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Marsa Maroc, l'état a-t-il perdu 2 milliards de dirhams dans l'IPO?

Chronologie : Marsa Maroc, l'état a-t-il perdu 2 milliards de dirhams dans l'IPO?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2017  •  Chronologie  •  2 820 Mots (12 Pages)  •  949 Vues

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Polémique Marsa Maroc. L’état a-t-il perdu 2 milliards de dirhams dans l’IPO

La valorisation initiale de l’entreprise publique Marsa Maroc avant son introduction en bourse est au centre d’une polémique. Le député Omar Balafrej de la FGD a adressé une question dans ce sens au ministre des finances Mohamed Boussaid et il estime les pertes à hauteur de 2 milliards de dirhams.

Le 30 janvier dernier, Omar Balafrej, député de la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD) a adressé une question écrite au ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaid. Publié sur son blog, la question du nouveau parlementaire concerne la dernière opération de privatisation de l’état marocain, en l’occurrence l’entreprise Marsa Maroc.

L’état avait en effet cédé en juillet dernier 40% du capital de l’entreprise, soit 29,3 millions d’actions ont été émises sur le marché boursier. Le prix d’introduction a été fixé à 65 dirhams et l’opération avait rapporté à l’état un peu plus de 1,9 milliard de dirhams. Six mois après, la valeur a plus que doublé et s’échange en ce début du mois de février autour de 135 dirhams.

Envolée suspecte

Une envolée qui a suscité les soupçons du député Omar Balafrej, et de son entourage. « C’est des citoyens qui travaillent dans la finance qui nous ont mis sur cette piste. La hausse de 100% en si peu de temps n’est pas anodine, d’autant plus que c’est un secteur très classique », suspecte l’élu de la FGD. Avant d’expliquer que « Le comportement boursier de Marsa Maroc est inhabituel. Ce genre de performance est observé dans le cas des entreprises innovantes comme Google ou celles qui lui ressemblent ».

Dans sa question adressée à Mohamed Boussaid, le député de la FGD l’interpelle sur la valorisation initiale de la société. « Les éléments actuels renvoient vers une mauvaise valorisation initiale de l’entreprise, où bien il y a eu un problème par rapport aux éléments fournis pour l’élaboration du Business Plan », martèle Balafrej.

Conséquence de cette situation : un manque à gagner pour les caisses de l’état qui est évalué à hauteur de 2 milliards de dirhams. « C’est un très gros montant que nous pouvons mettre ailleurs, ça nous permettra de construire des écoles par exemples », suggère le député.

Du coté du ministère de l’économie et des finances, on réfute toutes manœuvres visant à « brader » les 40% de l‘entreprise publique. Une source autorisée au sein du département ministériel a expliqué à Medias24 toute la procédure d’une privatisation, dans l’objectif de lever le doute. « La procédure est très clair. Nous préparons un schéma de transfert et nous procédons à l’évaluation de l’entreprise, avec nos partenaires, sur des bases scientifiques et financières avant de lancer l’introduction », explique notre source au département de Boussaid.

La Méthode DCF pour valoriser

C’est la direction des établissements publics et de la privatisation au ministère de l’économie et des finances qui a chapeauté toute la procédure de privatisation, en partenariat avec les conseillés choisis pour cette opération. Mais avant d’aller affronter le marché, le dossier Marsa Maroc devait passer par deux entités au sein du département ministériel. Il s’agit de l’organisme d’évaluation et de l’organisme de transfert.

« Pour rappelle, l’organisme d’évaluation est présidé par le Wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, et d’autres imminentes personnalités du monde de la finance. Cette entité a accepté la valorisation que nous lui avons présenté », lance notre interlocuteur au ministère des finances avec l’objectif d’accorder plus de crédit à la procédure.

La valorisation préparée par Attijari Finance Corp (AFC), filiale d’Attijariwafa Bank s’est basée sur une méthode adoptée dans toutes les IPO ou presque. « Nos conseillers ont fait leur travaille conformément aux pratiques utilisés dans le monde entier et nous avons confiance dans leur compétence », se défend notre source ministérielle.

Dans le détail, la méthode des multiples boursiers et la méthode des transactions comparables, n’ont pas été retenus pour des raisons techniques. C’est donc la fameuse méthode d’actualisation des flux de trésorerie futurs, connue sous le nom de Discounted Cash Flow ou DCF, qui est retenu.

« La méthode DCF est communément reconnue comme étant la méthode d’évaluation fondamentale des sociétés. La méthode d’actualisation des flux de trésorerie futurs est la méthode qui a été privilégiée pour valoriser Marsa Maroc », pouvait-on lire sur la note d’information de l’introduction. La valorisation, basée donc intégralement sur le DCF a fait ressortir un prix de l’action à 68,5 dirhams. Et finalement, le prix qui a été convenu est de 65 dirhams, soit une décote de 5%.

Convaincre les instituts

Sauf que le député de la FGD ne semble pas convaincu par les éléments fournis sur la note d’information. « La valorisation a été effectuée sur la base des éléments fournis par Marsa Maroc comme le business plan et les prévisions de croissance », argumente-t-il.

Du coté du spécialiste de l’exploitation des ports, on prône la véracité des éléments et la bonne foie. « Nous avons préparé le Business Plan quelques mois avant la publication de la note d’information. Nous avons présenté une image sincère de notre entreprise et nous avons fournis en notre âme et conscience des éléments que nos avons jugés bons et que nous estimions réalisables au moment de l’élaboration du document », se défend une source autorisée chez Marsa Maroc.  

D’ailleurs, pour tâter le terrain et voir à quel point la note d’information et le business plan sont attrayants, le département de Mohamed Boussaid avait organisé un road show. L’objectif était de convaincre les investisseurs institutionnels pour entrer dans le tour de table de Marsa Maroc. « C’est aussi pour mettre les petits porteurs en confiance et pour accorder au tour de table de Marsa Maroc une stabilisation temporelle », précise un analyste financier.

Le projet a été présenté à presque tous les investisseurs institutionnels. « Ça nous a aussi permis de jauger l’attractivité de la valeur et d’évaluer son potentiel », nous raconte notre source. Le 4 juillet, soit quelques jours avant l’introduction, un pacte d’actionnaire est signé entre Mohamed Boussaid et la CMR, la RCAR et Wafa Assurance. Les trois investisseurs ont acheté chacun 3,33% du capital contre un siège au Conseil de surveillance qu’ils vont garder pour une durée déterminée de 15 années.

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