Les circonstances politiques de la naissance de la Ve République

FICHE N°1 : LA GENÈSE DE LA CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

Sujet : Les circonstances politiques de la naissance de la Vème République

« Je vous ai compris » tels sont les mots prononcés à Alger par le Général De Gaulle le 4 juin 1958.  Quatre mois après, la Vème République est proclamée le 4 octobre 1958.

Pour comprendre le lien entre la venue du général à Alger, et la promulgation de la Vème république, il faut contextualiser la fin de la IVème République.

En effet, du point de vue historique, la France a accordé à la Tunisie plus d’un siècle auparavant ainsi qu’au Maroc plus récemment son indépendance. Pourtant, la France refuse de l’octroyer à l’Algérie pour une raison économique évidente : le pétrole.

Mais la population algéroise ne s’accorde pas avec ce refus et se révolte le 13 mai 1958. Cette date marque le début de la guerre d’Algérie qui découlera sur un coup d’état silencieux des militaires français combattants en Algérie qui désirent rappeler au pouvoir le seul homme capable de redresser cette situation : l’homme du 18 juin 1940, qui n’a pas accepté la défaite et l’armistice de la France, le Général de Gaulle.

De cette révolte découle donc, une crise d’un département français qui va d’une part diviser la population et d’une autre bouleverser le gouvernement de la IVème République.  

En effet, les militaires prennent le pouvoir, et « ordonnent » au Président de la République de l’époque, René Coty, de choisir comme Président du Conseil le Général De Gaulle. Après un refus, l’armée montre sa position de force au gouvernement qui n’a d’autre choix que de céder à leur requête.

De Gaulle est investi au pouvoir et se dit prêt à « assumer les pouvoirs de la république », il entend résoudre la crise de l’Algérie et les problèmes de la république.

Ainsi, le nouveau détenteur du pouvoir, sur qui tout repose, décide de calmer le jeu militaire et de rénover les institutions républicaines par le biais d’un projet de constitution.

Pour lui, le seul moyen de résoudre cette période de crise à la fois sur le plan économique mais aussi par la crise de Suez et la décolonisation des deux super puissances, est d’en finir avec la république de 1946 au profit d’une autre plus adaptée et plus moderne à cette époque troublée.

Une question se pose alors, comment la légitimité de la Vème république et de ses institutions fut assurée ?

Il est judicieux de résoudre cette problématique à la fois par la prise de conscience de la fin de la IVème république par l’intervention du Général De Gaulle (I) et la mise en œuvre de la Vème république à travers l’écriture d’une nouvelle constitution (II).

1. La naissance de la Vème République à travers la figure du Général De Gaulle  

La IVème république fut promulguée en 1946, soit 12 ans avant le début de la Vème République. Il y est donc rationnel de comprendre qu’il y eu des causes qui ont mis fin à cette république encore récente. De ce fait, réside deux caractères qui émanent de la chute de la république de 1946, la crise politique et le retour du Général De Gaulle.

1. La crise politique causant la fin de la IVème République  

∙ Face à la guerre d’Algérie, la politique française ne sait pas quelle position adoptée d’un coté en Algérie se trouve les nationalistes algériens et de l’autre les Européens d’Algérie.

∙ Ce n’est pas le seul problème auquel la France fait face à cette période (comme la crise de Suez) et les européens d’Algérie sont bien conscients de cela, et pensent que la politique française compte les abandonner au profit de ces problèmes plus importants.  

∙ Les gouvernements se succèdent ce qui rend impossible une stabilité politique à l’heure où elle est la plus importante et ces gouvernements s’affaiblissent mutuellement ce qui ne profite à personne et fait perdre l’unité du peuple.

∙ René Cotty décide de changer son gouvernement au profit d’un nouveau ministre mais le « coup d’état » militaire l’oblige à choisir le général de Gaulle.

1. Le Général De Gaulle véritable maitre politique de l’élaboration de la nouvelle constitution

∙ Le Général De Gaulle revient sur le devant de la scène politique, et se fait acclamée par les foules algéroises. Pour l’Algérie c’est le seul à pouvoir donner l’indépendance et pour les partisans de « l’Algérie, c’est la France » (Pierre Mendes France), ils lui offrent un accueil hostile.

∙ En effet, pour Pierre Mendes France, le général n’est pas l’homme de la situation, il s’oppose à son investiture le 1er juin 1958, et se justifie par le fait que son vote favorable ne serait pas libre, car il serait contraint en vue de la situation de crise dans laquelle se trouve le pays.

∙ Au contraire, il réside de fervents partisans à son retour comme les militaires, les algériens, et François Mauriac, qui donnait son point de vue dans le « bloc-notes ». Pour lui, le général est le résultat de l’effondrement de la IVème république, il n’y a donc aucune raison de s’opposer à son retour, il n’a rien avoir avec l’effondrement de la Vème république.

∙ C’est dans cette position controversée que le général de Gaulle, présente la loi constitutionnelle le 3 juin 1958 en évoquant les nouveaux grands principes de la future nouvelle constitution.

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