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Conclusion de La France coloniale sans fard ni dénis de J-P.Rioux

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Par   •  17 Mars 2020  •  Synthèse  •  1 695 Mots (7 Pages)  •  435 Vues

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CONCLUSION 

Fiche de lecture de 3 chapitres de La France coloniale sans fard ni déni de Jean-Pierre Rioux (André Versaille éditeur, 2011).

  • L’Algérie, cœur et symbole de l’aventure coloniale Française (p101-p110)

Une colonisation erratique et toujours hésitante

   La conquête d’Alger en 1830 relève d’un problème de politique intérieure. Charles X tente vainement, par cette conquête déjà hésitante, de redorer l’image de son régime pour calmer « l’ardeur romantique et plébéienne » (p101) de ses opposants politiques.

   À la chute de ce dernier la même année, la monarchie de Juillet apporte une réponse dilatoire aux problèmes posés par cette conquête. Aux violences des premières résistances indigènes répondit la violence de la répression opérée par l’armée Française. Ainsi, « Ce fut atroce d’emblée »  (p102). À Paris colonistes et anticolonistes s’opposent, tandis que l’échec sanglant de la révolte sainte D’Abd el Kader durant les années 1840, ruine pour longtemps tout espoir d’État algérien, et accroît la perplexité française. Le territoire algérien est alors partagé entre les militaires des bureaux arabes respectueux des indigènes et des fonctionnaires civils souvent médiocres et mal contrôlés par le pouvoir central.

   À partir de son voyage en 1860, Napoléon III tente l’idée st simonienne du royaume arabe où se mélangerait la civilisation occidentale, un droit éclairé et émancipateur et un certain orientalisme. Cependant, les insurrections Kabyle de 1857 et 1871 figent le « face-à-face sans espoir » (p103) entre indigènes et colons.

   La III République décide (enfin) de mener une véritable politique coloniale en Algérie. La France n’ayant pas les moyens humains de peupler l’Algérie, la moitié des colons étant étrangers (Espagne, Italie et Malte surtout), elle fut un échec. Elle accélère, de plus, la dépossession foncière au profit des colons, et met ainsi définitivement en place la hiérarchie sociale algérienne : Le colon domine, le musulman est dominé.        

   Parallèlement, suite au métissage des populations européennes, se crée une singulière société coloniale, celle des Européens d’Algérie, à la culture « plus folklorique qu’authentique » (p105). La haine et le mépris de l’indigène en sont inhérents et entretiennent la violence, sociale, ethnique et religieuse, entre les 2 communautés. L’équitable partage du sang, entre colons et indigènes, lors des 2 guerres mondiales, fait 2 fois croire à un renouveau qui rapidement sera déçu.

   Enfin, en 1945, la réalité du monde nouveau né de la guerre  ébranle la société algérienne et prépare son explosion, alors que sur place, l’immobilisme, culturel et politique, prime. La révolution économique et urbaine importée de métropole en Algérie par les algériens travaillant en métropole et l’échec démographique de la colonisation en sont les causes principales.

   (L’Algérie resta, malgré ses 3 départements, sous un régime d’exception où rien ne fut démocratiquement expliqué aux français sur ce qu’on y faisait pourtant en leur nom.)

Le drame final

   La « longue histoire d’amour impuissant et de haine inexpiable » (p109) entre la France et l’Algérie, prends fin sous l’action d’une minorité militante, via leur outil politique et leur outil militaire : le FLN et l’ALN. Malgré une défaite militaire quasi totale, l’impuissance politique française et une action extérieure extrêmement efficace de cette minorité, conduisent progressivement de Gaulle à admettre et à faire admettre le FLN, comme le seul interlocuteur valable dans les négociations qui conduirent à l’indépendance de l’Algérie.

   Néanmoins, cela généra agitation et rébellion parmi l’armée, et surtout parmi les grands perdants de cette indépendance, les Européens d’Algérie, contraints à un rapatriement douloureux en métropole.

   Cette décolonisation brutale laissa d’importantes traces en France, dans son armée, ou parmi ses intellectuels, plus aptes désormais à questionner le pacte républicain, l’État et ses institutions.

  • L’opinion lassée (p159-166)

   Jusqu’en 1962, la colonisation n’a que peu d’audience auprès d’une opinion française eurocentrée voire francocentrée. En effet, les réactions de l’opinion face à elle ne sont étudiées précisément qu’à partir de 1954.

   Malgré des efforts importants et continus, une bienveillante indifférence caractérise globalement les rapports des français avec l’outre mer. De nombreuses réserves quant au fait colonial persistent dans l’opinion qui préférerait exporter des capitaux plutôt qu’hommes et productions. Pour ce dernier, « la France coloniale resterait la France » (p161), le fait colonial n’est vu ici que comme une affirmation supplémentaire de la puissance française.

   Les années 1930 voient la « conscience impériale » (p162) se développée quelque peu mais toujours par francocentrisme, l’Empire étant moins attractif que jamais (sondage IFOP février 1939). L’apport de l’Empire à la métropole lors des 2 guerres mondiales n’a lui aussi que peu changé ce sentiment.

→ Le basculement 

   C’est la guerre d’Algérie qui a, dés 1956, rompu la bienveillant indifférence des français. Tant que sa pacification ne touchait pas la métropole, comme celle d’Indochine, l’indifférence habituelle était de mise. Cependant, avec l’envoi du contingent et le rapprochement de la violence, l’opinion bascule rapidement en faveur d’une paix négociée. Cette opinion n’est ni pacifiste, ni anticolonialiste, ni égoïste. Elle est simplement déterminée à éviter tout processus de division et de violence en France, pour pouvoir ainsi profiter d’un temps long de paix voire de bonheur auquel la croissance des 30 glorieuses laisse espérer.

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