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La Consommation De Viande

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Par   •  22 Septembre 2013  •  2 602 Mots (11 Pages)  •  1 862 Vues

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Je n’emmerderai personne avec une mise en contexte de la situation de l’homme face à son environnement, pas plus que ne je ferai de parallèle entre le sujet de la présente dissertation et d’autres sujets qui sont connexes, ou pas. Dans mon cours de philosophie, on a été emmené à s’interroger sur la moralité de la consommation de viande. C’est une question que je trouve essentielle en elle-même, et qui mérite, je le crois, un minimum de réflexion de la part de tous. Donc, inspirer de différentes sources et opinions, j’ai ainsi débuté ma réflexion.

J’ai au départ tenté de voir s’il y avait quelque chose de mal dans le fait de faire souffrir un animal pour manger. Je me suis dit que, si faite dans les meilleures conditions, la consommation de viande est tout ce qu’il y a de plus normale et naturelle. Après tout, j’avais appris de mon enseignant en biologie que certaines protéines ne sont présentes que dans la viande. Il était donc évident pour moi que les végétariens acceptent de se priver de certaines protéines dans un principe d’éthique, ce que je n’approuvais guère. Il s’agissait alors de quitter une part de son humanité naturelle et d’encore croire que l’être humain arriverait à sauver la planète, sans s’attaquer aux réels problèmes, soit ceux de la surconsommation et de la surpopulation, auxquels il devra faire face un jour ou l’autre. Puis, je me suis dit que du côté du juste. Il fallait avouer que notre droit de confiner des êtres vivants n’est pas complètement juste. La chasse dans une optique de survie, peut-être. Mais un enclos et un abattoir, ça l’est peut-être moins. Heureusement, j’avais une deuxième chance d’exprimer une vision plus éclairée après avoir étudié les références qui nous étaient offertes. J’ai d’abord dû les analyser et les critiquer.

Mme Patou-Mathis adopte un point de vue que l’on pourrait qualifier de naturaliste. Sa thèse est que sans consommation de viande, l’être humain perd son humanité. Elle affirme d’abord que la viande a été le catalyseur de l’émergence de l’homme au sein des animaux. La consommation de viande serait à la source de la socialisation et selon elle, il ne faut pas chercher à l’oublier. Si cette affirmation respecte les faits et les concepts de l’évolution de l’homme, il n’est pas suffisant de dire que parce qu’elle se répète depuis longtemps, une action est bien ou juste et donc, l’affirmation n’est pas justifiée. Ceci est un sophisme d’appel à la tradition. Elle évoque par la suite le caractère naturel omnivore de la nutrition humaine, qui justifierait, de par sa provenance naturelle, la consommation de viande. On peut voir assez facilement que la préhistorienne utilise ici un sophisme naturaliste. Ce qui est naturel n’est pas nécessairement moral. Puis, elle affirme que la consommation de viande est essentielle au bon fonctionnement et au non développement du cerveau. Pourtant, comme indiqué par Valérie Giroux, il est prouvé qu’un régime végétarien est suffisant à assurer les fonctions de nutrition et de développement. L’information n’est donc pas crédible, pour ce que j’en sais. Elle fait ensuite un retour vers le sophisme d’appel à la tradition, en affirmant que la consommation de viande est ce qui a amené les êtres humains à socialiser, ceci par l’apparition de tâches et d’attitudes collaboratives. En plus d’être un autre appel à la tradition qui affirme que l’on doit conserver ce qui nous a un jour été utile, elle oublie que les grandes sociétés sont apparues plus concrètement à la suite des grandes révolutions agricoles. Ce qui veut donc dire que la consommation des végétaux et des champignons est aussi importante pour l’identité humaine, et que la viande n’a pas été le seul catalyseur de l’évolution sociale de l’homme. Elle affirme alors que l’homme perd sa virilité en arrêtant de consommer de la viande. L’argument n’est pas suffisant, car il met en la consommation de viande toute la virilité humaine. L’une des faiblesses de son argumentaire vient du fait qu’’elle ne semble faire aucune différence entre l’homme et l’animal, ce qui est faux car l’homme se distingue de par sa conscience, de sa morale, et de la sensibilité qu’il a de la souffrance infligée aux êtres sensibles. Un autre de ses arguments soutient que notre monde est dans une crise existentielle et que les mouvements végétariens et animalistes traduisent cette crise, qui mènera éventuellement à des gestes pathogènes et à une population schizophrène. Cet appel à la peur vient clore l’argumentaire douteux de Mme Patou-Mathis.

Celui des Valérie Giroux se veut beaucoup plus simple et moins alarmiste. Elle défend, en réponse à Mme Patou-Mathis, que d’arrêter de consommer de la viande serait une preuve de sensibilité, et non une perte de notre humanité. Elle indique d’abord que le fait de dire que quelque chose est naturel ou présent depuis longtemps n’est pas suffisant pour affirmer cette chose soit moral. Puis, contrairement à la préhistorienne, elle fait une distinction entre l’homme et l’animal. L’homme se serait distingué non seulement par la consommation de viande, mais aussi par sa moralité. Celle-ci lui aurait permis de ressentir de l’empathie, comme on peut le ressentir envers un animal domestique, et d’être sensible à la souffrance qu’il peut infliger. Cette distinction, selon elle, nous donne la responsabilité de veiller à respecter les droits fondamentaux des êtres sensibles, et ce sans distinctions entre les êtres que nous chérissons et ceux qui servent à l’élevage. Il serait donc injuste et mal de distinguer les animaux que l’on peut élever de ceux qui ne doivent pas l’être, et de les exploiter par la suite. Elle évoque ensuite la non-nécessité de manger de la viande en se basant sur des études, et que donc il n’est pas moralement justifiable de consommer de la viande. Le fait de se référer à des faits scientifiques pourrait justifier l’affirmation, mais elle ne nomme aucune recherche. On manque donc d’informations pour juger de la crédibilité de l’argument. De plus, elle rappelle que la consommation de viande est mal car elle est plutôt néfaste pour l’être humain et pour son environnement, car elle pollue et créer des problèmes de santé. Il est donc injustifié de consommer de la viande si ce n’est pas nécessaire et que l’impact sur l’homme est plutôt négatif. L’argumentation est en général suffisante dans ce cas.

Quelques arguments m’ont un peu titillé dans l’argumentaire de Mme Patou-Mathis. L’argument de celle-ci au sujet de la psychose sociale que nous traversons est le premier à m’avoir troublé. Je crois d’abord que de limiter les mouvements animalistes et végétarien à une

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