Étude du poème Les colchiques de Guillaume Apollinaire
Lettre type : Étude du poème Les colchiques de Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 31 Octobre 2013 • Lettre type • 457 Mots (2 Pages) • 1 218 Vues
Les colchiques
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s’empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur là
Violâtre comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne
Les enfants de l’école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément
Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleurit par l’automne
Ce poème est composé de trois strophes raccourcies de deux vers à chaque fois.
Quinze vers au total, qui étaient quatorze, comme un sonnet, avant que les vers 1 et 2 ne soient scindés.
Les premiers et derniers vers de la première strophe sont des alexandrins ; puis, dans les strophes suivantes le vers s’allonge, comme si la fuite du poète était difficile, analogue à une lente agonie.
Le thème développé est celui de l’amour empoisonné, vénéneux, maléfique, symbolisé par le colchique, que les vaches, et peut-être le poète, vont fuyant. Apollinaire écrit vers 1901, lorsqu’il est amoureux d’Annie Playden, jeune préceptrice anglaise qui le repousse ; ses yeux étaient, parait-il, très beaux.
Ce poème lyrique reprend donc une histoire très personnelle, qui se remarque notamment dans l’usage des pronoms personnels « te » et « me ». C’est un poème mêlant pastorale et lyrisme, parlant avec réalisme du pré, des vaches et des enfants « vêtus de hoquetons », tout en introduisant le thème de l’amour, faisant des comparaisons entre une fleur, mais une fleur toxique, le colchique, et une femme, Annie Playden. Apollinaire fait l’aveu de sa souffrance, d’un amour qui, comme le pré, « empoisonne ».
Il généralise le côté maléfique des femmes, en fait des sorcières. Une ambivalence de la femme et de la fleur, et leur constante mise en parallèle, associe profondément les deux thèmes.
La première strophe lie la nature et le poison de l’amour, associant la couleur du colchique aux yeux d’Annie Playden. Il célèbre ainsi la beauté de la femme, tout en évoquant l’amour maléfique. La seconde strophe donne une vision animée, plus violente, de l’amour, notamment dans les allitérations percutantes et dentales en [t] et [k]. Le poète généralise l’aspect maléfice de la femme en lui attribuant un aspect héréditaire, allant de « fille en fille », de génération en génération. La dernière strophe est bucolique ; les
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