Analyse situation SSR
Analyse sectorielle : Analyse situation SSR. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Virginie Moreau • 29 Janvier 2024 • Analyse sectorielle • 2 530 Mots (11 Pages) • 133 Vues
SOMMAIRE
Introduction p.1
Description de la situation et du contexte p.1 à 3
Questionnement p.3
Analyse de la situation p.3 à 6.
Conclusion p.6 à 7
INTRODUCTION :
Dans cette situation je vais parler de l’importance de la communication verbale et non verbale, et l’impact que celles-ci peuvent avoir sur l’obtention du consentement dans la prise en charge d’un patient. Dans les milieux de soin, il arrive fréquemment que le consentement ne soit pas toujours respecté. Et quel effet, cela peut avoir lors de la réalisation d’un soin chez un patient dépendant.
DESCRIPTION DE LA SITUATION ET DU CONTEXTE
Étudiante en première année en soins infirmiers, j’effectue mon premier stage du semestre 2, de 5 semaines au sein d’un SSR (soins de suite en rééducation), qui comporte 29 lits. Il a une double mission :
- Prendre en charge les suites d’affections médicales ou chirurgicales ;
- Prendre en charge les personnes âgées présentant une dégradation physique ou psychique afin de les aider à retrouver une autonomie satisfaisante pour permettre un retour à domicile, ou pour accompagner jusqu’à l’entrée dans une structure adaptée.
Il s’agit de Mme L. âgée de 95 ans, entrée au SSR pour chute de sa hauteur compliquée d’un polytraumatisme venant du CHM.
Ce soin se déroule le 1 mars 2023, lors de ma première semaine de stage, je suis d’horaire du matin, je commence à 6h30. Avec l’EIDE (élève infirmière) de 3ème, nous faisons notre tour de distribution des médicaments, l’IDE (infirmière) du service nous interpelle comme quoi elle doit faire un sondage minute, une prise de sang, ainsi qu’un lavement sur la demande du médecin à Mme L. Depuis la veille elle est confuse, à des hallucinations et est très agitée. Nous terminons notre tour, l’IDE nous sollicite et nous dit qu’elle part faire son lavement à Mme L. avec l’aide des AS, qui sont déjà auprès d’elle pour réaliser ses soins d’hygiène. Une demi-heure plus tard l’IDE nous interpelle de nouveau, nous explique que le soin a été très traumatique « cries, agitation, agrippements », qu’elle ne souhaite pas lui faire le sondage minute. Elle nous dit qu’elle a dû lui faire son lavement sans son consentement, qu’elle a l’impression d’avoir était maltraitante, et qu’elle ne souhaite pas reproduire cela, cependant le médecin insiste pour qu’on lui fasse son bilan biologique, ainsi que son ECBU (examen cytobactériologique des urines).
Nous décidons de ne pas y retourner tout de suite, de façon à lui laisser le temps de se calmer, de se remettre de ce soin. Environ une heure après, l’IDE du matin et celle de journée me demande s’il serait possible que je les accompagnent pour pouvoir les aider à effectuer le prélèvement sanguin. Je prépare alors le plateau avec l’épicrânienne, les tubes et le reste du nécessaire qu’on aura besoin pour la prélever. Nous toquons, sans réponse, nous décidons donc de rentrer ! Mme L. est dans son lit, calme, surement fatiguée de son soin du matin, d’après mon ressentie. Je vois à cet instant une femme vulnérable, alité dans son lit, contentionnée par des barrières pleines, le regard méfiant. Je m’approche d’elle, me présente, lui explique le soin que nous allons lui faire, afin de rentrer en communication avec elle. Je lui dis que je serais là pour lui tenir la main, la réconforter. Elle se met à crier, fait des gestes brusque, me repousse, les IDE se rapprochent du lit. Elles lui expliquent que nous allons devoir lui faire une prise de sang, que le médecin l’a demandé dans le but de pouvoir la soigner correctement. Elle nous manifeste un refus en exprimant qu’elle ne veut pas, qu’elle n’a rien fait, qu’elle a toujours était gentille avec nous, qu’elle ne comprend pas pourquoi nous lui faisons ça.
Des regards entre les IDE et moi-même s’échangent, manifestant un désarroi, mais de l’impuissance face l’exigence du médecin. Nous savions, que nous allions devoir lui faire un soin sans son consentement, un soin maltraitant, dans l’espérance de pouvoir par la suite, la soulager. L’IDE me demande alors de tenir sa main, pour qu’elle ne bouge pas. À ce moment-là je suis désespérée de devoir réaliser cette prise de sange, de cette façon-là. Une autre pose le garrot et essaie de trouver une veine sur laquelle elle pourrait prélever Mme L. Elle bouge beaucoup, aux yeux larmoyants, me split d’arrêter, me dit à nouveau « Mais je n’ai rien fait, je ne suis pas méchante, pourquoi me faire ça, je veux rentrer chez moi soigner mes lapins ». Je ressens alors de la tristesse, peiné de devoir faire un soin dans ces conditions, je vois mes collègues comme moi complétement démunies d’être dans l’obligation de lui faire. Elle arrive à trouver une veine, se prépare et pique. ! Mme L. hurle, pleure, s’agite, elle bouge tellement que je dois la maintenir. Je ressens de l’écœurement, ce que je fais ne représente pas, la soignante que je suis, des situations telle que celle-ci j’en ai vue auparavant entant qu’AS. Mais, je n’ai plus se regard, d’être là pour aider ma collègue, mais de faire, d’être actrice de se soin, un sentiment de culpabilité, que je n’aurai peut-être pas eu avant de me positionnant entant qu’élève infirmière.
L’acte se termine nous avons réussi, pas sans mal. Mme L., est en sueur, présente une tachycardie, elle est tout affolée ! Je tente de la rassurer, lui dit que c’est fini, je lui prends la main, j’essaie de capter son regard afin d’instaurer une relation de confiance, pour lui permette de s’apaiser. Le calme semble être revenue, je lui dis que je reviendrai la revoir tout à l’heure, qu’elle peut se reposer. Elle me fait un signe de la tête, je décide de sortir de la chambre en ayant diverses questions qui m’interroge sur le soin qui vient de se dérouler.
QUESTIONNEMENT
Cette situation m’amène à plusieurs réflexions. J’évoque dans cette situation la notion de consentement sur la réalisation du soin ou encore de maltraitance. Aurais-je dû insister pour ne pas réaliser la ponction veineuse ? Aurais-je pu obtenir son consentement autrement ? Ma communication était-elle adapté ? Ma t’elle comprise ? Est-ce que c’était le bon moment ? Je me demande s’il était dans l’intérêt de la patiente de réaliser ce soin malgré tout. En effet, il était nécessaire de réaliser le bilan sanguin, pour pouvoir mettre en place un traitement adapté. Cependant, était-il nécessaire d’effectuer le prélèvement dans l’urgence ? Aurions-nous dû refuser la prescription du médecin ? Cet acte est une prescription médicale à appliquer, ce qui doit être respecter. Mais de devoir faire ce soin dans ces conditions-là, peut être qualifier comme irrespectueux, voir maltraitant pour la patiente. Aurions-nous dû attendre davantage avant de réaliser le soin ? Cette analyse de situation permet une remise en question personnelle mais également en groupe, sur le travail en collaboration, afin d’améliorer ses pratiques soignantes. Aurait-il été possible de réaliser ce soin autrement, dans de meilleures conditions, tout en respectant mieux la patiente ? Mais surtout, quel rôle avons-nous dans la prise de décision du patient présentant des troubles cognitifs concernant sa santé ? Aurions-nous dû respecter son choix ?
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