La technique est-elle une libération ?

La technique est elle une libération ?

Notre civilisation s’est bâtie durant des milliers d’années grâce à la technique. L’homme a su la faire évoluer, voulant toujours l’amener vers une perfection obsessionnelle. Elle vise à améliorer le quotidien à le rendre plus facile et plus agréable, en s’appliquant au corps ou par le biais d’outils ou de machines. Dès lors, se poser la question : “La technique est elle une libération ?” paraît paradoxal. Il s’agit là d’un aspect indissociable de l’homme, et il semblerait alors qu’elle puissent nous emprisonner ou nous déshumaniser. En quoi la technique a-t-elle fait de l’homme un être transcendant à la nature et comment a-t-elle éliminé de nombreuses contraintes ? Cependant, pourquoi remettre en cause sa place si importante ? Se pourrait-il au contraire qu’elle soit vicieuse et qu’elle nous crée des contraintes ? Enfin, si tel est le cas, comment utiliser pleinement la technique comme adjuvant afin qu’elle nous libère ? Pour répondre à cela, nous nous fonderons sur trois parties. Tout d’abord, nous verrons que la technique est le meilleur atout de l’homme qu’elle permet une libération de l’esprit et du corps. Ensuite, nous montrerons que la technique peut être détournée pour faire le mal et qu’elle peut devenir une prison. Enfin, nous chercherons comment la technique peut nous libérer. L’enjeu de la question est considérable : la maîtrise de la technique est elle réelle ou est-ce un leurre ?.

Le mot technique vient du grec techne, qui signifie savoir-faire. C’est elle qui réunit le cerveau à la main. Ainsi, la technique éclaire aussi les connaissances, et permet d’accéder à la vérité et de se libérer de l’ignorance. Les nombreuses découvertes scientifiques à travers les âges permettent d’en apprendre plus sur nous-même et sur le monde qui nous entoure : la terre est ronde, l’héliocentrisme, Hitler n’est pas commode… La technique permet ainsi de ne pas répéter certaines erreurs regrettables. De plus, l’art et la technique sont liés : c'est à partir du XVIII siècle que l'on a séparé ce terme en deux: "beaux art" et "technique". Ainsi, l’art nécessite une certaine habileté, des connaissances, de l’inspiration, et il est la voie royale pour exprimer ses sentiments ou une idée. D’abord ayant pour but de faire plaisir aux yeux, il permet aussi de faire passer des messages, de changer les esprits. Ainsi, certains auteurs deviennent des auteurs engagés, comme Goya avec Dos de Mayo et Tres de Mayo qui dénonce des soldats français exécutant des Espagnols. Dès lors, grâce à l’art et aux connaissances, la technique permet une libération intellectuelle.

La technique est une constante amélioration, et à tendance à tendre peu à peu vers une perfection. Prenons l'exemple de l'écriture. D'abord, on écrivait (ou dessinait) avec de la terre, un bâton, tout simplement parce que les hommes ne voulaient pas utiliser leurs phalanges. L’homme a alors utilisé un outil, afin de reposer son corps. Ensuite, les hommes ont beaucoup écrit et ont eu besoin de partager leurs oeuvres. Alors, les scribes ou les moines copistes rédigeaient à la main pendant des mois mais faisaient ainsi peu d'exemplaires. L’homme était devenu l’outil. Mais avec l'arrivée de l'imprimerie de Gutenberg, l'effort a disparu, on a pu produire en plus grandes quantités et de meilleure qualité. La machine a remplacé l’homme. Et le progrès ne s'est pas arrêté là : on a fait des imprimantes plus petites, plus rapides. Maintenant il existe même des imprimantes 3D qui peuvent imprimer des maisons. La technique permet alors d’automatiser le travail, et donc d’extérioriser au maximum le corps. On se fait aussi assister par un ordinateur, qui ponce les imperfections humaines. Ainsi la technique permet de rendre le travail moins pénible, d’être plus efficace et surtout d'économiser du temps, pour s'adonner à d'autres activités et de ce fait, elle nous libère.

Pascal disait : “L’homme est un roseau, le plus faible de la Nature, mais c’est un roseau pensant”. Il vrai que l'homme n'a pas de griffes, une taille imposante ou une carapace, ce qui le rend vulnérable. Mais la réflexion a amené l’homme à fabriquer des outils, essence de la technique. D’abord en pierre, puis en métaux, de plus en plus résistants, plus efficaces, plus polyvalents. Les outils ont permis à l’homme de dépasser la nature, mais aussi ses propres limites : en médecine, des vaccins, des antidotes ont éradiqué nombreuses maladies ou symptômes et ont allongé l'espérance de vie, c’est une libération physiologique. De plus, l’homme arrive à s’installer dans des conditions extrêmes, en montagne, sur les côtes, dans les déserts et entreprend même la conquête spatiale (où se ‘libérer’ prend son sens si la Terre est une prison). L'homme est ainsi transcendant par rapport à la nature, il est largement supérieur, mais seulement grâce à la technique. Cette idée est rejointe par Descartes qui explique que la technique nous rend “comme maîtres et possesseurs de la nature”, ce qui est d’autant plus vrai aujourd’hui. Mais il ne s’agit pas ici d’exploiter outrageusement la nature, mais plutôt de ne plus être son esclave. De ce fait, la technique permet de lutter contre une nature marâtre, et donc est une libération.

Ainsi, il semble bien que la technique est libératrice, car elle pousse l’homme constamment à la découverte et au progrès. Mais la technique est parfois difficilement contrôlable, et une fois l’homme dépassé, il est difficile de revenir en arrière. Dès lors, la technique peut-elle ronger l’homme ?

Que ferait l’homme sans technique ? Le monde est entièrement bâti avec : nos routes, nos villes, nos maisons et tous nos appareils. L’homme y est entièrement dépendant. Le parfait exemple serait le téléphone portable, objet tout-en-un, qui nous enferme tous. La technique qui était destinée à être un outil, soit un moyen, devient une fin. On n’a plus un téléphone seulement pour téléphoner, mais pour avoir le dernier né, le plus puissant, pour au final ne pas l’utiliser pleinement. Et c’est bien fâcheux, ce on ne sait même plus ce qui réside dans notre poche. Certes on pense savoir l’utiliser, mais on est incapable de comprendre les objets qui nous entourent. Mais est-il nécessaire de connaître la conception d’un objet pour l’utiliser ? Il est évidemment impossible de tout savoir, à la vue des siècles de techniques qui nous ont précédés. Nous sommes limités à seulement quelques domaines. Ainsi nous sommes

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