Fond de pension norvégien
Étude de cas : Fond de pension norvégien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lupita91 • 19 Avril 2018 • Étude de cas • 1 201 Mots (5 Pages) • 479 Vues
Un fond souverain est une structure d’investissement détenue ou contrôlée par un Etat, afin d’investir des fonds publics dans les actifs étrangers avec un horizon moyen-long terme. Apparus dans les années 1950, ils connaissent depuis une quinzaine d’années une croissance exponentielle. A l’heure où les investissements de court terme semblent être la norme sur le marché financier, nos besoins en capitaux de long terme n’ont cessé d’augmenter puisque près de 100 000 milliards de dollars sont nécessaires d’ici 2030-2040 pour lutter contre le réchauffement climatique. Face à ce constat alarmant, le fond souverain norvégien tente d’imposer un modèle iconoclaste en inscrivant au cœur de sa stratégie le principe d’équité intergénérationnelle et d’investissement responsable. Le fond doit faire face à deux problèmes, premièrement, il doit tenter de résoudre la difficile équation entre rendements financiers et développement durable et deuxièmement, convaincre les entreprises de laisser le paradigme business as usual (Friedman) de côté. Au cours de cette analyse, il sera question de voir comment la Norvège est parvenue à établir une vision de long terme dans sa stratégie d’investissement et a fortiori comment le fond est devenu un investisseur engagé. Enfin, dans une deuxième partie, il s’agira de voir comment le fond peut aller plus loin dans sa démarche en entraînant avec lui les autres fonds souverains à investir de manière responsable et durable. Avant de poursuivre dans l’analyse, il est important de rappeler que le fond souverain norvégien (The Government Pension Fund Global ou GPFG) est actuellement l’un des plus importants investisseurs au monde en détenant 1,3 % de la capitalisation boursière mondiale2. Crée en 1990, sous le nom de Petroleum Fund of Norway, le fond collecte les revenus tirés de son exploitation pétrolière et gazière dans le but « d’assurer la prospérité des générations présentes et futures en maximisant son couple rendement-risque à long terme, ceci étant conditionné à un développement durable économique, social, environnemental, sur un marché financier équilibré et sain ». Le Ministère des Finances est responsable du fond en définissant les axes stratégiques, sous le contrôle du parlement. Depuis 1997, le Ministère délègue la gestion du fond à un service spécifique de la Banque Centrale de la Norvège (Norges Bank Investment Management ou NBIM). Depuis 2004, le gouvernement a établit des lignes directrices éthiques avec la création d’un comité. Ce comité est en charge d’évaluer les entreprises et d’en exclure si elles ne respectent pas certains critères tels que les droits de l’Homme (Wall Mart en 2006), l’armement (notamment nucléaires: Safran, Airbus et Boeing exclus depuis 2005), le tabac (Philip Morris en 2009), ou encore le changement climatique (Rio Tinto en 2008).
La mission principale du fond souverain est de transférer la richesse aux générations futures, étant donné que la Norvège, producteur de pétrole, doit faire face à niveau élevé d'exposition sur les marchés des combustibles fossiles puisque cette ressource n’est pas durable. Pour sécuriser les besoins des générations futures, le GPFG décide d’investir à long terme et de manière responsable. Cette vision repose sur le principe d’équité intergénérationnel qui est au cœur de la définition du développement durable. D’après le rapport Brundtland, le développement durable doit répondre « aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Comme le montre Bansal et DesJardine dans leur article,« sustainability obliges firmes to make intertemporal trade-offs to safeguard intergenerational equity». La NBIM s'inscrit dans cette logique et consent que la profitabilité et le développement durable peuvent aller de pair même si cela implique de faire des compromis à court terme. Quels sont les compromis que le GPFG est près à faire ? Comme il a été mentionné ci-dessus, le fond s’est doté d’une charte éthique écartant ainsi certaines entreprises. Par exemple, le fond a banni le secteur du tabac dans
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