La viande ou la bête

Noëlie Vialles, membre du Laboratoire d'anthropologie sociale, a, depuis 1971, longtemps enseigné la philosophie. A partir de 1981, elle se concentre exclusivement sur l'ethnologie et l'anthropologie et dès lors, elle commence ses recherches sur l'alimentation carnée (en parallèle de ses enseignements donnés en lycées), sous la direction de Françoise Héritier, qui était une anthropologue, ethnologue et professeur honoraire au Collège de France. Elle-même affectée au collège de France dans la fonction de maitre de conférence depuis 2000, Noëlie Vialles poursuit ses recherches sur les tenants et aboutissants de l'alimentation carnée, tels qu'ils se manifestent dans les pratiques de production et de consommation observables. Ses études portent ainsi sur les relations que les hommes entretiennent avec leur propre corps, avec leurs semblables, et avec les autres vivants. Cela va d'ailleurs la mener à analyser les interprétations de ces pratiques et les débats auxquels elles donnent lieu.

Selon Noëlie Vialles, des mouvements « antispécistes » ont émergé depuis plusieurs dizaines d'années. Ce courant de pensée apparaît dans les années 70, et correspond aux individus qui refusent la notion d'espèce, considérant qu'il ne s'agit pas d'un critère suffisant pour déterminer de quelle manière on peut traiter un animal, ni la façon dont on doit le considérer. Autrement dit, l'humain ne pime pas sur les autres espèces et une égalité est nécessaire. Il n'y a pas de domination de l'Homme sur l'animal. Les antispécistes prônent l'importance de l'individu et non de l'espèce à laquelle il appartient, et refusent le droit de mort de l'être humain sur l'animal. Ils sont tout de même conscients que l'égalité entre les espèces est impossible, puisque leurs capacités et intelligences restent très variables en fonction de chaque espèce. Les antispécistes, qui se proclament eux-mêmes ainsi, ne consomment généralement pas de produits alimentaires provenant d'animaux.

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