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« Les colchiques », Alcools, d’Apollinaire, 1913

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Par   •  10 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 663 Mots (7 Pages)  •  1 810 Vues

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« Les colchiques », Alcools, d’Apollinaire, 1913

Auteur →  Guillaume Apollinaire né en 1880 et mort en 1918

Abandonné jeune par son père, Guillaume Apollinaire doit subvenir aux besoins de sa famille. Cependant, il étudie, écrit et se lie aux écrivains ainsi qu’aux peintres d’avant-garde tels que Picasso, Derain, le Douanier-Rousseau. Ses rencontres, notamment féminines, rythment sa vie et ses écrits. Il publie en 1913 le recueil Alcools ainsi qu’un essai sur la peinture cubiste. En 1914, il s’engage dans la Grande Guerre. De retour à Paris après avoir été blessé en 1916, il poursuit son œuvre dans laquelle il exprime l’ambition dans une conférence, L’Esprit nouveau et les poètes (1917). Guillaume Apollinaire bouleverse la poésie et son écriture en faisant appel à des images insolites, en inventant de nouvelles formes telles que les « poèmes-conversation » ou les « Calligrammes », titre de son dernier recueil paru en 1918. Nous allons traiter de l’un de ses poèmes appartenant au recueil Alcools, Les colchiques, dans lequel symbolisme et réalisme, deux courants artistiques dans lequel Apollinaire est plongé, se mélangent. C’est pourquoi nous allons nous demander comment, dans ce poème, le poète mêle-t-il intimement les éléments réalistes et symboliques. Pour répondre à cette problématique, nous allons, dans un premier temps étudier… puis nous en viendrons à… pour finir avec….

Courant artistique →

Influencé par le symbolisme à ses débuts, on le considère souvent comme le précurseur du surréalisme, dont il a d’ailleurs créé le nom.

Problématique du cours   Comment, dans ce poème, le poète mêle-t-il intimement les éléments réalistes et symboliques ?

I-  Les éléments réalistes

A- Les vaches et le gardien

Ce poème est fait de trois tableaux dont les strophes 1 et 3 évoquent les vaches

Le cadre est simple → paysage très simple (v1-2) → un « pré », des « vaches »

La coupe après « paissant » suspend le vers et va donner l’image des ces animaux lourds, lents, cet animal rustique incarne une réalité prosaïque très inhabituelle dans un poème lyrique = paradoxe

Strophe 3

→ retour des vaches, augmenté cette fois de la présence du gardien du troupeau (v15) = présence humaine

enjambement des v14/15

sonorités nasales en [ã] : « chante », « doucement », « lente », « meuglant », « abandonne », « grand », « automne »

alourdissent le vers (phrases très longues, lourdes) + les sonorités peuvent symboliser une forme de malaise

Les vaches meuglent → sorte de plainte comme si elles fuyaient le pré et ses colchiques vénéneux

B- Les enfants

Entre les deux évocations de vache, l’irruption bruyante des enfants (v8-9)

→ changement de rythme et de sonorités

→ consonnes dures en [t] et en [k]

= sorte de désordre bruyant

Rythme saccadé

→ « Les enfants de l’école viennent avec fracas » (v8)

On peut segmenter le vers avec sujet/verbe/CC de manière

→ « hoqueton » (v9) = mot tombé en désuétude (sorte de veste porté par les archers au Moyen-Âge), le mot, ici, est surtout choisi pour sa sonorité peu harmonieuse et illustrer le bruit que font les enfants

II- Le colchique, élément à la fois réaliste et symbolique

Le colchique, à la fois un élément réaliste → couleur de lilas, et symbolique → couleur de cerne, uni , au vers 4, à la fois réalité et symbole

Le colchique est au centre du poème

→ mouvement du poème (ambiguïté, tension) tout entier naît de l’opposition « vénéneux mais joli » (v1) (il dit déjà tout =) à la fois une attirance vers la beauté et une menace d’empoisonnement

L’empoisonnement est progressif → « lentement » (v3) + (même vers au vers 7) = toujours ces mêmes sonorités en nasales « paissant », « lentement », « s’empoisonnent » → dimension lancinante

Au vers 4, nous avons l’apparition retardée du mot colchique (il a sans doute été évoqué plus haut par « joli », mais le mot n’apparait pas) → effet d’attente, il constitue une précision par rapport à l’impression générale donnée par le pré au v1 : « joli »

→ Le colchique est donc placé au centre de la strophe + déterminant défini singulier « le » à une valeur généralisatrice, la fleur devient donc un symbole

Symbole de la femme aimée et son pouvoir de fascination sur le poète

→ Analogies : le colchique rappelle les yeux de le femme aimée par leur forme et leur couleur

        → v4-5 d’une part : la forme arrondie des pétales évoque celle de l’œil de la femme aimée

        → couleur commune : v4 « couleur de cerne et de lilas »

        → v12 mouvement de la paupière semblable au mouvement des pétales agitées par le vent :         « qui battent comme les fleurs battent au vent dément » → sonorités en [t] = forme de brutalité         + souligne le mouvement assez percuté et répétitif

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