au midi, toujours rien, ni repas, ni eau et ni médicament. Il veut rester dans le noir et dormir. À 14h, c’est le STAFF[2] durant lequel beaucoup de questions se sont posées, la première est que faire ? Quelles sont les perspectives d’évolution ? Faut-il faire des demandes pour des structures adaptées ? Parlons nous d’une fin de vie ? Et une question vient sur les selles, car depuis son arrivé toujours aucune selles. Le médecin ne connaissant que très peu le patient du fait de son arrivé récente, décide de laisser deux semaines pour voir l’évolution, des propositions de mettre en place des patchs durogésiques pour soulager la douleur sont faites et accepté par le médecin qui les prescrits. « à ce moment là, je suis satisfait d’avoir assisté et participé à la réflection de comment soulager la douleur de Mr L, cependant, plusieurs questions me viennent, cela va t’il suffire ? Va-t-il accepter d’avoir un patch sur lui ? ». À la fin du STAFF, l’IDE va proposer à Mr L de lui mettre un patch de durogésique, il refuse dans un premier temps puis accepte par la suite car l’IDE a prit le temps de lui expliquer l’utilité de ce traitement.
Je reviens le lendemain, l’équipe de nuit nous transmet que Mr L a bien dormit. Le matin, Mr L refusait toujours de prendre ses médicaments, mais il est moins douloureux, les soins ne sont toujours pas acceptés et il refuse également de prendre ses traitements. Les pansements sont très très compliqués avec un patient opposant aux soins. Néanmoins, il accepte les injections d’héparine en lien avec son amputation. À midi, il refuse de manger et ne souhaite que dormir. À 14h les transmissions avec l’équipe du soir reprennent la nouvelle prescription et mentionnent l’évolution positive avec ce nouveau traitement.
Quand je reviens pour mon dernier jour, j’assiste avec l’IDE à la réfection des pansements, cela fut une épreuve émotionnelle. Le patient ne pouvait pas être soulagé correctement car il refusait toujours ses traitements et les patch ne suffisaient pas lors des soins. Quand je suis sortie de la chambre, j’en ai discuté avec l’IDE et elle ma rassuré sur cette prise en charge, elle m’explique que les patients en refus de soins sont très compliqués a supporter du point de vue du soignant. Cela provoque une sensation de maltraitance alors que nous faisons du maximum pour le soulager et nous préoccuper de son état de santé. Cela m’a beaucoup fait réfléchir et je me questionne sur les prises en charge en général. Comment faire en sorte de soulager un patient en refus de soins ? Quelles méthodes et thérapeutiques peuvent fonctionner ? L’aspect psychique est t’il la base du refus ? Pourquoi le patient est dans le refus ? Quelles sont ses souffrances derrière ce refus ? Pourquoi refuse t-il ? Comment apporter une réponse soignante à cette situation ? Comment le soulager tout en respectant son refus de soins ? Y’a t’il plus de possibilités que nous n’avons pas exploré ? D’autres traitements ?
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