Le prélèvement sanguin

CONTEXTE

Étudiant infirmier en première année d’études en soins infirmiers, je réalise mon premier stage du semestre 2 dans l’unité Olivier Sabouraud. Elle fait partie du service Neurologie du pôle Neurosciences du CHU de Pontchaillou de Rennes.

Cette unité est composée de 30 lits. Les patients qui s’y trouvent sont pour la plupart atteints des maladies de Parkinson, d’Alzheimer et de Guillain-Barré, de sclérose en plaques ou d’épilepsie.

Nous sommes le mercredi 2 mars. L’infirmière et moi apprenons qu’un bilan sanguin doit être réalisé sur un nouveau patient qui vient juste d’arriver pour vérifier si sa cure d’immunoglobulines peut bien être réalisée. Le prélèvement sanguin est un acte technique à visée diagnostique en vue de récolter un échantillon de sang. Celui-ci est ensuite analysé en laboratoire afin d’exprimer des résultats pour chaque examen biologique prescrit. L’infirmière me charge alors d’effectuer ce prélèvement.

DESCRIPTION DE LA SITUATION

Je prépare tout d’abord le matériel indispensable à ce soin technique. Il nécessite une solution hydro-alcoolique, des gants à usage unique non stériles, un garrot, une aiguille de prélèvement, un corps de pompe, les tubes nécessaires, des compresses stériles imprégnées d’antiseptique, un morceau de sparadrap et les étiquettes qui permettent l’identification du patient. Cet acte qu’est le prélèvement sanguin est à réaliser sur prescription médicale, que je vérifie sur le logiciel DxCare avant de commencer pour préparer les bons tubes. Une fois le matériel prêt selon moi, l’infirmière le vérifie et valide.

Je rejoins alors le patient dans sa chambre et lui explique que l’interne lui a prescrit un prélèvement sanguin et lui demande s’il est d’accord pour que je le réalise. Il accepte. Je m’installe alors confortablement et vérifie l’identité du monsieur en lui demandant son nom, son prénom et sa date de naissance. Une fois son identité vérifiée, je prépare mon matériel et arrange les tubes dans l’ordre de prélèvement. Je positionne ensuite le garrot sur le bras du patient afin de repérer les veines et lui demande de serrer le poing. J’identifie rapidement une veine au pli de son coude puis enlève le garrot. J’effectue ensuite une friction à l’aide de la solution hydro-alcoolique puis mets mes gants à usage unique. Je remets le garrot en place et désinfecte assez largement la zone de prélèvement. Je prends mon aiguille et dit au patient de prendre une grande inspiration au moment de l’introduction de l’aiguille dans sa veine. Je devine être dans la veine lorsque j’observe le bout de la tubulure se remplir de sang. J’insère successivement les tubes (celui de purge, le bleu, le vert puis le violet) et les mélange doucement pour ne pas casser les hématies. Dès que j’estime que le dernier est assez rempli, je le retire et détache le garrot. Je demande au patient d’ouvrir sa main, je retire l’aiguille, presse à l’aide d’une compresse la zone de ponction puis positionne le sparadrap par-dessus. Je demande au patient comment il se sent, il me remercie pour ce soin et j’identifie aussitôt les tubes grâce aux étiquettes nominatives du patient

QUESTIONNEMENT

À la fin du soin, la première chose sur laquelle je me questionne est de savoir si le prélèvement sanguin a été bien réalisé. En effet, l’infirmière m’a laissé l’effectuer en parfaite autonomie en m’estimant prêt. Mais le fait de ne pas être supervisé pendant le soin m’a fait, pendant un instant, quelque peut douter sur mes capacités.

En sortant de la chambre du patient, je me suis également rendu compte que j’en connaissais peu sur lui. Ainsi, je peux me demander quelle est l’importance d’avoir des informations sur un patient pendant un soin ? Peut-on aussi réaliser un soin technique sans en connaître plus sur lui ? Sur ses pathologies, ses antécédents ? Par ailleurs, j’ai su remplir la feuille d’examen, mais est-ce que je connais réellement l’intérêt d’examiner ces éléments et pour quelles raisons ? Tant de questions qui restèrent sur le moment sans réponses.

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