La mesure de la performance des entreprises de l'ESS
Synthèse : La mesure de la performance des entreprises de l'ESS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pierre Mendras • 17 Décembre 2020 • Synthèse • 4 994 Mots (20 Pages) • 510 Vues
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Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire - ESS ?
L’ESS propose une pratique économique qui ne se borne pas à la seule économie.
En effet, ce qui importe en tout premier lieu, c’est d’avoir un impact positif, de faire du bien pour la société, pour la planète, pour les consommateurs et pour les travailleurs ou adhérents.
L’entité qui pratique une économie sociale et solidaire peut prendre plusieurs formes : une coopérative, une association, une mutuelle, une entreprise sociale, etc. Chaque fois les buts et les moyens sont différents mais l’esprit reste le même; il s’agit de faire passer, ses valeurs avant “la valeur”.
L’ESS, c’est 150 ans d’histoire et pourtant elle n’a le vent en poupe que depuis quelques années.
Aujourd’hui, l’ESS est un pilier dans l’environnement économique du pays, il représente 10% du PIB et près de 14% de l'emploi salarié en moyenne national.
Il est évident que de par sa popularité nouvelle, l’ESS est actuellement au cœur de nombreux débats, sans compter qu'elle impulse des changements à diverses échelles. C'est d'ailleurs grâce à cette multiplication des prises de conscience individuelles et collectives que l'on peut espérer la voir devenir une alternative concrète et pertinente au système capitaliste dans lequel nous vivons, mais là n’est pas notre sujet.
Les différentes lectures que nous avons sélectionnées traitent toutes de la question de l’ESS au sein de notre économie, mais surtout et majoritairement du thème sélectionné par notre groupe : “la mesure de la performance des entreprises de l’ESS”.
Un sujet très intéressant de par son fond et sa forme, qui est source d’inspiration pour de nombreux auteurs.
D’ailleurs, si nous devions problématiser ce thème, nous pourrions nous poser la question suivante : l’ESS est-elle une source de performances multiples et diverses à l’origine d’un écosystème vertueux pour l'individu, la société et l'environnement ?
Pour y répondre, nous analyserons dans un premier temps, ce que sont les Entreprises de l’ESS, au travers des définitions de l’ESS données par les différents auteurs étudiés.
Dans un second temps, nous découvrirons que les entreprises de l’ESS sont des entreprises hybrides qui mêlent à la fois deux performances distinctes :
performance sociétale et performance financière.
1/ Les entreprises de l’ESS, …
Au fil des années, les termes « entreprise » et « entreprendre » ont vu leurs significations changer. Leurs sens consistaient à évoquer dans un premier temps celui de la chasse avec des hommes entreprenants et téméraires. On y ajoutait une connotation de risques également et par la suite, le sens d’un accord avec autrui. Avec les siècles, l’entreprise représente à la fois un projet et sa réalisation. Le propre de l’entreprise deviendra et sera reconnu comme une évaluation de la production et du travail en argent des siècles plus tard.
Dans “L’association au risque de l’entreprise”, Jean-François Draperi formule cette hypothèse “Étymologiquement comme historiquement, l’entreprise est synonyme de prise de risque.” La signification du risque, parallèlement aux termes “entreprises” et “entreprendre” a également évolué. Le risque devient la possibilité d’être exposé à un danger pour parvenir à un résultat. La vision négative du risque diminue pour laisser place à une vision plus positive. Sous cet angle, l'entrepreneur est celui qui va transformer le risque en calcul. L’analyse va se développer parallèlement au changement de perception du risque. En parallèle, répondre aux appels d’offres publics est devenu un art et on assiste à une démocratisation des faillites et des banqueroutes comme partie intégrante du système de l’entreprise.Des guildes vont se développer afin de réduire le risque et permettre aux individus de réduire leurs risques.
Poursuivons la reprise des propos de Jean-François Draperi dans “ L’association au risque de l’entreprise” et la revue internationale de l'économie sociale : “... l’entreprise est synonyme de prise de risque. Au contraire, l’association, entendue comme groupement de personnes et non au sens juridique, est historiquement fondée pour prévenir et réduire des risques.”
Association et Entreprise ont des significations différentes en fonction des personnes et en fonction de leur rapport avec l’économie ainsi qu’à la société. L’étymologie de ces deux entités a évolué avec le temps et nous en apprend d’avantage sur la perception qu'avaient les populations concernant les entreprises ainsi que les entrepreneurs. On trouve une tradition « associationniste », née en grande partie au XIXe siècle, qu’on retrouve dans les coopératives, les mutuelles et une partie des associations, par laquelle des communautés agissent pour trouver une solution à un problème auquel leurs membres sont confrontés. Ces organisations sont majoritairement dans la sphère marchande.
Cette tradition se poursuit au sein des grandes associations employeurs ainsi que dans les fondations.
Au cours des vingt dernières années, on assiste à une inflation du qualificatif social ou solidaire pour qualifier l’entreprise, l’économie ou la responsabilité.
Le débat sur l’entreprise sociale n’est pas nouveau, mais prend une dimension plus radicale et plus polarisée avec les débats contemporains sur l’entreprise, sur les modes renouvelés de production et de gouvernance de biens et services sociaux en lieu et place des acteurs publics, et sur la diffusion de normes managériales issues du secteur privé lucratif.
Certaines organisations de l’économie sociale et solidaire sont totalement insérées dans le marché et sont en concurrence frontale avec les sociétés de capitaux, tout en portant des valeurs de coopération et de solidarité. D’autres, à l’autre extrême du spectre, sont liées à l’État social et dépendent étroitement des financements assurés par la sphère publique, en contrepartie des missions de service public qui leur sont déléguées. L’ESS regroupe également des initiatives qui s’inscrivent plutôt dans une logique caritative, par lesquelles des individus ou groupes s’efforcent d’améliorer le sort d’autres personnes. Entre les deux, de multiples organisations produisent des biens dont l’utilité sociale est reconnue par les pouvoirs publics et bénéficient, à ce titre, de ressources hybrides afin de délivrer leurs services à des prix réduits, au bénéfice de tous, ou pour faciliter l’accès des publics les moins solvables.
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