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Lecture linéaire n°2 : « Les Colchiques », Alcools, Guillaume Apollinaire, 1913

Dissertation : Lecture linéaire n°2 : « Les Colchiques », Alcools, Guillaume Apollinaire, 1913. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 247 Mots (5 Pages)  •  547 Vues

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Lecture linéaire n°2 : « Les Colchiques », Alcools, Guillaume Apollinaire, 1913

La poésie d’Apollinaire est connue pour renouveler le lyrisme traditionnel et crée une modernité poétique. Cependant, dans certains de ses poèmes et notamment ceux du recueil Alcools, le poète oscille entre tradition et modernité, créant des poèmes originaux traitant du thème atemporel de la poésie : l’amour. Dans son poème « Les Colchiques », Apollinaire exprime un échec amoureux douloureux et nous livre une image de la femme que l’on peut qualifier de péjorative. Ce poème appartient à l’un des trois cycles du recueil, lequel est celui d’Annie Playden.

Nous pouvons axer notre projet de lecture sur le fait qu’Apollinaire dépeint dans ce poème un cadre bucolique en rupture avec la thématique abordée, celle de l’amour vécu comme une souffrance jumelée à une image péjorative de la femme.

Trois mouvements décomposent ce poème : ils suivent l’ordre des strophes. Dans la première strophe, des vers 1 à 7 le poète décrit un cadre bucolique mais nous présente déjà la double portée du colchique. Le deuxième mouvement, des vers 8 à 12 le cadre est tout à coup moins idéalisé et enfin le troisième mouvement, des vers 13 à 15 ce cadre si joli en début de poème se fane et laisse place à la mélancolie.

Le poème s’introduit par un cadre bucolique, champêtre comme le montre les termes « pré », « vaches », « paissant », « colchique », « fleur ». C’est un décor agréable et le poète paraît en être spectateur. Cependant plusieurs termes viennent troubler ce calme paisible. Tout d’abord on rencontre le leitmotiv « lentement s’empoisonne/nt » aux vers 3 et 7 ainsi que la présence de la fleur « le colchique », placé en tête de vers et au centre de la strophe. Le rappel du titre instaure ici la souffrance du poète. En effet, le colchique est une plante vénéneuse en automne, ceci explique l’adjectif « dangereux » présent au premier vers. De plus, cette plante est originaire de la région de la Colchide qui est la Turquie actuelle. C’est le pays de la sorcière Médée, la légende voudrait qu’elle soit à l’origine de la création de cette plante. Par conséquent, le colchique est immédiatement comparé à la femme : elle est belle mais dangereuse, c’est un poison pour l’homme et en particulier pour notre poète qui souffre de cet amour à sens unique avec Annie Playden.

On remarque par ailleurs une comparaison entre le colchique et « les yeux » au vers 5, plus particulièrement les yeux d’Annie Playden comme le dit le poète au vers 7 lorsqu’il emploie l’expression « tes yeux ». Cette comparaison affirme donc le lien entre le colchique et la femme car les yeux appartiennent à l’hyperonyme du corps de la femme. Cette fleur porte la couleur « de cerne et de lilas » nous avons ici une antithèse qui appuie l’ambivalence du colchique : à la fois beau et laid … Le suffixe « -âtre » de l’adjectif « violâtres » au vers 6 appuient cette laideur de la femme qui se manifeste par sa dangerosité. On remarque également la double occurrence du terme « automne » en fin des vers 1 et 6 : cette saison est la saison de la nostalgie par excellence, la saison romantique et appuie ici la souffrance de notre poète face à la méchanceté de celle qu’il aime qui l’ignore.

Enfin, le dernier vers de ce septain est une parfaite métaphore : le poète abandonne sa vie pour celle de celle qu’il aime. Il se meurt petit à petit de cette indifférence dont elle fait preuve envers lui.

        TRANSITION / Nous avons donc une première strophe très riche puisque le poète instaure un cadre champêtre troublé par la présence du colchique. Ce colchique sert de point de comparaison avec la femme aimée afin de desservir son image puisque cette femme aimée est belle mais surtout dangereusement mortelle. Ainsi, semblable aux vaches qui paissent le poète s’empoisonne complètement envoûtée par la femme aimée.

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