Analyse de situation en Oncologie
Analyse sectorielle : Analyse de situation en Oncologie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emmagrugeard • 2 Août 2019 • Analyse sectorielle • 4 604 Mots (19 Pages) • 2 738 Vues
BUSNEL Emma Promotion 2016-2019
3ème année.
Analyse de situation – Stage Pré professionnel.
« A la découverte de mon identité professionnelle »
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Filière Sanitaire – Site Moulins.
Sommaire
- Introduction
- Description
- Analyse
- Conclusion
- INTRODUCTION
Après avoir effectué un stage en psychiatrie, j’ai effectué́ mon troisième stage de ma troisième année en service de médecine oncologie. Lors de ce stage, j’ai vécu plusieurs situations qui ont été́ éprouvantes pour moi. J’ai décidé́ de vous en exposer une, c'est certainement celle qui m’a le plus troublé et qui m’a fait me questionner sur mes aptitudes et mes compétences de future soignante. Ce stage en service d’oncologie m’a permis de me redécouvrir et ainsi de pouvoir appréhender la gestion de mes émotions face à des situations de soins complexes. Durant ce stage, un secteur de 12 patients m’a été attribué. J’ai pu, tout au long de mon exercice leurs apporter les soins dont ils avaient besoin pour faire face à̀ leurs pathologies ou pour soulager des douleurs persistantes. Je vais, dans cette analyse, vous parler de Mme A. Il s’agit d’une femme de 75 ans, mariée et maman de deux enfants ; atteinte d’un carcinosarcome pelvien probablement utérin. Son cancer a été diagnostiqué il y a 3 ans maintenant, et aujourd'hui elle est en fin de vie. Pourquoi ai-je été si impliquée dans cette situation ? Pourquoi je n’ai pas su faire la part des choses et garder mon sang froid ? Pourquoi je n’ai pas su me protéger face à̀ cette situation ? C’est ce que nous essayerons de comprendre en décrivant plus en détails la situation dans un premier temps, et en analysant par la suite les causes à effets. A l’issue de cette analyse apparaitront des propositions d’amélioration afin de définir une stratégie de progression.
- DESCRIPTION
Lors de mon arrivée dans le service, l’équipe en poste m'a présentée le secteur de patients que j’allais prendre en soins durant mon stage. Entre autres Mme A, 75 ans, mariée et maman de deux enfants ; atteinte d’un carcinosarcome pelvien probablement utérin. Lorsque nous avons commencé́ le tour de 16h, je me suis présenté à l’ensemble des patients du secteur. Très rapidement je me suis sentie à l’aise avec elle qui était très communicante et qui m’encourageai dans mes apprentissages. Elle a donc naturellement été la première patiente que l’on m’a laissé́ prendre en soin. La première semaine de stage fut difficile pour moi au niveau émotionnel, il s’agissait d’un secteur dit ‘lourd’ où les patients présents souffraient autant physiquement que psychologiquement. Or, Mme A restait souriante et ne semblait pas souffrir de sa pathologie, elle était très entourée par sa famille et ses proches, cependant elle était en fin de vie. Mme A, avait le système lymphatique comprimé du bassin jusqu'au orteils.
C'était impressionnant, je n'avais jamais rencontré une telle raideur chez un patient.
Lors de ma quatrième semaine de stage je travaillais de nuit. Lors de la première nuit, un pousse seringue d’Hypnovel avait été mis en place afin de « soulager » la patiente qui avait du mal à dormir. Mais le médecin a prescrit 10mg d’Hypnovel à passer de 22h à 6h vitesse 0,5. Sincèrement j'ai trouvé cette prescription ridicule. J'en ai d'ailleurs parlé à l'infirmière avec qui je travaillais qui étais d'accord avec moi, par la suite elle m'a expliqué que ce médecin avait du mal avait la prescription d’Hypnovel car il considéré que c'était un produit mortel. J'ai toute de même appliqué la prescription. La troisième nuit l'état de Mme A c'était totalement dégradé, lors des consignes de 21h, nous avons appris qu'elle crachait du sang, des matières fécaloïdes. Dans l'après-midi le médecin avait donc prescrit la pose d’une sonde naso gastrique. J'ai bien compris que c'était dans le but de la soulager et qu'elle évite de cracher. Malheureusement la première tentative de la pose a échoué. Et cet acte a été réalisé 6 fois avant qu'il soit réussi. J'ai trouvé cela aberrant, pour moi c'était un acharnement qui finalement n'a servi à rien puisque lors du contrôle après la sonde, nous nous sommes rendu compte qu'elle n’était pas dans l'estomac et que cela ne donné donc rien. A ce moment-là j'ai ressenti de la colère, du désespoir, je me suis mise à la place de la patiente qui avait dû tellement souffrir de cette situation. Plus tard dans la nuit, je suis allé voir Mme A qui n'allait pas bien du tout, elle continuait à cracher du sang, à avoir du mal à respirer. Puis j’entends des mots sortir de sa bouche qui était « Appeler mon mari s'il vous plaît », je suis donc allé voir l’infirmière avec qui j'étais pour savoir ce qu'elle en pensé. Elle m'a alors retourné la question. Qu'ai-je répondu ? Je lui ai expliqué que je voyais la patiente se dégradé de plus en plus et que pour moi cette demande était comme une dernière volonté et que je ne pouvais l'ignorer. Elle m'a alors dit « Emma, si tu penses que cela est important fait le ». C'est donc ce que j'ai fait j'ai appelé le mari, très au clair avec la situation de femme, je lui ai expliquer les derniers événements et il m'a dit qu'il arrivait. Je suis donc reparti voir la patiente pour l'informer de la venue de son mari, elle s'est mise à pleurer, et m'a remercié. Je suis resté à ses côtés, j'ai mis en place de la musique douce afin de l'aider à se relaxer, je lui tenais la main, lui faisait du toucher massage, nous discutions un peu des voyages car la musique lui rappeler la mer, la plage, la nature jusqu'à ce que son mari arrive. Une fois son mari présent je les ai laissés seul, tous les deux, ensemble. 2H plus tard voyant que la patiente ne s'apaisait toujours pas et que le mari commençait à fatiguer je me suis permise de lui demander s'il voulait rentrer se reposer, il m'a dit que oui mais qu'il ne voulait pas la laisser seule, je lui ai donc garantie que je resterai avec elle, je l'ai raccompagné puis je suis retourné auprès de ma patiente. Je suis resté quelques heures à lui tenir la main, avant qu'elle ne ferme les yeux pour toujours et à jamais. Je n'ai donc pas rappelé le mari, j'ai considéré que cela ne servirait à rien, et qu'il était préférable pour lui de se reposer. J'ai donc procédé à la toilette mortuaire. Arrivé un moment donné je demande à l'infirmière qui faisait la toilette avec moi si le médecin avait été prévenu elle m’a alors répondu que « Non il ne souhaite pas être déranger la nuit pour des décès ». Décidément dans ma tête je haïssais au plus haut point ce médecin. Mais que faire ? J'ai encore une fois expliqué mon désespoir à ma référente, qui m’a conseillé de ne pas baisser les bras, que ce stage n’était effectivement pas l’un des plus simple à surmonter émotionnellement, mais qu’il ferait un excellent exemple et levier pour la recherche et la continuité de mon identité́ professionnelle. Après avoir géré cette situation comme je le ressentais et en faisant du mieux que possible pour la patiente je me suis sentie plus forte, plus apte à̀ surmonter cela.
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