Pourquoi la réparation de la dette qu’a la France envers Haïti depuis la décolonisation représente-t-elle un enjeu considérable pour le pays ?

Pourquoi la réparation de la dette qu’a la France envers Haïti depuis la décolonisation représente-t-elle un enjeu considérable pour le pays ?

Haïti fait face à une crise institutionnelle majeure depuis l’annonce de l’évitement d’un potentiel coup d’État le 7 février dernier. Cette crise s’inscrit dans un contexte de crise économique, le pays étant le plus pauvre et inégalitaire de l’Amérique latine. Haïti a notamment été ruiné par des dettes que le pays a dû s’acquitter envers la France de 1804 à 1950.

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21 ans après la proclamation de l’indépendance d’Haïti, en 1804, la France imposa au pays une dette de 150 millions de francs-or, ce qui correspondait à 300% du PIB de l’île à l’époque. Cette dette fut invoquée pour dédommager les propriétaires français après l’arrêt de l’esclavage, l’île étant alors la principale possession française avec près de 500 000 esclaves en 1791. Cette dette fut trainée par Haïti jusqu’en 1950. Ce modèle de dédommagement des propriétaires d’esclaves, fut par ailleurs réemployé à La Réunion, après l’abolition de l’esclavage en 1848.
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De multiples personnes demandent le remboursement de la dette haïtienne. C'est le cas de l’économiste Thomas Piketty qui souhaite que la France rembourse 28 milliards de dollars. En 2001, Christiane Taubira avait tenté, sans succès, de créer une commission chargée de réfléchir à des compensations pour les descendants d’esclaves. L’empreinte de l’esclavage est toujours importante dans la mesure où les hiérarchies sociales se sont maintenues dans le pays, les descendants des propriétaires d’esclaves étant souvent les élites actuelles.
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Cette réparation financière a toutefois été écartée par les présidents français, François Hollande parlait seulement d’une réparation morale lors de sa venue sur l’île en 2015. Cela a également été mis en place dans les villes françaises ayant joué un rôle dans le commerce triangulaire. Notamment à La Rochelle - Haïti étant parfois qualifié d’”ile rochelaise” - où un musée a été créé en coopération avec Haïti. Cette réparation morale reste toutefois insuffisante, les voix demandant une réparation financière s’élevant de plus en plus. Quelle est votre opinion?

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