La Suprématie de la constitution
Dissertation : La Suprématie de la constitution. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bree145 • 27 Janvier 2018 • Dissertation • 2 058 Mots (9 Pages) • 642 Vues
II - Analyse de la croissance économique
A - Analyse de la croissance économique de 1960 à 1990
Pendant la première décennie succédant son "indépendance (1960), le Gabon a connu une croissance économique forte et stable, d’environ 7,5% en moyenne de 1960 à 1972. Cette croissance était essentiellement portée par les secteurs forestier, minier (manganèse et uranium) et pétrolier, qui étaient les priorités de l’Etat en raison de leur apport en devises. Cette expansion régulière s’est accompagnée de changements structurels importants. La valeur ajoutée des industries extractives qui était de 15,4% entre 1960 et 1965 passa à 29,2% entre 1965 et 1972. L’agriculture qui contribuait pour 15% de la valeur ajoutée au cours de la période 1960-1965, ne représentait plus que 8% au cours de la période 1966-1972. La baisse de la valeur ajoutée agricole fut le résultat de la diminution de la main-d’œuvre consécutive à l’exode vers les chantiers forestiers et miniers en développement ; le faible niveau des prix à la production et ; l’insuffisance des infrastructures (les dépenses d’investissement dans le secteur agricole représentaient moins de 1% des dépenses totales d’équipements durant la période). La contribution de l’industrie dominée par les BTP et la manufacture légère était stable autour de 14% entre 1965 et 1972 tandis que le secteur tertiaire dominé par le commerce et les activités de transport représentaient 7,9% du PIB entre 1965 et 1972.
Evolution du PIB du Gabon 1960-1992
Source: FMI et Autorités Nationales
A partir des années 1970, la hausse du prix international du pétrole (+ 165% entre 1970 et 1976) et le doublement de la production gabonaise de pétrole (de 5,4 millions de tonnes en 1970 à 11,3 millions de tonnes en 1976) ont contribué à une forte et rapide hausse du revenu réel qui a quasiment doublé entre 1972 et 1985 passant de 706 millions de francs CFA à 1.356 milliards de francs CFA. Il résulte de cette flambée des cours du pétrole une politique salariale généreuse dans les secteurs public et parapublic. Le salaire minimum légal (SMIG) a triplé entre 1973 et 1977, et doublé entre 1979 et 1984. En conséquence, le salaire moyen dans la fonction publique gabonaise fut trois fois supérieur à celui du Congo et deux fois et demi supérieur à celui du Cameroun.
Le Gabon possède le quart des réserves mondiales de manganèse, estimées à 200 millions de tonnes. Au cours de l'année 1980, il a été produit 2 163 000 tonnes de minerai représentant une valeur de 30 500 000 000 de FCFA donnant à ce produit la deuxième place parmi les sources de la croissance économique. Le pays possède également le plus grand gisement de fer non encore exploité au monde et a le potentiel nécessaire pour produire jusqu’à 15% du niobium mondial. L'exploitation de plusieurs gisements d'uranium a rapporté 25 300 000 000 de FCFA pour l'exportation de 133 518 tonnes en 1980. D’autres ressources minières existent, parmi lesquelles : l’or, le fer, le phosphate, le zinc, le plomb et les diamants très répandus sur toute l’étendue du territoire.
Jusqu'en 1969, la foret constituait la richesse essentielle du Gabon et venait au tout premier rang d'exportation. Depuis lors le bois a perdu sa première place dans la structure des exportations au profit du pétrole et du manganèse. Toutefois, en 1980, un relèvement important des prix de l'Okoumé a permis une augmentation de la commercialisation des bois en grume. L'agriculture, la pèche et l'élevage sont relégués au dernier plan en terme de contribution au PIB du Gabon après les composantes des secteurs secondaire et tertiaire comme le montre les diagrammes suivant:
En 1986, les prix internationaux du pétrole, qui avaient crus en moyenne de 4% par an entre 1983 et 1985, chutèrent de 50%. Ce déclin brutal des prix du pétrole conduisit à une chute de 4% du PIB réel par habitant en 1986 et de 19% en 1987. Entre 1989 et 1993, le PIB par tête s’accru en moyenne de 4% par an grâce à la reprise de la production pétrolière, notamment avec l’exploitation off-shore de Rabi-Kounga qui représente la source la plus importante des réserves prouvées du Gabon. Cependant, la reprise de la croissance, tirée par l’exploitation de Rabi-Kounga, ne fut pas suffisante pour inverser la tendance à la baisse du produit national auquel le Gabon a dû faire face en 1986-87. Le PIB par habitant en 1993 était d’environ 4.590 dollars US, soit 11% en dessous du niveau de 1985 ou encore 37% en dessous du niveau de 1977. En moyenne, entre 1986 et 1993, le PIB par habitant a diminué à un taux de 1% par an. Les effets induits par le contre-choc pétrolier de 1986 ont perduré jusqu’en 1993, et ont souligné la fragilité et la vulnérabilité de l’économie gabonaise aux chocs externes, tout en mettant en avant le besoin de diversification économique du pays. La chute du produit par habitant fut accentuée par l’abrupte phase d’ajustement budgétaire qui suivit la crise de 1986. En effet, la chute des prix du pétrole provoqua une forte contraction des recettes budgétaires qui poussèrent le Gabon vers l’ajustement structurel. Entre 1986 et 1993, le Gabon a connu plusieurs plans d’ajustements structurels soutenus par le FMI. Les politiques économiques élaborées dans le cadre des programmes d’ajustements furent essentiellement caractérisées par d’importantes coupes dans les dépenses budgétaires d’investissement. Le budget d’investissement de l’Etat fut divisé par 3, entre 1985 et 1987, et la part de l’investissement public dans le PIB passa de 29% en 1985 à 17% en 1993. La contraction de l’investissement public a conduit à une réduction substantielle du PIB non pétrolier.
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