Baudelaire, Les Fleurs du Mal, A une passante
Commentaire de texte : Baudelaire, Les Fleurs du Mal, A une passante. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Netchan • 16 Mai 2023 • Commentaire de texte • 1 290 Mots (6 Pages) • 213 Vues
Eléments de correction : « A une passante »
1 - Amorce : Baudelaire, Fleurs du Mal 1857 : procès ; le poète cherche à résoudre le spleen à travers différentes solutions ou « paradis artificiels ». Dans la 2e section du recueil « Tableaux parisiens » il explore la ville de Paris à la recherche de son salut.
2 - Dans ce sonnet, lors d’une de ses promenades, il rencontre une passante qu’il décrit (mouvement 1 v1-5) avant de se focaliser sur ses propres sentiments par rapport à cette rencontre inattendue (mouvement 2 v6-8), en fait un véritable coup de foudre, mais tragique car éphémère (mouvement 3 v9-14)
3- Lecture du sonnet. Attention on doit entendre 12 syllabes à chaque fois. Les « e » de fin de mots sont :
-prononcés quand suivis d’une consonne
-muets quand suivis d’une voyelle ou en fin de vers. Ex : Agil- et nobl-avec sa jamb-e- de statue.
4- Pb : Comment le thème de la première rencontre amoureuse est-il repris dans ce poème, sous le filtre baudelairien ?
1 La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Contexte, paysage urbain en adéquation avec « tableaux parisiens » ; assourdissante + personnification « hurlait », imparfait de description. Autour de moi : poète comme prisonnier / lyrisme p1 (moi). Ponctuation, le point : un seul vers pour poser le contexte.
2 Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Appositions (= adjectifs entre virgules) dont l’objet sera révélé v. 3 (« une femme »), énumération pour décrire la femme : taille, corpulence, vêtements, et noblesse, physique + comportements qui sont tous mélioratifs. Femme certainement vêtue de noir car veuve (« en deuil, douleur »).
3 Une femme passa, d'une main fastueuse
Sujet en rejet (la fin du vers 2 a lieu au vers 3) = mise en valeur de cette femme, effet de suspens résolu. Passé simple = récit d’une anecdote. Résolution du titre : on identifie la « passante ». Regard + précis sur la main, reprise de l’idée de noblesse « fastueuse » + rime de deux termes connotant la noblesse (fastueuse, majestueuse). Femme d’un milieu social élevé ?
4 Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Idée de mouvement (elle relève sa robe pour ne pas qu’elle traîne au sol). Allitération en sifflantes s et f pour mimer le froissement de la robe. Idée de balancement clairement exprimé, 2x 2termes, 2x6 syllabes (soulevant, balançant / le feston et l’ourlet)
5 Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Deux adjectifs pour terminer la description méliorative, reprend idée de noblesse (noble) + le balancement (agile). Contradiction entre agile (mobile) et statue (immobile). Métaphore de la statue = art, très important pour Baudelaire, forme de beauté froide et distante. Portrait élogieux.
6 Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Reprise du poète avec pronom personnel « moi » en début de vers, mis en valeur par la virgule et affermi par le second pronom « je » qui le suit. Imparfait de description qui s’oppose au PS de « passa » : elle est l’action principale, lui le spectateur figé. Description qui concerne maintenant le poète avec participe passé « crispé » et comparaison avec l’ « extravagant » : plutôt péjoratifs donc opposition double avec la passante. Extravagant : de nouveau idée de poète marginal.
7 Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
Nouveau détail : le regard, essentiel dans les rencontres amoureuses (citation de Jean Rousset : « leurs yeux se rencontrèrent » = le cliché dans les romans). Image de « boire dans son œil » = elle lui est devenue vitale. Métaphore du ciel (yeux bleus, gris ? clairs -> beauté froide) et naissance de l’ouragan en écho au choc ressenti par le poète : coup de foudre, amour au premier regard.
8 La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Parallélisme de construction : groupe nominal (la douceur, le plaisir) + proposition subordonnée relative (qui fascine, qui tue). Antithèse « plaisir » / »tue » = nature double de la femme, deux aspects de l’amour complémentaires « douceur » et « plaisir ». Espèce d’alternance bien (douceur)/mal (fascine)/bien (plaisir)/mal (tue) et gradation dans la violence du sentiment. Passante qui semble pleine de promesses : potentialité d’une relation amoureuse.
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