Méthode de l'explication de texte
Cours : Méthode de l'explication de texte. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clara • 15 Avril 2023 • Cours • 1 966 Mots (8 Pages) • 211 Vues
Introduction
1° Avant-propos :
• Entrée en matière : « Convoquer » le texte, solliciter sa présence à partir de l’évocation d’une question connexe ou encadrante (« insinuer » le texte comme le disaient les rhéteurs de l’Antiquité latine, motiver son examen, au lieu de le catapulter d’une manière qui peut sembler arbitraire ou convenue).
• Situer le texte : donner les principaux éléments permettant d'identifier le passage : auteur, œuvre, situer l'extrait dans le texte intégral, ton, thème > courte synthèse de présentation de l'extrait, qui sélectionne le matériau en fonction de sa pertinence. L’efficacité, qui demande de cerner la nature précise d’un passage et non de l’ensemble de l’œuvre, est bien sur liée à la capacité à trier les informations pour ne retenir que ce qu’il y a de plus important pour la saisie globale et directe de l’extrait proposé. Débiter la fiche nécrologique de l’auteur est donc aussi déplacé que de se lancer dans un résumé circonstancié de l’ensemble de l’œuvre, ou un rappel d’un cours général d’introduction.
2° Lecture du texte :
L’idéal est de trouver le juste milieu entre indifférence monocorde et théâtralité outrée. L’enjeu de la lecture est bien sûr d’exposer de manière continue le texte que l’on se propose d’étudier, mais aussi d’en marquer déjà une compréhension, une interprétation. Une lecture fondée sur une explication préalablement préparée ne peut être neutre : elle est apte à exprimer par ses propres moyens un certain nombre d’effets de sens et de moyens littéraires repérés comme éléments constitutifs du texte. Loin d’être un support indépendant du travail d’explication, elle est une exposition d’un objet d’étude, mais exposition adaptée à la compréhension de ce dernier.
3° Mouvement du texte :
Une fois le texte exposé in extenso, il s’agit de donner des prises à celui qui vous écoute pour avoir un aperçu synthétique du texte précédemment écouté, aperçu qui puisse rendre compte brièvement de sa progression interne (dramatique, thématique, etc.). Il s’agit donc d’une aide à la perception d’ensemble qui trace, dans ses grandes lignes, l’esquisse du texte : on présente les différentes parties que l'on peut attribuer au texte avec leurs bornes (mots/lignes) et une phrase de présentation.
N.B. : pas question de s’étendre puisqu’il s’agit de fixer l’attention d’autrui sur une architecture très générale > mieux vaut être extrêmement synthétique en dégageant le principal.
De plus, mieux vaut ne pas donner l’impression, autant que possible, que ces parties appartiennent objectivement au texte ; elles ne sont que le fruit d’une tentative de structuration liée à une lecture proposée à l’appréciation de l’auditeur : ainsi si un sonnet de Ronsard n’a pas trois parties, il est possible d’y repérer une progression en trois mouvements successifs (la nuance semble se limiter à une précaution oratoire, mais elle témoigne de votre conscience du caractère artificiel de votre exercice).
4° Problématique, ou ligne directrice de votre analyse :
Du 1° au 4°, il s’agit d’aller du plus général au plus pointu, c’est-à-dire de focaliser progressivement l’attention du destinataire de votre explication sur un angle d’attaque qui sera le « fil rouge » de votre explication. On a introduit le texte, on l’a présenté objectivement et in extenso (lecture), subjectivement et synthétiquement (mouvement) : on va à présent lancer son explication à partir de la principale question que soulève le texte et qui restera sous-jacente à votre démarche. Ce quatrième temps de l’introduction a donc un triple intérêt :
• passer du texte (1° à 3°) à votre explication proprement dite (le développement, II).
•• concentrer l’attention du destinataire de l’explication sur un point bien précis, et un seul. L’effet est aussi rhétorique, et se disperser entre plusieurs questions aurait l’effet pervers d’être reçu moins efficacement, de brouiller l’enjeu principal du texte que votre explication est censée faire ressortir.
••• de soulever un problème auquel votre analyse aura pour but de répondre. La problématique pose donc une question à laquelle la conclusion est censée répondre au terme d’un parcours détaillé dans le développement. La problématique, lorsqu’elle trouve sa résolution effective en conclusion (III, 1°), est donc un facteur de cohérence et d’unité pour votre propos. Le fil doit donc courir de l’introduction à la conclusion.
N.B. : qui dit problématique dit problème, question > il faut éviter tout ce qui sort de ce cadre : il ne s’agit donc pas de décrire ce qui se passe dans le texte (ex. : « on va se demander comment le loup mange la Mère-Grand puis le Petit Chaperon Rouge ») — ceci ne constitue pas un problème, mais un fait —, tout comme il ne s’agit pas d’apporter la réponse à la question au lieu de la poser.
> l’idéal est de « construire » sa problématique, c’est-à-dire de pointer, rapidement, les éléments qui dans le texte posent problème, entrent en tension, font difficulté par leur rencontre : par ex., une tendance à la description réaliste contestée par l’intrusion du rêve dans telle pièce des Petits poèmes en prose de Ch. Baudelaire. Pour poser donc un problème motivé par le texte et éviter d’en plaquer un qui soit arbitraire et trop général, il faut se donner les moyens d’identifier un paradoxe, une tension qui permette de cerner avec logique et efficacité une question qui permette d’explorer « l’énergie » du texte.
> on attendra que l’on s’interroge particulièrement, à l’occasion de la problématisation du texte, sur les phénomènes d’écriture qui participent à sa genèse, sur ce qui rend ce texte particulièrement étonnant du point de vue du travail de l’auteur. On s’intéressera donc à ce qui fait l’originalité d’un texte, à ce qui le rend singulier ou même unique, au lieu de se demander comment le noyer sous du déjà-vu : un autre texte, un genre, une école, etc.
Développement : analyse linéaire
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