"Les Caractères ('De la cour' et 'Des grands')" de J. de LA BRUYÈRE

"Les Caractères" ('De la cour' et 'Des grands') de J. de LA BRUYÈRE.

I. Titre de l’œuvre, nom de l’auteur, date de rédaction et de publication.

Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle est une œuvre de Jean de LA BRUYÈRE publiée pour la première fois en 1688 à Paris chez le libraire MICHALLET. L'auteur aurait commencé la rédaction de cet ouvrage dès 1670, et il est mort en 1696 après l'avoir revu et corrigé pour une neuvième et dernière édition, posthume celle-là. Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle sont ainsi passés de quatre-cent-vingt remarques en 1688 à mille-cent-vingt-et-un en 1694.

II. Le mode de narration : qui raconte ? Identité du narrateur, focalisation.

L’auteur veut associer le plaire et l'instruire : « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction ; et s'il arrive que l'on plaise, il ne faut pas néanmoins s'en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire. » Ainsi il s'efface volontairement dans son œuvre pour décrire objectivement sa société ; mais le « je » de La Bruyère perce souvent sous le masque du moraliste.

III. L’espace : où se passe le récit, du plus général au plus particulier (les divers lieux).

LA BRUYÈRE évoque la Cour de France comme s'il s'agissait d'un pays éloigné. Cela donne une dimension plus universelle. Il prend exemple sur « …les hommes de [sa]nation… » mais « …on ne peut pas néanmoins les restreindre [les caractères]à une seul cour, ni les renfermer en un seul pays… ». L’auteur s’appuie sur la Cour de France pour peindre « …les hommes en général… ».

IV. Le temps : repères temporels ; époque des récits ; principales dates (en rapport avec les principaux faits) ; caractères de l’époque qui donnent sa teinte à l’œuvre.

L’écrivain évoque la Cour de France de son siècle : il « …rends au public ce qu’il [lui] a prêté ; [il a] emprunté de lui la matière de cet ouvrage… ». Aussi, dans « De la cour », il cite des héros de roman de son époque : Clitandre ou bien Arlequin ; et il fait référence à la troupe de Molière et aux Comédiens-Italiens. De plus, « Des grands », parle de certains personnage de son époque comme FLORIDOR, qui dirigea le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne de 1646 à 1671, et MONDORY, un célèbre comédien du théâtre du Marais de 1634 à 1638.

Bien que s’appuyant sur son temps, Jean de LA BRUYÈRE fait aussi référence à certains personnage de l’Antiquité : tel que Cimon, un homme politique Athénien ; ou Aristarque, grammairien du IIIe et IIe siècle avant J.-C. En effet, l’auteur présente son ouvrage comme une simple continuation des Caractères du philosophe grec Théophraste.

V. Les personnages : qui l’auteur met-il en scène ?

« De la cour » se concentre sur le portrait stéréotypé du parfait courtisan. Les courtisans vivent pour leur intérêt propre et jouent sur le paraître et la dissimulation. Ils sont en général prêts à tout pour obtenir des faveurs.

« Des grands » peint des portraits de la noblesse d’épée qui se distinguent dans la foule des courtisans. Les grands sont vaniteux mais pas forcément cultivés. Ils méprisent les autres bien que leur reconnaissance sociale soit, en grande partie, due à leur naissance et non à leur valeur personnel.

VI. La structure : parties, chapitres ; longueur ; liens qui unissent la structure.

L’écriture discontinue a beaucoup de succès au XVIIe siècle car elle évite l’ennui

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