MEDIAS ET OPINION PUBLIQUES DANS LES GRANDES CRISES POLITIQUES EN FRANCE DEPUIS L’AFFAIRE DREYFUS

Les affaires médiatiques font partie de notre quotidien et la République a appris à faire avec la puissance des médias dans la mise à disposition de l’information aux citoyens.

Si les médias désignent l’ensemble des moyens de communication qui permettent de diffuser de l’information (presse écrite, radio, télévision, Internet), l’opinion publique désigne, quant à elle, la conviction d’une population à propos d’une question donnée. A la fin de l'année 1894, le capitaine de l'armée française Alfred Dreyfus, polytechnicien, juif d'origine alsacienne, accusé d'avoir livré aux Allemands des documents secrets, est condamné au bagne à perpétuité pour trahison . Alors que les médias et l’opinion publique sont apparus au XVIIIe siècle, au temps des Lumières et de la Révolution française, leur enracinement est devenu une réalité à la fin du XIXe siècle, lors de l’avènement de la IIIe République, après l’adoption de la loi de 1881 sur la liberté de la presse et des lois Ferry de 1881-1882 rendant l’école obligatoire et gratuite. Avec l’avènement de la démocratie, de la liberté d’expression et de l’alphabétisation des citoyens, l’histoire politique de la France, façonnée jusqu’alors par les seuls gouvernants, s’écrit, depuis cette période, élections obligent, sous l’influence croissante des médias et de l’opinion publique, tout particulièrement en période de crise lorsque le pouvoir vacille.

Nous allons nous poser la question suivante: Comment les médias  participent à l’opinion publique notamment durant les grandes crises politiques en France depuis l’affaire Dreyfus ?

Dans un premier temps nous allons voir qu’est-ce-qui se passe de l’affaire Dreyfus à la veille de la seconde guerre mondiale ensuite Des médias à la conquête des masses de 1945 à 1960 et pour finir de nouveaux rapports entre médias, opinion et démocratie à l’ère de la culture d’écran.

I – De l’affaire Dreyfus à la veille de la Seconde Guerre mondiale

A – Dans les années 1890 à 1914 on assiste à une naissance et affirmation de la presse politique

Premièrement cette période peut être considérée comme l’âge d’or de la presse auprès de l’opinion, la presse devient un média de masse. L’Innovations techniques favorisent l’industrialisation de la production et de diffusion des journaux. Par ailleurs, une partie de la presse adopte des positions mesurées (Petit Journal et du Petit Parisien). Tout ceci permet le développement d’une presse d’opinion, car après les combats de 1870-1871, la presse devient un instrument de mobilisation politique sur de nouveaux thèmes influençant profondément une partie de l’opinion publique (nationalisme, antisémitisme, antiparlementarisme, anticléralisme)

C’est particulièrement le cas pendant l’affaire Dreyfus entre 1894 et 1906. C’était un procès qui a duré pendant plus d’un an et demi pour espionnage du capitaine Dreyfus, accusé de trahison au profit de l’Allemagne et condamné à la prison à perpétuité. On a beaucoup de journaux qui sont anti dreyfusards (85%). Les publications favorables quand à elles sont moins nombreuses, à la révision du procès d’Alfred Dreyfus ils demandent la réparation d’une erreur judiciaire, au nom de la justice et du droit. La presse antisémite, de son côté, accable Dreyfus parce qu’il est juif. En 1898 l’écrivain Emile Zola publie une lettre au président de la République, « J’accuse ». L’édition se vend à près de 300 000 exemplaires.

Finalement Dreyfus est libre en 1899, mais la presse a contribué à forger une opinion publique en France jusqu’à la Première Guerre mondiale. Les Français, premiers lecteurs de quotidiens au monde, s’habituent à la diversité des publications et à l’existence d’une presse d’opinion aux côtés de grands quotidiens populaires plus prudents.

Le 4 août 1914 est publiée la loi sur censure préventive. C’est le retour d’un contrôle de l’Etat sur information, tout d’abord acceptée par les français, ce contrôle qui devient censure finit par être rejeté.

B – De la presse à la monté croissante de la radio

La presse se modernise de 1918 à 1939 et se diversifie. Elle maintien son audience auprès du public tout en faisant face à un nouveau média qui est la radio. La radio est popularisée dans les années 1930. On peut dire que la crise du 6 février 1934 est en quelque sorte une fabrication de la presse d’opinion. Depuis les années 1930, la presse quotidienne accable les Français d’articles sur les scandales politico financiers. La crise économique qui frappe la France au début des années 1930 et la montée des ligues nationalistes crée un contexte de crise politique  antiparlementarisme.

C’est à travers la presse politique qu’est relayé l’appel des ligues pour la manifestation du 6 février or les médias répercutent vivement ces tensions politiques animant l’opinion publique. La gauche diffuse une thèse de menace d’un coup d’Etat fasciste . La presse d’extrême-droite lance des campagnes antisémite, xénophobe et anticommuniste d’une grande violence. En aucun cas il ne s’agit d’un coup d’État, mais  le gouvernement est obligé de donner sa démission. A l’époque de cette crise, le nombre de publications est en diminution et la presse est concurrencée par de nouveaux médias, 10% des Français sont équipés d’un poste de TSF en 1932  et les actualités cinématographiques, projetées dans les cinémas avant le film. Toutefois, ces nouveaux médias n’ont pas eu d’influence sur l’opinion publique dans la mesure où la radio est étroitement contrôlée par l’État . C’est donc bien à partir de la presse que s’est encore cristallisée la bipolarisation de l’opinion publique au cours de la crise de 1934.

II – 1945 à 1960: Des médias à la conquête de masses

A – Evolution des médias et conséquence sur l’opinion de 1945 aux années 1960

Les journaux parus sous l’Occupation sont interdits, les journalistes compromis sont suspendus.

A partir de l’année ils y a l’Agence France-Presse, mais aussi le journal Le Monde. A côté de cela, la presse régionale et magazines d’information se développe durant les Trente Glorieuses .

La radio devient le média dominant dans les années 1950-1960 et son audience s’élargit grâce à une info immédiate et vivante et aux innovations techniques. La radio d’État est soumise à la censure, les journalistes doivent

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