Cas promoges GRH
Étude de cas : Cas promoges GRH. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar You nes • 24 Janvier 2016 • Étude de cas • 2 297 Mots (10 Pages) • 4 240 Vues
Quel recrutement pour Promoges ?
En 1992, Lucie Liégois, réunissant autour d’elle une dizaine de professionnels de la gestion, décidait de créer, sous forme associative, un organisme de conseil aux PME aux PME PMI : Promoges.
Diplômée de l’Ecole supérieure de Rouen en 1989, Lucie Liégois avait fait ses premières armes dans le contrôle de gestion, puis dans le commercial au sein de deux filiales d’un grand groupe industriel français. Ce passage dans l’industrie ne l’avait pas pour autant éloignée du projet de développer une activité où elle pourrait mieux exprimer son « enthousiasme créatif » et justifier ses options « alternatives »
L’objet de Promoges était, et demeure encore aujourd’hui, de fournir aux futurs chefs d’entreprise (petites entreprises) un accompagnement à la création d’entreprise, un suivi au démarrage d’activités et une formation des créateurs à la gestion. L’orientation prise à l’époque affirmait une priorité pour le secteur de l’économie sociale. Au démarrage de l’affaire, Lucie Liègois, en tant que directrice, était la seule salariée permanente de Promoges et devait assurer l’ensemble des tâches inhérentes aux activités de l’association.00
L’évolution importante de la création d’entreprises dans la période 1990-96, conjuguée au dynamisme de Lucie Liègois et de s membres du conseil d’administration devait permettre à Promoges de développer rapidement ses activités dans un domaine où la concurrence était particulièrement vigoureuse. Le chiffre d’affaires passera de 800.000 francs l’année de sa création à 3 250 000 francs en 1988. Sur cette même période, le nombre de salariés de Promoges passera de un à cinq. Bien implantée dans deux départements de l’Ouest et fédérée depuis 1994 au réseau national de la FNCOGA, l’association vivait, depuis plus d’un an, les difficultés de sa croissance, où la fidélité aux principes fondateurs s’opposait parfois à l’âpreté du combat pour la survie dans un univers concurrentiel.
Etabli selon un principe de partenariat dynamique, le mode de fonctionnement de Promoges est très participatif. L’équipe de permanents, constituée peu à peu, est constamment associé&e aux décisions prises par Lucie Liègois et le conseil d’administration.
A l’origine de la création de Promoges, Lucie Liègois a su s’entourer d’une petite équipe de permanents acquis au projet d’entreprise et qui lui reconnaissent pleinement le statut de directrice.
Elle bénéficie également de la confiance totale d’un conseil d’administration dont les membres lui apportent le soutien de certains réseaux professionnels.
A quelques reprises Lucie Liègois avait évoqué sur le ton de la confidence et de la plaisanterie l’éventualité de son départ de Promoges, estimant qu’une nouvelle aventure professionnelle finirait bien par la tenter. Alors que rien de bien précis n’avait permis à ce jour de confirmer cette intention, elle avisa brutalement, dans les derniers jours de 1998, le président du conseil d’administration de sa décision de quitter son poste de directrice de Promoges.
En effet, un des anciens dirigeants de l’entreprise où elle fait ses débuts professionnels, lui proposait des responsabilités importantes dans une nouvelle affaire.
Sans susciter tout à fait un véritable vent de panique, l’annonce de ce départ, jugé précipité et prématuré, jeta le trouble au sein de l’équipe et du conseil d’administration. Pour avoir atteint un certain régime de croisière, Promoges était loin de se trouver encore dans une situation économique et opérationnelle capable de garantir son statut et sa pérennité.
Aucunement préparé à vivre une telle situation, le conseil d’administration qui ne pouvait s’opposer au départ de Lucie Liègois, avait peu de temps pour régler sa succession..
Fallait-il envisager un recrutement externe ou favoriser une promotion interne en encourageant l’équipe à proposer un candidat à la direction ?
Le président du conseil d’administration estimait qu’en six semaines l’oiseau rare serait très difficile à trouver sur le marché du travail, mais que le conseil ne pouvait se résoudre à retenir d’emblée une solution interne.
Lors d’une réunion exceptionnelle du conseil d’administration, où l’équipe de permanents fut invitée comme à l’accoutumée, le départ de Lucie Liègois fut au centre des débats.
Au terme d’une discussion assez animée où, pour la première fois l’équipe de permanents paraissait s’opposer à certaines positions du conseil, le président proposa de mener parallèlement à l’expression d’une candidature interne, un recrutement externe.
A la fin de la séance, alors que la discussion sur le remplacement de Lucie Liègois avait laissé la place à d’autres préoccupations, l’un des permanents, Christian Vallade, parlant au nom de l’équipe, souhaita que soit affirmée, par le conseil, la priorité au recrutement interne et précisa que le candidat de l’équipe serait Michel Chevalier.
Le président ne souhaitant pas reprendre la discussion sur le sujet répéta simplement les termes de la décision en précisant que l’équipe de permanents serait informée tout au long de la procédure, pour laquelle Lucie Liègois et lui-même étaient mandatés par le CA.
Une semaine après cette réunion, on pouvait lire cet encart dans la presse régionale :
Promoges, réseau FNCOGA recherche son directeur général. Sous l’autorité du conseil d’administration, le DG est responsable de la mise en place du plan de développement de Promoges et de l’animation d’une équipe de quatre permanents. Il est l’interlocuteur privilégié des partenaires extérieurs (administrations, collectivités territoriales, réseau…) dans les fonctions de commercial et de relations publiques. Agé(e) de 30 à 35 ans, le candidat –de formation supérieure, fortement motivé- dispose d’une expérience réussie acquise à ce même niveau de responsabilité et possède une bonne connaissance du secteur de l’économie sociale. Poste à pourvoir très rapidement. Envoyer CV et prétentions à Promoges, Nantes
Immédiatement après la parution de l’offre d’emploi dans la presse, le président du CA reçut un appel téléphonique de Christian Vallade qui insista pour qu’il reçoive l’équipe de permanents, en compagnie de Lucie Liègois, dans les 48 heures.
Au cours d’un entretien relativement tendu, Michel Chevalier confirma son intention et présenta officiellement sa candidature au poste de direction, faisant valoir son ancienneté (il avait été le premier collaborateur recruté par Lucie Liègois, dés la fin de 1993) ses compétences techniques, enfin son souci de voir se pérenniser l’esprit d’équipe qu’avait su développer Lucie Liègois.
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