Analyse de situation en neurologie

Situation :

Lors de la première semaine de mon stage en neurologie, à midi, j’aidais à distribuer les repas avec l’aide de l’ASH et de l’AS. Après avoir terminé, je faisais le tour des chambres pour vérifier si les patients avaient besoin d’aide. C’est alors que je suis entrée dans la chambre d’une patiente tétraplégique aux membres supérieurs qui souffrait également d’aphasie. J’ai remarqué qu’elle avait besoin d’aider alors je lui ai expliqué que j’allais l’aider et j’ai commencé à approcher la cuillère de sa bouche. À ce moment-là, elle a commencé à crier et à pousser la table avec ses pieds. Prise de panique, ne sachant pas quoi faire, j’ai reculé et c’est là qu’une AS et une infirmière sont entrées dans la chambre pour voir ce qui se passait. Je leur ai expliqué la situation et elles m’ont dit qu’elles étaient habituées et qu’il fallait la laisser tranquille. Je suis donc partie mais 10-15 min plus tard je suis partie revoir la patiente afin de comprendre son comportement. En essayant de communiquer par des gestes car elle est aphasie (je faisais des pousses en haut pour dire oui et des pousses en bas pour dire non quand je lui posais des questions). Et c’est comme ça que j’ai appris qu’elle ne voulait pas rentrer chez elle et c’est donc pour ça qu’elle était triste. Elle s’est excusée d’avoir été « agressive » sur le moment et je l’ai réconfortée en lui expliquant qu’il était important de ne pas garder ses émotions pour soi et de les exprimer pour se sentir mieux par la suite.

Pourquoi avoir choisi cette analyse de situation ? :

Cette situation m’a paru pertinente sur le fait qu’il y a eu un impact émotionnel sur la patiente mais également pour moi car j’ai dû prendre sur moi afin de comprendre le comportement de la patiente et d’en trouver ou du moins comprendre ce qu’il se passait. Mais également cela montre l’importance de la communication de celle-ci car elle a des troubles de communication.

Lien avec le soin relationnel :

Dans cette situation, il y a plusieurs aspects où le soin relationnel est évoqué comme le fait d’aider à manger montre une intention claire de fournir des soins plutôt personnalisés et attentionnés en fonction de la personne d’en face. Donc ici on avait une personne tétraplégique des membres supérieures qui avait besoin d’aide, cependant les manifestations de la détresse évoqué par la patiente de manière agressive/hostile a mis la nécessité de comprendre plus profondément les besoins émotionnels de la patiente en plus de leurs besoins physiques. Malgré tout cela, j’ai cherché à la comprendre en l’écoutant et également en lui offrant un espace pour s’exprimer en mettant en avant de la communication non verbale : avec des gestes.

Tout ceci permet de montrer que le soin relationnel va au-delà des tâches médicales quotidiennes, en prenant également en compte le besoin émotionnel des patients afin de favoriser leur bien-être en globalité

Lien avec le concept et la situation :

• Émotion : c’est une manifestation interne qui génère une manifestation externe. Elle nécessite un stimulus ou bien un évènement afin qu’elle soit déclenchée. L’émotion est subjective : c’est un vécu émotionnel, elle peut être forte chez l’un et faible chez l’autre. Il s’exprime de manière verbale ou non verbale, ce qui peut également engendrer des changements physiologiques et à tendance à mener à l’action.

L’importance du concept de l’émotion est accentuée dans cette situation car ce concept est évoqué lorsque la réaction de la patiente est manifestée par de cris et des gestes agités. Ses actions physiques reflètent son état émotionnel interne même si elle ne peut pas trop s’exprimer verbalement en raison de son aphasie. Cette réaction émotionnelle de la patiente crée une situation plutôt confuse pour moi, mais je décide quand même de revenir pour comprendre son comportement. Donc en communiquant par des gestes, je parviens à établir un lien avec elle et je découvre qu’enfaite, qu’elle elle se sentait triste parce qu’elle ne voulait pas rentrer chez elle.

Cette situation montre l’importance d’assimiler et de reconnaitre les émotions des patients même lorsqu’ils ne peuvent pas les exprimer donc verbalement. Donc dans cette situation, j’ai pu lui donner un soutien émotionnel en expliquant l’importance de ne pas refouler les émotions mais plutôt de les exprimer afin de favoriser son bien-être.

• Communication : c’est un système d’organisation qui permet l’échange d’information. Il existe deux modèles principaux :

• Une conception dite « télégraphique » : permet l’échange d’information. La communication télégraphique, selon Winkin, se caractérise par 7 éléments distinctifs : elle est une activité verbale qu’elle soit orale ou écrite, relationnelle, volontaire et évaluable constituée de séquences linéaires où les rôles d’émetteur et de récepteurs s’inversent successivement, observable et enfin les messages sont codés et décodés.

• Une conception dite « orchestrale » : qui caractérise la relation avec autrui. Selon Bateson, la communication orchestrale se caractérise par son essence sociale qui s’opèrent également avec des modes verbaux ou non verbaux. Il se caractérise grâce à son indépendance à l’intentionnalité. La communication sociale se laisse appréhender par l’image de l’orchestre.

Par la suite, dans cette situation, la communication est très importante surtout s’il y a des cas particuliers comme ici où la patiente avait des troubles de communication car elle est aphasie. Les gestes, les paroles, les attitudes, les comportements d’une personne sont perçus par les autres comme des symboles, ils sont porteurs de sens, c’est-à-dire comme porteurs de significations auxquelles ils s’ajustent dans leur réponse.

Ici malgré, les difficultés de communication verbale entre la patiente et moi, j’ai su entrer en contact avec elle en lui expliquant verbalement mon intention de l’aider. Mais, la réaction de la patiente donc le fait qu’elle crie et pousse la table illustre l’importance de l’interprétation de ce qu’elle veut et de comprendre son comportement. J’aurai pu interprétée cette réaction comme de l’agressivité mais en voulant comprendre mais surtout de l’aider j’ai pu voir que la communication allait bien au-delà des mots, nécessitant une compréhension plus profonde des signes non verbaux. Donc j’ai pu adapter ma communication avec elle en utilisant des gestes (donc en faisant pousse en l’air pour dire oui et pousses-en bas pour dire non quand je lui posais des questions). En faisant cela, ça montre une capacité d’adaptation ainsi que de l’empathie entre la patiente et moi car j’ai pu comprendre sa tristesse et son désir de ne pas retourner chez elle.

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