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La dette en france

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Par   •  23 Mars 2022  •  Dissertation  •  4 726 Mots (19 Pages)  •  326 Vues

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Dans une tribune du journal les échos du 22 septembre 2021 Xavier Bertrand déclare que « Macron est le président de la dette ». En effet, suite à la récession économique provoquée par la pandémie de Covid 19, l’Etat n’a eu de cesse de creuser le déficit pour relancer l’économie. La dette publique française, déjà conséquente pour des causes structurelles, s’élève aujourd’hui à près de 2798 milliards d’euros, soit 116.2% du PIB, un record absolu pour l’économie française. Comment et surtout pourquoi une telle somme ?

Il convient tout d’abord de définir la dette. Cette somme empruntée par un débiteur à un créancier peut être privée (propre à un seul agent économique) ou publique, et correspond dans ce cas à l’ensemble des engagements financiers pris sous formes d'emprunts par un État, ses collectivités publiques et les organismes qui en dépendent directement.

La dette publique augmente à chaque fois qu’un déficit public est financé par l’emprunt, le plus souvent par emprunts d’Etat, c’est-à-dire de de titres, essentiellement des obligations, émis sur les marchés ; L’Etat s’engage à rembourser ces obligations, en payant des intérêts, à une date future. Si le déficit est un flux, la dette est un stock et la charge de la dette représente le paiement des intérêts seuls. En France, c’est l’agence France Trésor qui se charge de gérer la dette, qui est majoritairement détenue par des non-résidents.

A l’approche des élections présidentielles, les débats sur la dette publique française s’intensifient, suscitant une série d’interrogations :  La dette est-elle souhaitable ? Est-elle un fardeau qu’il faut chercher à éviter ? Ou, au contraire, est-elle inévitable voire indispensable ?

En effet, dette et croissance sont intrinsèquement liés, car, en période de récession, l’augmentation des dépenses publiques peut avoir un effet positif sur la croissance, dans une logique de relance keynésienne. A ce titre , Bruno Le Maire a par exemple pu dire dans le cadre du plan de relance :que le  remboursement de la dette se fait par la croissance. Concernant la dette française, de nombreux économistes comme Olivier Blanchard s’accordent à dire qu’elle est soutenable et qu’il ne faut pas hésiter à se servir de cet instrument de la politique budgétaire pour “dépenser tout ce qu’on peut pour la protection sanitaire et le soutien à l’économie”

Néanmoins, un trop grand approfondissment de la dette alimenté par des dépenses publiques augmentant plus rapidement que la croissance peut consituer un risque, en cela qu’un endettement trop fort peut diminuer le taux de croissance (théorie de Reinhart et Rogoff) voire précipiter des risques de faillite, comme l’Etat argentin au début des années 2000. Ainsi, la majorité de la dette étant détenue par des capitaux étrangers, il apparait primordial pour un état d’être présenté comme crédible vis à vis de la gestion de ses dépenses publiques pour s’assurer de la soutenabilité de sa dette.

Ainsi, au-delà la conjoncture économique, véritable catalyseur influant à la fois sur le montant et la structure de la dette on peut s’interroger sur les débats autour de son utilisation, en se demandant :

Quels sont les enjeux de la dette aujourd’hui en France ?

Nous ferons tout d’abord un état des lieux de la dette en France, en dressant un panorama historique et actuel de la dette publique française, avant de nous pencher sur les différents débats entourant les solutions préconisées par économistes et personnalités politiques.   

I - Un état des lieux de la dette en France

 

 

A.   L'endettement français : perspective historique

1-Historique de la dette en France

La dette souveraine française a connu de fortes évolutions au XX -ème siècle souvent en lien avec l’augmentation des dépenses militaires, atteignant 237% du PIB en 1921 près de 150% en 1945, pourtant elle n’était alors pas considérée comme une question de premier ordre dans le débat public.

La dette publique devient un sujet central avec sa croissance continue à partir des années 1970, hausse n’étant pas corrélée à une hausse des dépenses militaires mais bien issue de la conjoncture économique. La dette nationale passe ainsi de 15% en 1974 à plus de 96% en 2016. 1974 étant la dernière année où les finances publiques ont dégagé un excédent budgétaire, depuis le solde public est resté négatif peu importe la situation de la conjoncture économique.

Ainsi, si les facteurs conjoncturels expliquent une partie de la dynamique de la dette française, les augmentations significatives de la dette nationale suivant une dégradation de la conjoncture économique, le déficit public explicite également le niveau actuel de dette en France notamment suite à une hausse continuelle des dépenses des administrations publiques, 50 points du PIB en 1990 à 57 en 2016, toujours supérieur aux recettes publiques malgré une constante augmentation de ces dernières, passant de 47 points du PIB français en 1990 à 53 en 2016.

Un poids de la dette en baisse

Ainsi si la dette publique est sujet à une hausse quasi-constante depuis 40 ans, ses taux d’intérêts ont eu connu une forte baisse surtout après 2008 conduisant à une diminution du poids de la dette dans le budget de l'État, en 1978 taux d’intérêt de la dette française de 4,1% pour une dette publique équivalant à 21,2% du PIB alors qu’en 2015 dette publique approchant les 97,6% alors que les taux d’intérêt sont tombés à 2,1%. C’est notamment le fruit de la politique monétaire non conventionnelle«quantitative easing» menée par l’administration Draghi à la BCE et qui visait à relancer la croissance européenne au lendemain de la crise des dettes souveraines de 2010. Ainsi entre 2015 et 2016, la BCE débloque 1000 Milliards € pour racheter des titres privés et publics sur le marché secondaire conduisant à une baisse des taux d’intérêt par une hausse de la demande et dégageant une hausse des prixs des actifs et donc une augmentation des volumes de financement pour les Etats et actifs privés en ayant beneficié.

2-Les créanciers de la dette Française

La dette publique se divise en 2 catégories:

-La dette négociable, obligations et bons du Trésor échangeables sur les marchés financier

-La dette non négociable, les dépôts sur le compte du Trésor des organismes étatique, collectivités et administrations publiques

L’AFT émet trois produits pour financer la dette, qui sont répartis en deux catégories

-Les produits à long terme, les obligations assimilables au trésor (OAT), qui représentent les plus importants en volume, d’une durée de sept à cinquante ans, fixé à taux fixe ou variable.

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