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Théorie de finance de marché

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Par   •  27 Janvier 2019  •  Cours  •  7 516 Mots (31 Pages)  •  624 Vues

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  1. La finance standard et la finance comportementale.

La deuxième partie est dédiée à l’analyse de quelques distinctions et singularités concernant les courants théoriques qui ont essayé d’apporter des éléments de réponse à la problématique relative à la manière par laquelle les décideurs à l’instar des gérants de portefeuille formulent leurs décisions d’investissement sur le marché financier, principalement le courant de la finance standard et le courant de la finance comportementale.

  1. La finance standard:

La finance standard est un courant de recherche qui remonte au début du 20ème siècle puisque les travaux pionniers relevant de ce courant s’appuient sur les contributions de Louis Bachelier en 1900. Selon Walter (1996), « les racines de la finance standard sont bien plus anciennes que les travaux de Markowtiz puisque c’est Louis Bachelier qui, en 1990, dans une thèse de mathématiques réalisé sous la direction d’Henri Poincaré, propose le premier l’intuition qui fondera le paradigme de la finance standard »[1].

Dans sa thèse présentée en 1900, Louis Bachelier[2]propose un cadre théorique permettant de modéliser le hasard boursier en réponse au constat fait sur les cours boursiers fluctuant selon « une marché aléatoire » où un nombre infini de factures et d’aléas influencent les fluctuations boursières rendant, par ricochet, la prédiction de l’évolution des prix des actions en bourse impossible.

Les contributions de Bachelier ont été repris à partir de l’année 1950 par les auteurs de l’école de Chicago[3]: (Harry Markowitz, Eugene Fama, Merton Miller, William Sharpe, etc.). A partir de l’ensemble de ces différentes contributions, l’approche standard a pu développer des modèles mathématiques d’évaluation des actifs (formule du CAPM[4] de Markowitz en 1952 et de Sharpe en 1964,  formule Black-Scholes, théorème Modigliani-Miller)[5] permettant au niveau microéconomique d’atteindre les équilibres sur les marchés financiers de façon à ce que les agents à l’équilibre atteignent leur optimum avec des portefeuilles qui maximisent le couple rentabilité-risque (décision rationnelle en univers risqué[6]) et d’atteindre au niveau macroéconomique une meilleure allocation des ressources et une adéquation parfaite entre les prix de marché et les valeurs fondamentales en fonction des informations disponibles (efficience des prix)[7].

La finance standard est axée sur trois principales hypothèses :

  • l’hypothèse de la rationalité parfaite basée sur les axiomes de Savage ou de Von Neumann Morgenstern[8] qui représente l’agent économique comme étant un être parfaitement rationnel, doté de facultés « hors du commun », maîtrisant complètement l’environnement dans lequel il agit et capable d’anticiper de manière rationnelle le futur.
  • L’hypothèse de l’arbitrage efficace et sans risque. Notons à cet égard que l’arbitrage est une opération qui consiste à prendre des positions afin de profiter des déséquilibres observés dans les prix d’actifs et causés par la présence d’agents irrationnels[9]. Pour Friedman, (1953)[10] : « les opérations d’arbitrage sont sans risque et tendent à ramener les prix à leur valeur d’équilibre ».
  • l’hypothèse de l’efficience des marchés financiers selon la définition donnée par Fama (1970) [11]: «  représente une situation où les prix des actifs financiers reflètent toute  l’information disponible ». Autrement dit, le prix des actifs financiers est toujours égale à sa valeur théorique (ou fondamentale) soit du fait de la rationalité des investisseurs, soit en vertu des arbitrages qui feraient disparaître toute anomalie de prix.

Notons que la finance standard a constitué le paradigme dominant[12] du champ de la finance depuis le début du 20ème siècle (les années cinquante) jusqu’au début des années quatre-vingt. Jusqu’aux années soixante-dix, la majorité des études empiriques plaidaient en faveur de la des propos de la finance standard et de la théorie d’efficience des marchés avant que cette  théorie ne se heurte à ses premières critiques[13]. Jensen (1978) affirme:  “I believe there is no proposition in economics which has more solid empirical evidence supporting it than the Efficient Market Hypothesis[14]”. Autrement dit, « aucune autre proposition en science économique n’a de plus solides fondements empiriques que celle de l’hypothèse d’efficience des marchés».

2-2-  La finance comportementale :

Le courant de la finance comportementale se définit avant tout par son opposition aux hypothèses de la finance standard[15]. Il s’est développé suite aux résultats des travaux[16] constatant les insuffisances de la théorie de la finance standard et en réponse aux anomalies redondantes constatées sur les marchés financiers (Shiller, 2000).                                                                     Les premiers travaux effectués dans ce sens remontent aux années soixante-dix avec des contributions de professeurs de finance et de psychologues[17] à savoir : Hersh Shefrin, Robert Schiller, Werner De Bondt, Richard Thaler, Daniel Kahneman et Amos Tversky, etc. Ces chercheurs se sont intéressés dans un premier lieu à l’étude des comportements des individus et des mouvements du marché financier sans parti pris théorique[18].                                                           Ces premiers travaux ont constitué les prémisses d’autres contributions et études qui ont émergé par la suite (Jagadeesh et Titam 1993, Shefrin et Statman 2000, Shiller 2000, Broihanne et al 2004, Aktas 2004, Mangot 2005, Norden 2006, Schinckus 2009, etc.) et qui ont confirmé les manquements des hypothèses du courant de la finance classique que nous résumons comme suit :

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