Correction analyse de documents : Les ambitions coloniales de la France
Commentaire de texte : Correction analyse de documents : Les ambitions coloniales de la France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kar38 • 31 Août 2023 • Commentaire de texte • 1 567 Mots (7 Pages) • 358 Vues
Correction analyse de documents : Les ambitions coloniales de la France
Introduction :
Cette étude de documents nous invite à analyser deux textes. Le document 1 est un extrait de l’Atlas de géographie moderne rédigé par un collectif de géographes (Franz Schrader, F. Prudent et E. Antheme) et publié par Hachette en 1896. Il s’agit donc d’une source scientifique. L’extrait choisi énumère les bienfaits de la colonisation française, notamment en Algérie . Le document 2, lui, est un extrait du recueil d’articles rédigés par Guy de Maupassant alors qu’il était envoyé spécial pour le journal Le Gaulois en Algérie en 1881. Guy de Maupassant, célèbre écrivain et journaliste du XIX e siècle avait été envoyé en Algérie pour couvrir un soulèvement anti-français qui agitait alors cette colonie. Ce recueil intitulé Au soleil est publié en 1884 aux éditions Albin Michel. Il s’agit donc d’une source journalistique qui exprime un point de vue, celui de Maupassant qui dénonce les excès de la colonisation française en Algérie. Ces deux textes contemporains l’un de l’autre proposent deux visions très différentes de la colonisation en Algérie.
Ils s’inscrivent dans un contexte de courses aux colonies (course au clocher) dans laquelle sont engagées les principales puissances européennes et en particulier la France. En effet, après la défaite face à la Prusse en 1870 et la perte de l’Alsace Lorraine, la France a à cœur de restaurer sa grandeur en s’offrant la place la plus large « au soleil » comme le laisse entendre le titre du recueil de Maupassant.
Cet ensemble documentaire nous invite donc à nous questionner sur les ambitions coloniales de la France, et plus particulièrement en Algérie. Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps, qu’à l’image de ces deux textes qui proposent des points des vue très différents, la présence française dans les colonies fait débat tant en métropole que dans les colonies elles- mêmes. Puis dans un deuxième temps, nous analyserons les conséquences de la colonisation sur les territoires et les populations.
I – Une présence française qui fait débat
1° Une présence défendue par les partisans de la colonisation
A l’instar de ce que l’on peut lire dans l’extrait de l’Atlas de géographie moderne (Doc 1), l’idéologie colonialiste domine en métropole à l’époque. Le colonialisme est une doctrine légitimant l ' occupation, la domination politique et l’exploitation économique d'un pays par un autre. Le principal défenseur de cette idéologie est Jules Ferry. Dans un discours prononcé à l’Assemblée nationale en 1885, il développe une longue argumentation afin de justifier la poursuite des conquêtes coloniales. Il s’agit essentiellement d’arguments économiques, il faut en effet, selon lui, procurer des débouchés à l’industrie française dans le cadre de la révolution industrielle et se procurer les matières premières nécessaires au développement des nouvelles industries (caoutchouc, pétrole…). Cela aboutira à la mise en place des colonies d’exploitation. Jules Ferry développe également des arguments politiques. Pour lui ces territoires doivent permettre à la France de maintenir voire de restaurer sa grandeur. Mais c’est surtout la mission civilisatrice de l’homme blanc que les partisans de la colonisation mettent en avant. En tant que race supérieure, la France avait, selon Jules Ferry, le droit mais aussi le devoir de civiliser les races inférieures. Cela justifiera la politique d’assimilation mise en place, en particulier dans les colonies de peuplement comme en Algérie. L'assimilation suppose que les peuples colonisés doivent progressivement adopter la culture et les valeurs du colonisateur afin de devenir à terme des citoyens à part entière. Franz Schrader nous explique dans le document 1 que cela consistait à « leur enseigner sa langue » , « leur inculquer ses mœurs et ses principes », à « transformer graduellement ces étrangers en citoyens ».
2° Une colonisation dénoncée par d’autres
Cependant tous les républicains ne sont pas des partisans de la colonisation. Au sein de la gauche, des radicaux s’y opposent. De 1881 à 1885, le député du parti radical, George Clémenceau, s’oppose à la politique coloniale de Ferry considérée comme humainement injuste et profitant économiquement à des hommes d’affaires peu scrupuleux. C’est notamment cette idée qui est dénoncée par Maupassant dans le document 2 lorsqu’il évoque les terres rachetées une misère aux Kabyles en Algérie : « on leur paie quarante francs l’hectare qui vaut au minimum huit cent francs ». La droite nationaliste (notamment la ligue des patriotes) s’oppose elle aussi à la colonisation considérant que celle-ci détourne la France de l’objectif primordial que devrait être la reconquête de l’Alsace Lorraine. Elle dénonce notamment, comme le fait Maupassant, le coût que représente la colonisation. Dans son article il cite le chiffre de « quarante ou cinquante millions destinés à la colonisation de l’Algérie ». Pour eux, cet argent devrait servir à préparer la revanche sur l’Allemagne afin de récupérer l’Alsace Lorraine.
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