Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France depuis l'Affaire Dreyfus.
Cours : Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France depuis l'Affaire Dreyfus.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lana Brd • 6 Janvier 2018 • Cours • 1 932 Mots (8 Pages) • 952 Vues
Thème II – Chapitre 1: Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques en France depuis l'Affaire Dreyfus.
Définitions :
médias : moyen de communication, moyen qui permet une diffusion massive des infos ( ex : journaux / presse écrite, la radio, la télévision et internet)
opinion publique : ensemble des convictions, jugement et valeurs d'une société à un moment donné. Elle est mesurée par les sondages d'opinion apparus dans les années 1930 et qui se généralise ans les années 1960.
crise politique : moment où le régime politique en France est remis en cause ou menacé.
TSF : (Transmission sans fil) terme utilisé à ses débuts pour désigner la radiodiffusion et les récepteurs qui permettent de recevoir les émissions.
O.R.T.F : ( office de radiodiffusion et télévision française ) établissement chargé du service public de l'audiovisuel de 1964 à 1974.
démocratie d'opinion : système politique où les décisions sont fondées sur l'avis majoritaire déterminé par les sondages.
Sondage d'opinion : enquête statistique menées auprès d'un échantillon de la population, visant à déterminer les opinions ou préférences de celle-ci.
Introduction pour les devoirs
En 1881, en réaffirmant la liberté de la presse, la 3ème République favorise l’essor de la presse écrite. Au cours des crises politiques majeures de la 3ème république, comme l’Affaire Dreyfus, la presse alors prend parti, particulièrement la presse d’opinion. Puis de nouveaux médias audiovisuels, tels que la radio, la télévision et récemment internet, s’impliquent également dans les contextes troublés de la 2de GM, puis des guerres coloniales et enfin des crises de la 5ème république. Ils influencent ainsi le jeu politique et l’opinion publique. Aussi l’État cherche-t-il ds ces contextes difficiles à agir sur les médias et donc sur l’opinion publique.
Quel rôle ont joué les médias dans les grandes crises politiques en France depuis l’Affaire Dreyfus et quelle influence ont-ils eu sur l’opinion publique ?
Nous étudierons tout d’abord les affrontements médiatiques et la division de l’opinion publique (autour des valeurs républicaines) à l’ère de l’âge d’or de la presse écrite, à l’occasion de l’Affaire Dreyfus. Puis nous analyserons en quoi a consisté le contrôle exercé par l’État face la montée en puissance des médias audiovisuels, particulièrement au cours des guerres (pendant la période 1940-1958). Enfin, nous verrons dans quelle mesure la libéralisation des médias et la démultiplication de l’offre médiatique bouleverse la notion d’opinion publique (de 1968 à nos jours).
I – Affrontement médiatique et division de l'opinion public à l'âge d'or de la presse écrite : L'Affaire Dreyfus.
A partir des années 1880-1890, les premiers médias de masse jouent un rôle essentiel dans les grandes crises qui affectent la IIIème République :
La presse écrite connaît alors un véritable âge d’or grâce à un contexte favorable : tout à la fois juridique, mais aussi technique (rotatives, télégraphe, téléphone et chemin de fer= baisse des coûts) et social (lois scolaires, alphabétisation= hausse lectorat). Les journaux se multiplient donc : 300 quotidiens tirent à près de 10 millions d'exemplaires à la veille de la 1ère GM. Ils jouent alors un rôle essentiel dans la construction de la démocratie d’opinion : on y trouve le prolongement des débats à l’assemblée qui opposent les adversaires du régime républicain à ceux qui le soutiennent ; ils habituent l’opinion à la confrontation et à la critique, au débat politique.
L’affaire Dreyfus illustre largement cette idée : les journaux choisissent très vite leur camp ds cette affaire d’espionnage qui démarre en 1894 (par un premier procès incriminant un officier français de confession juive de trahison au profit de l’All) et devient rapidement une affaire d’Etat, lorsque le scandale de l’erreur judicaire éclate avec la publication de la lettre « J’accuse… ! » de l’écrivain E. Zola en 1898 ds le journal L’Aurore. Les journaux de la droite antisémite tels La Libre Parole ou Psst … ! (créé pour l’occasion), s’acharnent contre « le juif Dreyfus » et animent le camp antidreyfusard, alors que des journaux de la gauche radicale et socialiste tels L’Aurore ou Le Sifflet (créé en réponse à Pstt … !), défendent la cause de Dreyfus et incarnent le camp dreyfusard.
La presse met donc en scène les deux camps. Devant l’incapacité des hommes politiques à résoudre la crise, elle intervient et mobilise l’opinion, devenant une sorte de substitut à la démocratie représentative. Entre journaux dreyfusards et antidreyfusards s’affrontent donc deux visions du monde politique, de la France et de la nation.
Ainsi les journaux d’opinion traduisent-ils avec violence les tensions qu’ils contribuent même à aggraver.
II – La monté en puissance des médias audiovisuels et le contrôle exercé par l'État
Aussi l’Etat tente-t-il de contrôler ces médias constituant un « 4ème pouvoir », en particulier pendant les guerres. Pendant la 2de GM, c’est la radio qui devient un outil de propagande pour les 2 camps : Dans la France occupée, les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy utilisent les ondes comme vecteur de propagande par l’intermédiaire de Radio-Paris ou Radio-Vichy. En réaction, la résistance publie des journaux clandestins et utilise les ondes de la BBC avec Radio-Londres pour faire entendre l’appel du 18 juin du général De Gaulle, puis faire de la contre-propagande en dénonçant la collaboration « Ici Paris ment, Ici Paris ment, Ici Paris est allemand » et coordonner les actions de la résistance intérieure à l’aide de messages personnels codés. On parle alors de « Guerre des Ondes », c’est à dire une guerre de l’information dont l’enjeu est la population française qu’il fallait convaincre. Elle a d’ailleurs été gagnée largement par la résistance auprès de l’opinion publique française.
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