Média Et Opinion Publique Dans Les Grandes Crises Politiques Françaises
Note de Recherches : Média Et Opinion Publique Dans Les Grandes Crises Politiques Françaises. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maxiii14 • 14 Juin 2013 • 1 402 Mots (6 Pages) • 1 350 Vues
Les médias se sont affirmés depuis la fin du xixe siècle comme des éléments forts qui agissent à la fois pour façonner l'opinion et lui donner la parole. Cette ambiguïté apparaît de façon patente lors des grandes crises politiques qu'a connues la France. Il n'existe pas de définition précise de la notion de « crise politique ». On peut considérer qu'elle s'applique ici à des moments clés de l'histoire au cours desquels la France a rencontré soit des situations critiques frappant tous ses citoyens, soit des moments pendants lesquels une partie des Français s'est opposée violemment à une autre, soit encore des périodes où le pays était difficilement gouvernable.
Quelle a été l'action des médias face à l'opinion publique lors des grandes crises politiques françaises ?
1. Crise, médias et affirmation de l'idée républicaine (1894-1918)
Les médias français sous la IIIe République
• Un cadre républicain pour la presse
La IIIe République s'est engagée au début des années 1880 dans une grande bataille pour les libertés. Celle de la presse, modalité fondamentale de la liberté d'expression, est garantie par la loi du 29 juillet 1881. Ses seules limites sont l'interdiction des provocations au meurtre ou à l'atteinte aux biens d'autrui.
• Un lectorat renouvelé
La presse est alors le seul média et son lectorat touche désormais les masses, car l'école libre et républicaine depuis les lois Ferry de 1882 fait progresser l'alphabétisation.
• Une presse contrastée
Plusieurs types de presse coexistent. La presse populaire (Le Petit Journal, Le Petit Parisien) touche un large public en cherchant le sensationnel. La presse engagée, ou presse d'opinion, est particulièrement vive dans ses propos. Certains journaux sont de droite, comme La Croix, d'autres de gauche, comme L'Humanité. Des lobbies ou des réseaux d'influence agissent souvent pour financer cette presse.
L'affaire Dreyfus : une crise qui engage les médias
• Une crise qui cristallise l'opinion
L'affaire Dreyfus éclate le 1er novembre 1894 lorsqu'un journal d'extrême droite, animé par le journaliste antisémite Édouard Drumont, brise le secret militaire et révèle qu'un officier juif est accusé d'avoir trahi la France, en espionnant, au profit de l'Allemagne.
• Une presse qui prend parti
La plupart des journaux s'engage. Certains sont antidreyfusards : La Croix, Le Petit Journal. D'autres servent de tribune pour des intellectuels (ce terme est créé alors) qui défendent l'innocence de Dreyfus. Le 13 janvier 1898, c'est dans L'Aurore que Zola publie son « J'accuse » ; dans La Petite République que Jaurès, la même année, publie « Les preuves ».
Exercice n°1
• Quelle audience pour les médias dans cette crise ?
L'opinion est fortement marquée par la presse, notamment par les caricatures de l'un et de l'autre camp. La reconnaissance de l'innocence de Dreyfus consacre le rôle de la presse comme actrice de la démocratie.
Les médias face à la Première Guerre mondiale
• Des libertés suspendues
Avec le déclenchement de la guerre, la presse est strictement contrôlée pour éviter une rupture de l'Union sacrée et la démobilisation de l'« arrière ». Ce retour de la censure est qualifié de « bourrage de crâne ». La crise politique est évitée au prix de la liberté d'expression.
• Le maintien d'une presse libre
Pour lutter contre ce contrôle, une nouvelle presse libre apparaît, fondée sur la dérision. Le 1er septembre 1915 apparaît Le Canard enchaîné.
Exercice n°2
2. Médias et opinion publique face aux crises de l'entre-deux-guerres à la Seconde Guerre mondiale (1918-1945)
La diversification des médias
• Une presse active
Dans les années 1920 et 1930, les journaux jouissent à nouveau des libertés républicaines. De nouveaux titres paraissent.
• Une presse engagée
Cette presse renoue avec le vif engagement de la presse d'avant-guerre. À l'extrême droite s'affirme désormais L'Action française, fondée par Charles Maurras. À gauche, L'Humanité est devenu un journal communiste.
• L'apparition de la radio
Ce nouveau moyen de communication se diffuse rapidement à partir des années 1920. La moitié des foyers en possède en 1936. L'État dispose du monopole des émissions et des concessions d'antennes. Les programmes évitent autant que possible de s'engager lors des crises, si ce n'est en soutien à la ligne du gouvernement.
La presse et la crise du 6 février 1934
• Une crise particulière
Le 6 février 1934, des ligues de droite appellent à une manifestation devant l'Assemblée nationale pour protester contre
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