Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France
Discours : Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tiph20 • 10 Octobre 2016 • Discours • 1 216 Mots (5 Pages) • 1 348 Vues
Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France
A. Médias et opinion publique dans les crises de 1880 à 1945
1. L'Âge d'or de la presse écrite (1880 − 1914)
- La liberté de la presse est instaurée en 1881.
- L'amélioration des moyens techniques permet une diffusion en masse de journaux.
- Les lois scolaires de Jules Ferry (1881 − 1882) permettent à l'ensemble de la population de lire les journaux.
- La presse populaire, dont Le Petit journal ou Le Petit parisien, met en avant des événements sensationnels et du divertissement. Certains titres de la presse populaire peuvent réaliser des tirages de plus d'un million d'exemplaires.
- La presse d'opinion touche un public moins large. Toutes les tendances politiques ont leurs journaux (L'Humanité fondée en 1904 par Jean Jaurès est un journal de gauche, L'Action française et La Libre Parole sont des journaux d'extrême droite).
2. Les crises de la IIIe République de 1880 à 1918
- L'affaire Boulanger et le scandale de Panama sont très suivis par la presse et l'opinion publique.
L'affaire Dreyfus montre les liens entre la presse et l'opinion publique :
- En 1894, le journal La Libre parole de l'antisémite Drumont, révèle l'affaire Dreyfus. Le lieutenant Dreyfus, de confession juive, est accusé de trahison au profit de la Prusse.
- À partir de 1897, l'affaire prend des allures d'un feuilleton à rebondissements. La presse prend parti et l'opinion publique se divise.
- La majorité des journaux accuse le lieutenant Dreyfus, il s'agit des antidreyfusards.
- Certains journaux clament l'innocence de Dreyfus. Ce sont les dreyfusards. En 1898, Zola publie dans L'Aurore un article intitulé "J'accuse".
- L'affaire Dreyfus divise les Français. Les dreyfusards défendent le respect des Droits de l'Homme et de la justice alors que les antidreyfusards défendent la raison d'État et l'armée.
- Dreyfus est finalement gracié en 1899 et réhabilité en 1904.
Durant la Première Guerre mondiale, la liberté de la presse est mise entre parenthèses :
- Les journaux sont censurés et la presse reprend le discours officiel.
- Dans ce contexte de "bourrage de crâne", le journal satirique Le Canard enchaîné paraît en 1915 et cherche à maintenir une certaine liberté d'expression par l'utilisation de procédés comiques.
3. Les médias et l'opinion publique de 1918 à 1945
Après la Première Guerre mondiale, on observe un renouvellement des médias :
- La moitié des journaux disparaissent et de nouveaux titres font leur apparition.
- La radio se diffuse au sein des foyers français dont plus de la moitié possède un poste de radio à la fin des années 1930. Cependant les radios sont contrôlées par le pouvoir et ne prennent pas part au débat politique.
La presse s'engage à nouveau lors de la crise du 6 février 1934 et durant le Front populaire :
- Dans un contexte de crise économique, l'antiparlementarisme se développe en France. Le 6 février 1934, des ligues d'extrême droite manifestent et provoquent des heurts devant l'Assemblée nationale qui font plusieurs morts et des dizaines de blessés.
- Le lendemain, les journaux d'extrême droite dénoncent "la répression des assassins" alors que la gauche parle de "la menace d'un coup d'État" des fascistes en France.
- Cette crise a pour conséquence la démission du gouvernement. De plus, la gauche décide de s'unir et crée le Front populaire qui remporte les élections en 1936.
- Durant le Front populaire, le gouvernement de Léon Blum doit affronter les critiques de la presse de droite et de violentes campagnes de la part de l'extrême droite, notamment contre le ministre de l'Intérieur, Salengro, qui se suicide.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les médias sont instrumentalisés :
- Les Allemands et le régime de Vichy, dirigé par le Maréchal Pétain, instaurent un contrôle total des médias qui relaient la propagande officielle.
- Alors que les radios collaborationnistes relaient la propagande officielle, la BBC transmet depuis Londres, les messages de la France libre, dont l'appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle. Il s'agit de la "guerre des ondes".
- Enfin, les résistants organisent la presse clandestine qui représente toutes les tendances politiques.
B. Les médias et l'opinion publique de 1945 aux années 1970
1Les évolutions des médias au lendemain de la guerre
Après la Seconde Guerre mondiale, on assiste à la diversification de la presse écrite à la généralisation de la radio et à l'essor de la télévision.
La presse écrite se diversifie :
- Les journaux collaborationnistes sont supprimés, certains journaux de la résistance se maintiennent (Combat, etc.), Certains journaux interdits pendant la guerre réapparaissent (L'Humanité, etc.) et de nouveaux journaux sont créés comme Le Monde. Un nouveau type de presse apparaît : les magazines (L'Express, Le Nouvel Observateur, Paris-Match).
- La grande majorité des foyers français possèdent une radio (90% dans les années 1960) et le transistor rend la radio mobile. La télévision connaît un essor spectaculaire : 61% des foyers en sont équipés en 1968.
2. Le contrôle de l'État
- En 1944, la liberté des médias est réinstaurée, mais la télévision et la radio restent sous le contrôle de l'État.
- Lors du putsch d'Alger le 13 mai 1958, les médias appuient le retour de De Gaulle au pouvoir.
- Durant la guerre d'Algérie, la censure est rétablie.
- Lors du putsch des généraux à Alger en 1961, de Gaulle utilise la télévision et la radio afin de régler la crise.
- De Gaulle utilise fréquemment les médias dans lesquels il apparaît souvent.
- La radio et la télévision restent sous la tutelle de l'État lors de la création de l'ORTF en 1964.
La crise de mai 1968 amène des contestations contre le contrôle du pouvoir sur les médias :
...